châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château de Crazannes (Charente-Maritime)
 
 

        Au XIIIe siècle, s'élevait à Crazannes un château fort, nommé L'Échelle, dont les seigneurs avaient droit de haute moyenne et basse justice. Vers la même époque, les seigneurs de Tonnay-Charente possédaient non loin du château de L'Échelle, un hébergement dont hérita Aliénor de Tonnay, laquelle le transmit alors à son époux, Geoffroy de Mortagne. Leur fils, Pons de Mortagne, vicomte d'Aunay, inféoda en 1312 l'hébergement de Crazannes et ses dépendances avec droit de haute moyenne et basse justice en faveur de Pons de Montandre. Ce dernier devait en compensation faire hommage au vicomte et lui payer pour devoir féodal un éperon doré. Les démêlés entre les seigneurs de L'Échelle et de Crazannes étaient inévitables. Mais bientôt, et plus exactement à la fin du XVe siècle, L'Échelle devint une dépendance de Crazannes et la construction disparut alors. À Pons de Montandre succéda Hugues de Vivonne qui avait épousé Jehanne de Montandre. Puis leur fille, Catherine, apporte en dot les seigneuries de Fors et de Crazannes à Jacques Poussard, conseiller et chambellan du Roi, en 1401. Toujours par alliance, la châtellenie devient une possession de la famille Rouhaud avant d'être cédée à Louis de Daillon, arrière-petit-fils de Jacques Poussard. Des problèmes financiers poussent Louis à vendre Crazannes. La seigneurie est acquise, le 19 octobre 1447, par Jean Acarie, chevalier, seigneur du Fief en Genouillé. Moyennant trois cents écus d'or de poids de soixante douze marcs. Le nouveau seigneur reçoit "l'oustel et tour de Crazannes assi près de l'église dudit lieu, devers le moulin de Pibot avecques ses appartenances et déppendances quelconques" pour lesquels il rend hommage le 8 novembre 1447 à François de Montberon, seigneur de Maulévrier et vicomte d'Aunay.
Originaire de Saintonge, cette famille possèdera Crazannes pendant plus de trois cents ans. En épousant, en 1496, Andrée de Rochechouart, Aimery Acarie réunit à ses domaines les terres de Fontmoreau, de La Géart et du Bourdet, ses descendants porteront d'ailleurs ce nom. Au XVIe siècle, Jean Acarie du Bourdet décide avec son épouse, Marie de La Rochandry, de transformer le château de Crazannes. Trop à l'étroit, ils agrandissent la demeure en s'emparant, vers 1566, de la maison presbytérale et des jardins et terres qui en dépendaient. On entre alors dans la période faste du château qui se poursuivra jusqu'aux vingt premières années du XVIIe siècle. Les Acarie avaient mené de brillantes carrières militaires; malheureusement six d'entre eux périrent lors d'opérations guerrières. Jean Acarie, fils de Jean Acarie du Bourdet et de Marie de La Rochandry, succombera en 1621 à Montauban, alors qu'il avait suivi le Roi devant cette ville. Il avait emprunté et son fils dut rembourser ses dettes. Mais les créanciers se montrant de plus en plus pressants finirent par saisir les terres du Bourdet et de Crazannes, l'une en 1634 et la seconde en 1640. Pour ne pas perdre Crazannes, Louis Acarie, fils cadet de Jean, devenu le chef de famille, vendit Le Bourdet. Après maints procès, le bail judiciaire de Crazannes prit fin et les Acarie réinvestirent les lieux, alors dans un état de dégradation avancée. Louis, dans son testament daté du 3 octobre 1662, avait institué héritière sa petite-fille, Angélique Acarie. Celle-ci transmit Crazannes à Charles de Durfort, comte de Civrac, qu'elle épousa en 1678.
Ce dernier reprit les procès au sujet de la terre de Crazannes et, à sa mort, son épouse poursuivit son entreprise qu'elle mena avec succès puisqu'en 1699 elle put enfin obtenir la mainlevée de la saisie de Crazannes, sous séquestre depuis 41 ans. Sa fille, Henriette, recueillit les biens de ses parents qu'elle légua à sa mort, survenue en 1722, à ses deux oncles paternels. Crazannes échut alors au comte Aimery de Durfort, marquis de Civrac. Passionné par la chasse, ce dernier aimait venir en Saintonge exercer son loisir favori. Dès lors, il fit faire des réparations dans la demeure laissée à l'abandon. Par voie de succession, son fils, Aïmery, reçut le château de Crazannes pour une valeur de 156000 livres à charge d'acquitter les droits légitimaires de ses deux sœurs, hypothéqués tant sur cette terre que sur les autres biens de l'hérédité. Devant l'ampleur de cette dette, Aimery dut se résigner à vendre Crazannes en possession de sa famille depuis plus de trois cents ans. La terre fut achetée, le 17 avril 1760, par Jacques Chaudruc, riche armateur de La Rochelle. Son fils, héritier en 1762, poursuivit les restaurations au château qui s'évaluaient à 40000 livres et afferma le domaine à l'évêque de Saintes, Pierre-Louis de La Rochefoucauld, qui, séduit par la demeure, en fit sa résidence d'été. Jean-Marie-César-Alexandre, baron de Chaudruc de Crazannes, vendit son héritage le 7 septembre 1828 à André Jouanneau, avocat. Crazannes échut ensuite à sa petite-fille, épouse de Denys Joly d'Aussy, ancien magistrat, ancien conseiller général et vice-président de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d'Aunis. Ce dernier décèdera au château en 1895. A cette date, la demeure revient à ses deux fils, Denys, avocat au tribunal de Saint-Jean-d'Angély, et Armand, lieutenant au 57e régiment d'infanterie à Bordeaux.
La magnifique construction du XVe siècle consiste en un corps de bâtiment quadrangulaire venant s'appuyer à l'ouest sur une tour circulaire à mâchicoulis et toit en poivrière, et à l'est sur une tourelle en encorbellement. La façade sud, remontée au début du XXe siècle, n'a malheureusement pas été achevée. On peut admirer l'élégance de la façade opposée, la délicatesse et la précision de sa sculpture. L'architecte a privilégié le décor de cette façade d'entrée qu'il a garnie d'une multitude de détails sculptés représentant des végétaux et des animaux. En retour d'équerre, s'élevait un long corps de bâtiment des XVIe et XVIIe siècles venant s'appuyer sur le gros pavillon carré maquillé en tour médiévale pour rappeler l'ancien site de L'Échelle. Il était couronné par des merlons fantaisie qui ont été déposés. Ce corps de bâtiment remarquable, qui donnait sur un petit parterre, a malheureusement été détruit au début du XXe siècle pour privilégier la restauration du corps de logis gothique qui avait perdu toitures, lucarnes et surtout sa façade sud. Le château de Crazannes, superbement restauré, présente un remarquable ensemble de cheminées ainsi qu'un étonnant plafond sculpté. On rapporte que le Prince Noir y aurait séjourné en 1362, et François Ier en 1519. (1)

Éléments protégés MH : le château à l'exception de la partie sud : classement par arrêté du 4 septembre 1913. La partie sud du château telle qu'elle est déterminée par le décret du 22 12 1920 prononçant son déclassement et par le plan annexé à ce décret: inscription par arrêté du 18 février 1925. L'ancien donjon et la chapelle du château : inscription par arrêté du 19 juillet 1963. Le Pigeonnier : inscription par arrêté du 7 mars 1988.

château de Crazannes 17350 Crazannes, tel. 05 46 90 15 94, ouvert tous les jours en juin, juillet et août de 10h à 19h et du mardi au dimanche de 14h à 19h le reste de l’année. Cinq chambres d’hôtes vous accueillent, séjournez en louant de façon privative le donjon du château.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.
Nous remercions M. Vincent Tournaire du site http://webtournaire.com/paramoteurparapente.htm, pour les photos aériennes qu'il nous a adressées. (photos interdites à la publication)
A voir sur cette page "châteaux en Charente-Maritime" tous les châteaux recensés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
 
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes chateau de Crazannes
 
   
 
 


(1)
   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
 
 
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.