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L'originalité de Balanzac réside dans la
présence aux quatre angles de la construction d'échauguettes supportées par
de puissants contreforts. L'histoire connue de Balanzac débute en 1336 date
où Jeanne d'Ars, dame d'Ars et de Balanzac, épouse Guillaume de Brémond,
seigneur de Jazennes et Eschillais, lui apportant en dot ses terres. Ce
domaine restera entre les mains de cette illustre famille jusqu'en 1617.
Pierre, seigneur d'Ars, Balanzac, Puy-Vidal etc., petit-fils de Guillaume,
écuyer de Charles, duc d'Orléans, qu'il avait suivi dans toutes les guerres,
était devenu chevalier de l'ordre de Camail ou du Porc-Épic, titre conféré
par ce duc. À sa mort, son fils Jean porte le titre de seigneur de Balanzac
et de Vaudoré. Élevé près de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, Jean va
suivre François Ier dans toutes ses conquêtes et devient maître d'hôtel du
Roi, puis capitaine gouverneur de Cognac et grand sénéchal d'Angoumois. Il
meurt en 1525. François, son petit-fils, est chevalier, seigneur et baron de
Balanzac, Vaudoré, La Forest-sur-Sèvre, capitaine de cent hommes de pied.
Élevé dans la religion calviniste, il suit la réforme mais abjure la
"contraire religion" le 20 juin 1593 dans l'église de Saint-Denis. Il sera
nommé par Louis XII gouverneur de la ville de Parthenay, le 6 janvier 1617;
il vend la seigneurie de Balanzac à son beau frère, Nicolas Pasquier, qui
avait épousé en 1592 sa sœur, Suzanne de Brémond. Il vécut longtemps au
château. Vers 1623, il entreprit de faire transformer le corps de logis.
A cette date son procureur fiscal passait un marché avec deux charpentiers
qui s'engageaient à faire la charpente du corps de bâtiment qu'il venait de
faire élever "joignant l'ancien logis du château de Balanzac et à rendre le
tout prêt d'être couvert de tuiles plattes ou ardoise, au choix dudit
seigneur de Minxe". Fils d'Étienne Pasquier et de Françoise Belin, il était
né en février 1561 à Paris. Seigneur de Mainxe et de Balanzac, lieutenant
général à Cognac, il se distinguera aussi par ses écrits notamment les
Remonstrances très humbles de la Rayne mère régente, en 1610 et Le
Gentilhomme, en 1611. En épousant le 15 février 1616 Antoine Joumard,
chevalier, seigneur de La Brangélie, vicomte de Légé et de La Double,
maréchal des camps et armées du Roi, Louise Pasquier, fille de Nicolas,
apporte en dot la seigneurie de Balanzac à son époux. Leur fils, Nicolas
Joumard né en 1617, colonel d'un régiment d'infanterie, hérite du domaine.
La seigneurie change de mains lorsque Anne-Constance Achard-Joumard de La
Grangélie, dame de Balanzac, épouse en 1779 Claude-Jean-Baptiste de Turpin.
Ce dernier, vicomte de Turpin de Jouhé, seigneur de Balanzac, capitaine de
vaisseau, commissaire de la Noblesse en 1789, fut, en 1806, conseiller
municipal de Saintes. Il décède le 30 mai 1808. Sa famille conservera le
domaine de Balanzac jusqu'en 1852, date à laquelle M. Fabre l'acquiert.
Le corps de logis quadrangulaire dont les angles sont occupés par des
échauguettes soutenues par des contreforts massifs présente sur sa face sud
une tour d'escalier desservant les étages. Cette tour de plan polygonal
s'achève à son dernier niveau par un plan quadrangulaire couvert d'une
toiture pyramidale. La décoration de l'édifice se limite aux frontons
triangulaires agrémentant les petites ouvertures des échauguettes. L'une de
ces tourelles située à l'angle sud-est devait faire office de pigeonnier.
Une partie du bâtiment remonte à la première moitié du XVIe siècle. Les
fenêtres à arcs segmentaires et la toiture d'une partie du logis, à combles
brisés couverts d'ardoise et de tuiles creuses, sont le résultat de travaux
d'aménagements du XVIIIe siècle, postérieurs à 1703, date à laquelle un
procès-verbal d'état des lieux mentionne que tout le château était couvert
de tuiles plates. Le bâtiment, ainsi que ses dépendances, se situe dans une
vaste enceinte irrégulière de plan plus ou moins centré, comportant encore
quelques éléments de défense. En 1652, il était suffisamment fortifié pour
pouvoir servir de lieu de refuge aux habitants. Les régiments logés sur la
paroisse de Balanzac, aux villages des Planches et du Rouzeau menacèrent de
piller le château où les habitants avaient pu transporter leurs meubles.
Pour éviter un malheur, la population dut faire une collecte d'argent et
fournir de l'avoine aux troupes. Dans la cour, il faut remarquer l'élégant
puits couvert par une coupole de pierre. (1)
Éléments protégés MH : la façade principale et les deux façades latérales du
château, les toitures correspondantes: inscription par arrêté 16 avril 1957.
Le château, avec ses boiseries et sa galerie, les bâtiments de communs, le
puits, l'enceinte avec ses tours et sa chapelle, ainsi que le sol de la
parcelle : inscription par arrêté du 4 octobre 1994.
château de Balanzac 17600 Balanzac, propriété privée, ne se visite pas.
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