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Depuis au moins 1338, la seigneurie de Vervant appartenait à la famille de
La Roche, alias de La Rochandry. La dernière représentante de la branche des
seigneurs de Vervant, Jeanne, épousa Charles Poussard, chevalier, seigneur
de Brizambourg et de Lignières. En 1539, elle fit hommage au Roi de sa terre
de Vervant, au nom de leur fils, Pierre. Celui-ci épousa, en 1563, Jeanne de
Gontault-Biron dont il n'eut point d'enfant. À sa mort, la seigneurie de
Vervant passa à sa femme qui la transmit ensuite à sa famille paternelle. En
1606, Jean de Gontault-Biron, seigneur de Biron et de Brizambourg, vendit
Vervant moyennant 27 500 livres à Jean Boisseau, sieur de Poussou, et à son
épouse, Catherine Moreau, lesquels connurent de nombreux démêlés avec le
vendeur qui chercha à se rétracter. À la suite d'un long procès devant le
parlement de Bordeaux, ils réussirent à garder le château qui passa ensuite
à leur gendre, Gabriel Goulard, écuyer, sieur du Breuil-Goulard. En 1686, il
fut adjugé par devant le lieutenant général de Saint-Jean-d'Angély, au
préjudice de Jacques-Martel de Goulard, chevalier, fils de Gabriel et de
Jeanne Boisseau, ayant quitté le royaume pour cause de religion, à Jean
Derogis, maître menuisier à Saint-Jean-d'Angély, agissant pour la famille
Goulard. En 1720, Jacques de Goulard, son fils, seigneur marquis de Vervant,
de Laléard et autres lieux, vendit le château, moyennant 226 000 livres, à
Michel-Charles Amelot, chevalier, marquis de Gournay, conseiller d'Etat,
président à mortier du parlement de Paris. Quinze ans plus tard, le curateur
des deux fils mineurs du marquis de Gournay, afin de régler les dettes,
revendit Vervant, pour 87 500 livres, à Antoine de Crès, écuyer, seigneur
d'Angle. C'est sans doute à son fils Louis, marquis de Vervant, que l'on
doit le château actuel. En 1782, il l'abandonna à son gendre, Louis-René,
vicomte de Sainte-Hermine, colonel au régiment de Bourbon-Dragons, seigneur
de Coulonge-sur-Charente, époux de Catherine-Adélaïde de Crès, à la charge
d'acquitter le montant de ses dettes, soit 80 000 livres et de lui verser
une pension viagère de 4 000 livres par an, ses deux fils Antoine-Louis et
Pierre-Louis, n'étant pas assez fortunés pour le faire. En 1808, la famille
Goulard racheta le domaine. La fille de Louis-Antoine et de Marie-Anne de
Bourdeille de Montanceys épousa Jean Sénigou du Rousset de Roumefort du
Cluzeau, garde corps du Roi, à qui elle transmit le domaine que leurs
descendants conservèrent jusque vers 1980.
De l'ancien château, il ne reste qu'une tour incluse dans les servitudes;
elle a encore créneaux et mâchicoulis et est couverte d'un toit en
poivrière. Une pierre porte la date de 1593. Le château actuel est une
grande construction du XVIIIe siècle; elle se compose d'un vaste corps de
logis central à deux étages dont le dernier est mansardé, encadré de deux
gros pavillons à chaque extrémité. Le pavillon du côté qui est le plus
ancien a ses portes et fenêtres ornées de clefs sculptées. Les murs des
pavillons sont couronnés de balustres et ornés d'un beau vase à chaque
angle. Au milieu de la façade sud, on accède au corps de logis par un double
escalier de pierre orné d'une belle rampe en fer forgé. De l'autre côté, la
porte centrale donne sur un très beau jardin à la française. A l'intérieur,
dans le vestibule, on voit un grand escalier avec une superbe rampe en fer
forgé. La grille ancienne et les pilastres qui encadrent les portes de la
cour ont été installés dans la deuxième moitié du XXe siècle et
proviendraient du château de Salignac de Pons. Les abords du château ont été
profondément modifiés au cours du XIXe siècle par la famille Roumefort;
après avoir fait installer la grille, les servitudes ont été reconstruites:
des clefs anciennes ont été réemployées. On trouve aussi des piliers dont
deux, du XVIIIe siècle, sont ornés de fleurs et d'instruments de musique. Au
cours des aménagements du jardin au sud du château, on a trouvé de
nombreuses sépultures d'hommes avec des parties d'armements. On dit qu'une
bataille aurait été livrée à cet endroit, peut-être pendant les guerres de
Religion mais on n'en trouve pas trace. Ou bien s'agit-il de l'ancien
cimetière autour d'une église ou chapelle disparue à la même époque. Cette
explication serait plus plausible car un texte dit qu'en 1605, Jean Puyreau,
clerc tonsuré du diocèse de Saintes, vint prendre possession de la paroisse
et n'y trouva près du cimetière ni église ni chapelle "pour avoir été ruynée
pendant les guerres". En 1620, le château abritait une garnison qui empêcha
le nouveau curé d'aller prendre possession de son église, en ruine.
Rappelons enfin que pendant le siège de 1621, Louis XII vint loger au
château de Vervant: "Le Roy partit de Chizey le lundi dernier de mai et alla
loger à Vervant, maison d'un gentilhomme à mille pas du village des Églises
où Monsieur, frère du Roy, Monsieur le Maréchal et Monsieur le Garde des
Sceaux furent logés ensemble". (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, la tour du XVIe siècle
et les jardins : inscription par arrêté du 22 août 1949.
château de Vervant 17400 Vervant, propriété privée, ne se visite pas.
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