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L'histoire de la
seigneurie du Passage, autrefois perdue dans les marais de Voutron, est
encore quelque peu mystérieuse. Peut-être appartint-elle, au début du XVIIe
siècle, à noble homme Hector Baudouin, sieur du Passage et de La
Motte-Beaulieu, qui apparaît dans un partage de 1615. En 1632, Jean Huet est
qualifié de sieur du Passage. Quelques années plus tard, la terre était aux
mains d'André de Mazières, écuyer, seigneur du Passage, en procès en 1639,
contre son parent, autre André de Mazières, écuyer, sieur de La Cave et de
Voutron. Plusieurs générations de la famille Mazières se succédèrent à La
Cave. Parmi ceux-ci, retenons Philippe-Benjamin qui acheta, en 1703, la
seigneurie voisine de L'Houmée, et Damien-Benjamin, son fils, en procès, en
1738, contre Pierre Morin, procureur fiscal du Thou et notaire, lequel
l'aurait traité publiquement, à la sortie de l'église de Voutron, de
"coquin, fripon, voleur et gueux" en le menaçant de le maltraiter, après une
querelle à propos de la déclaration que le seigneur du Passage devait
fournir concernant ses domaines dépendant de la châtellenie de Voutron. De
son mariage avec Françoise-Marguerite Devezeau de Chasseneuil, morte à La
Rochelle le 22 janvier 1783, âgée de quatre-vingt-cinq ans, il ne laissa
qu'une fille, Marie-Julie-Angélique de Mazières, mariée à Pierre-Cosme de
Meynard, chevalier, seigneur de Saint-Michel, ancien capitaine d'infanterie,
auquel elle apporta les terres de L'Houmée et du Passage dont il fut le
dernier seigneur.
Bien que remaniée lorsque la propriété devint une
exploitation agricole, cette demeure du XVIIIe siècle a cependant conservé
toute sa singularité. Elle se compose d'un corps de logis de plan barlong,
flanqué à ses deux extrémités d'un pavillon, couvert d'une toiture à combles
brisés, sur lequel s'appuient des communs. Le corps de logis comprend un
faux rez-de-chaussée et un étage noble percés d'ouvertures disposées en
travées régulières. Légèrement saillante, la travée centrale de chaque
façade possède une porte d'entrée. Sur la façade ouest, un escalier en fer à
cheval donne accès à cette dernière, flanquée de pilastres supportant un
entablement orné d'une frise de triglyphes soulignée de denticules et de
métopes. La décoration de cette porte, empruntée à l'architecture dorique,
demeure l'unique ornement de ce corps de bâtiment. Sur sa face opposée,
l'escalier est à volée double à montée convergente. À la tuile du logis
s'oppose l'ardoise de la toiture à la Mansart des pavillons agrémentée de
lucarnes à fronton plein cintre. A la fin du XXe siècle, les bâtiments
furent entourés d'un étonnant parc à l'Anglaise dont l'ancien plan cadastral
conserve le souvenir. (1)
château du Passage 17340 Yves, tel. 05 46 56 30 04, abrite un centre
équestre au lieu dit Le Marouillet.
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