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Château du Grand Logis à Thénac
 
 

     L'actuel Grand-Logis de Thénac a été bâti à la place d'un charmant logis du XVIIIe siècle ayant lui-même succédé à un bâtiment antérieur, siège de la seigneurie de Monconseil. En 1568, Monconseil appartenait à la famille Prahec qui transigeait avec Charles Farnoux, seigneur de La Clochetterie, à propos d'une rente possédée en commun sur la paroisse de Thénac. Quelques années après, en 1576, Jean Achard, écuyer, époux de Marguerite de Prahec (veuve en 1616), était qualifié de sieur de Monconseil. Dès 1621, Charlotte de Brémond, dame de Tesson, était aussi qualifiée dame de Monconseil. À la suite du partage de la succession de Louis Guinot, chevalier, seigneur de Beaurepaire, entre ses enfants, en 1692, la seigneurie de Monconseil en Thénac, relevant de la sirerie de Pons, revint à Antoine Guinot pour son droit d'afnesse. Cette même année, il épousa Marguerite de Ferran, fille du seigneur de Saint-Dizant-du-Bois, qui lui donna plusieurs enfants. Antoine Guinot mourut encore jeune, et son frère Louis, baron de Moragne, devint curateur de ses enfants mineurs. C'est à ce titre qu'il vendit Monconseil, en 1715, moyennant 16000 livres, à Alexandre-Martin de Thiécourt, écuyer, lieutenant-colonel d'infanterie. Il ne posséda pas le domaine longtemps puisque dès sa majorité atteinte, Louis-Étienne Guinot, fils d'Antoine, fit valoir son droit de retrait lignager. Le puissant personnage, devenu plus tard marquis de Guinot de Monconseil, jugeant l'entretien des bâtiments trop coûteux et devant faire face au prix de la reconstruction du château de Tesson, décida de faire raser les bâtiments qu'il n'habitait pas et tout ce qui était inutile, ne laissant subsister qu'une petite métairie et quelques bâtiments à vocation agricole.
En 1776, il les vendit, gardant tous les droits seigneuriaux de la terre de Monconseil, annexée à celle de Tesson, à Charles Roudier, bourgeois, lequel entreprit aussitôt de faire reconstruire un logis, baptisé "Le Grand-Logis", sur le fronton duquel il fit graver l'inscription suivante "Monconseil renommé par son antiquité, Charles Roudier te rend ta première beauté". Charles Roudier mourut au Grand-Logis, en l'an VII, laissant une fille unique, Louise-Élisabeth Roudier, de son second mariage avec Anne Fleuret. L'inventaire qui fut alors dressé montre une demeure bien meublée. Louise-Élisabeth Roudier épousa un peu plus tard un négociant de Toulouse, Charles-Laurent Bousquet, lequel vendit Le Grand-Logis, en 1812, pour 70000 francs, à Joseph Eschassèriaux, baron de l'Empire, membre de la Légion d'Honneur, ancien ministre plénipotentiaire, demeurant à Paris. Né en 1753 à Corme-Royal, il avait été avocat au parlement de Bordeaux, puis président de l'Élection de Marennes et membre de plusieurs assemblées pendant la Révolution. Il avait pour frère René Eschassèriaux, membre de la chambre des députés, maire de Saintes de 1812 à 1815. Joseph Eschassèriaux avait épousé une des deux filles de Gaspard Monge, comte de Péruse, ministre de la Marine, membre de l'Institut, puis président du Sénat. Il en eut Camille Eschassériaux, marié à sa cousine germaine, Marie-Eugène Eschassèriaux, lequel fut député de l'arrondissement de Saintes de 1831 à sa mort, en 1834. Il laissa plusieurs enfants dont René-François-Eugène qui fit lui aussi une belle carrière politique, à l'image de son père et de son grand-père, et qui devint maire de Thénac.
D'après Robert Colle, le baron Eschassèriaux s'installa au Grand-Logis en 1838, et entreprit aussitôt de faire aménager le parc qu'il fit dessiner par Bubhler fils, auteur du Bois de Boulogne. Tout autour, il fit élever un vaste mur de clôture qui se voit toujours. La famille Eschassèriaux, ruinée par la crise du phylloxéra, dut vendre le domaine au début du XXe siècle, à Louis Marlaud. Celui-ci fit aussitôt démolir, dans l'indifférence générale, le charmant corps de logis à avant-corps central, et latéraux, couvert d'une toiture à combles brisés évoquant les demeures de la première moitié du XVIIIe siècle, que l'on devait à Charles Roudier. Il le fit remplacer par une prétentieuse construction de style anglo-normand, assez inattendue en pleine Saintonge, et dont la cage d'escalier occupe presque toute la façade antérieure. En même temps, il fit couper les arbres du parc. Seul Charles Dangibeaud, dans son article sur La Roche-Courbon, paru en 1909, évoque cette triste disparition: "personne écrivait-il n'a élevé la voix contre la vente du parc du Grand-Logis à Thénac !!! Qu'il me soit permis de le noter et de m'en étonner. Le crime s'est commis à Thénac sans bruit, au vu et au su de tout le monde. Les arbres séculaires, ces vénérables témoins des promenades de Guinot de Monconseil et de tant de personnalités politiques du Troisième Empire ne sont plus, le beau parc n'existe plus. Un spéculateur mal inspiré a tout saccagé, sans profit aucun, ni pour lui ni pour d'autres. Et maintenant ce parc qui a coûté les yeux de la tête à la famille Eschassèriaux, qui a demandé cinquante à soixante ans de persévérantes dépenses, va servir de dépôt de traverses et de wagons à ballastes à un entrepreneur de chemin de fer". Il ne fait cependant aucune allusion à la qualité architecturale du corps de bâtiment détruit que des cartes postales du début du XXe siècle nous font à notre tour regretter. (1)

château du Grand Logis 17460 Thénac, propriété privée, ne se visite pas.


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   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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