châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château de Bois Charmant - Les Nouillers
 
 

    Dominant le village des Nouillers, de l'autre côté d'un fond, le château de Bois-Charmant est une belle demeure de la fin du XXVIe ou du début du XVIIe siècle. Ses premiers propriétaires sont connus grâce au répertoire des titres du comté de Taillebourg et à une bonne monographie publiée par Henri Venant, au début du XXe siècle. Le plus ancien seigneur de Bois-Charmant est Colin Mauny qui apparaît en 1408. Au milieu du XVe siècle, la terre était aux mains de Guillaume du Refuge, seigneur de Forgettes, de Saint-Bris-des-Bois et autres lieux. Quelques années plus tard, la seigneurie appartenait à Jean du Refuge. C'est sans doute sa nièce, Jeanne, qui en épousant peu de temps après Arnault de Balodes fit entrer Bois-Charmant dans les mains de la famille Balodes. Leur petite-fille, Isabeau de Balodes, l'apporta en dot, au début du XVIe siècle, à son époux, Jacques de Puyrigaud. Leur fils Jean, seigneur de Bois-Charmant, épousa Suzanne Gombaud, fille du seigneur de Champfleury, qui lui donna plusieurs filles dont Élisabeth, mariée, en 1627, à Pons de Pons, seigneur des Brosses, baron de Bourg-Charente, près de Jarnac, gentilhomme de la chambre du Roi, chef du nom et des armes de l'illustre maison de Pons. Au décès d'Élisabeth de Puyrigauld, baronne de Bourg-Charente, le château de Bois-Charmant revint à sa fille aînée, Marie-Élisabeth de Pons, mariée en 1659, à François-Amanieu d'Albert, comte de Miossens, seigneur d'Ambleville. Saint-Simon décrit la comtesse de Miossens, comme "une femme ressemblant à une sorcière, très maigre, d'une taille qui effrayait par sa hauteur extraordinaire, avec des yeux vifs, un visage allumé, de longues dents blanches qui paraissaient, mais d'une grande bonté et sans enfant, mourut à Paris, en 1714, où elle s'était retirée dans la piété après avoir abjuré le protestantisme contre une pension de 4 000 livres".
Le château passa ensuite aux mains de son neveu, Pons-Auguste Sublet, marquis d'Heudicourt, fils de Michel Sublet, marquis d'Heudicourt en Normandie, et de Bonne de Pons, "aussi méchante que sa sœur pouvait être bonne", d'après Saint-Simon. Le marquis d'Heudicourt ne vint sans doute jamais à Bois-Charmant, confié à un régisseur. Il mourut en 1742, laissant une fille de son mariage avec Louise-Julie d'Hautefort, Charlotte-Alexandrine Sublet, marquise d'Heudicourt, mariée en 1737 à Antonin-Armand de Belsunce. En 1752, le château fut acquis pour 70 000 livres par Alexandre de Larade, conseiller du Roi, élu en l'élection de Saint-Jean-d'Angély, marié en 1740 à Madeleine Brillouin. Il mourut peu après, laissant le château à son épouse, qui arrondira son domaine en achetant, en 1757, la seigneurie voisine des Razes. Ce n'est qu'en 1756 qu'elle fit dresser un procès-verbal d'état des lieux à Bois-Charmant. Le document montre que le bâtiment avait été longtemps laissé aux mains de fermiers qui n'y firent effectuer que très peu de travaux. Dès son acquisition, il avait été en partie remis en état sur ordre du sieur de Larade, lequel avait notamment fait refaire à neuf la couverture d'un des pavillons. Madeleine Brillouin laissa le château à son fils, Jacques-Alexandre, avant de s'éteindre à Saint-Jean-d'Angély en 1784. Jacques-Alexandre de Larade, maître particulier des Eaux et Forêts en la maîtrise de Rochefort, contrôleur ordinaire des guerres, acheta, deux ans après le décès de sa mère, la baronnie de Mauzé en Aunis. En 1787, le sieur Jean, officier à Taillebourg, écrivait à l'intendant de la duchesse de La Trémoille pour l'informer que M. de Larade, pour se libérer de l'achat qu'il venait de faire, "allait vendre Razes et Bois-Charmant en Les Nouillers mouvant de ce comté, ce qui pourra faire un principal d'environ 250 000 livres". Dans un autre courrier, il précisait que "par les fortes mises qu'il a sortie" Monsieur de Larade avait considérablement augmenté le rendement des seigneuries des Razes et de Bois-Charmant qu'il avait prises dans le plus grand délabrement, les ayant ainsi "rendu aussi brillantes que rendantes".
L'année suivante, en 1788, une annonce parue dans les Affiches de La Rochelle donnait une description relativement précise des bâtiments et de la terre. Le château consistait "en une belle maison composée d'une mansarde flanquée de deux beaux pavillons, deux cours entourées de belles servitudes de toutes espèces, le tout en bon état, fuie, parterre, jardin et fruitière. Le tout attenant à une garenne au bout de laquelle était une superbe allée. La façade de la maison, ornée d'un balcon en fer était en perspective du bourg et dominait trente journaux d'excellentes prairies". Si son propriétaire parvint à se défaire du vieux château des Razes rapidement, il dut en revanche attendre 1791 pour vendre celui de Bois-Charmant moyennant 130 000 livres à Joseph-Louis Faure-Dourville, ancien receveur particulier des finances à Saintes. Ses deux fils, Charles-Denis-Édouard et Jacques-Joseph-Louis, vendirent la propriété de Bois-Charmant, en 1827, pour 44 000 francs à Théodore de Sossiondo, fils cadet de Théodat, ancien seigneur de La Vallée. Il mourut au château en 1847, laissant ses biens à sa fille unique, mariée à Auguste Beaussant, avocat à La Rochelle, président de chambre à la cour impériale de Poitiers, conseiller général du canton de Saint-Savinien. Madame Beaussant mourut en 1869, et le château revint à sa fille puis à sa petite-fille, Madame Roy de L'Isle, laquelle, avec son époux, vendit, en 1881, le domaine en plusieurs lots et le château à deux propriétaires qui le divisèrent. Après avoir connu une période délicate, le château a été racheté par ses actuels propriétaires qui ont entrepris un courageux sauvetage.
Une gravure de Claude Chastillon représente le château de Bois-Charmant au tout début du XVIIe siècle, à peu près tel que nous le connaissons de nos jours. Il devait alors être neuf. C'est un corps de logis à étage sur lequel viennent s'adosser, sur la façade antérieure, deux gros pavillons couverts d'ardoise, que prolongent des ailes de dépendances en retour d'équerre par rapport au corps de bâtiment principal. La gravure de Chastillon montre qu'il était doté d'une tour carrée sur le milieu de sa façade postérieure. Elle a disparu et la toiture du logis a été remplacée par des combles éclairés par des lucarnes à pointes de diamants brisés, datant sans doute du règne de Louis XVI. Au nord-ouest des bâtiments, aujourd'hui en mauvais état, encadrent sur deux côtés une seconde cour. D'après le procès-verbal de 1756, ils semblent avoir abrité à l'origine des communs et les cuisines. L'angle nord-ouest est flanqué d'une fuie cylindrique, visible sur la gravure de Claude Chastillon, remontée depuis quelques années avec goût. Un timbre situé dans la basse-cour porte le souvenir du passage du Roi Henri IV, on distingue nettement sur le rebord et dans le timbre, deux traces de sabots de cheval, marquage destiné à immortaliser dans la mémoire collective le passage de cet hôte prestigieux dans les murs de Bois-Charmant. Bien que bâti vraisemblablement à l'extrême fin du XVIe siècle, après une période très troublée, le château de Bois-Charmant, même s'il possède, ça et là, quelques canonnières, offre l'image d'une agréable résidence champêtre, placée bien en vue depuis le bourg des Nouillers. (1)

château de Bois Charmant 17380 Les Nouillers, tel. 06 81 62 30 50, propose la location de chambres d'hôtes.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.
Nous remercions chaleureusement Mademoiselle Alexandra Aubertin pour les photos qu'elle nous a adressées pour illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux en Charente-Maritime" tous les châteaux recensés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
Château de Bois Charmant  Château de Bois Charmant
 
   
 
 


(1)
   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.