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Château de la Gataudière à Marennes
 
 

    Un aveu et dénombrement rendu au seigneur de Broue, par Guillaume de Ransanne, pour le fief de La Gataudière datant de 1367, est la plus ancienne mention connue de la seigneurie. En 1411, Guillaume de Ransanne, sans doute fils du précédant, rendait à son tour aveu et dénombrement de son fief de La Gataudière, relevant du seigneur de Broue, au devoir de sept jours de garde à faire au château. En 1473, La Gataudière appartenait à Mathurine Rigauld, veuve de Raymond Desmontils, puis en 1512, à Jean Maupetis. En 1553, la terre fut acquise, pour 1 200 livres, par la famille Lalouhé qui en resta propriétaire jusqu'en 1695. Très procédurière, cette famille, d'où sont sorties les branches des seigneurs de Treslebois et de La Lande, laissa de nombreuses traces écrites dans les registres du présidial de Saintes et du parlement de Bordeaux. Le 9 mars 1695, la terre de La Gataudière fut adjugée par sentence du présidial de Saintes, à Anne Richard, veuve de Daniel Regnaud, marchand, après avoir été saisie au préjudice d'Arnaud Lalouhé, seigneur des lieux. La maison noble passa ensuite aux mains de sa fille unique, Anne Regnaud, épouse de François Fresneau, sieur de La Ruchaudrie, conseiller du Roi, clerc commis à l'audience, receveur des émoluments des scels en la chancellerie près la cour du parlement de Bordeaux. Anne Regnaud, pourvue d'une bonne fortune, lui permit d'acquérir la charge de conseiller secrétaire du Roi maison couronne de France et de ses finances, et par conséquent d'accéder à la noblesse. Il mourut dans sa maison de Marennes en 1752. A cette date, la terre de La Gataudière était aux mains de son fils, François Fresneau, chevalier de saint Louis, ancien ingénieur du Roi, lequel l'avait reçue de sa mère l'année précédente, lors de son second mariage.
La modeste maison noble qui s'élevait à La Gataudière allait connaître une métamorphose complète. En effet, c'est à François Fresneau que l'on doit, selon la tradition familiale, la reconstruction de l'édifice actuel. Cet attachant personnage "ayant resté plus de quatorze ans ingénieur pour le Roy à Cayenne…", comme il l'écrivait lui-même, s'était mis en tête de découvrir "l'arbre qui portait la raisine élastique… dont les portugais font touttes sortes d'ouvrages curieux et utiles…", ce qui lui valut le surnom de père du caoutchouc. Ingénieur militaire et disciple de Vauban, mathématicien botaniste et explorateur, François Fresneau ne rentra en France qu'après avoir découvert l'hévéa, en 1747. Il s'installa alors à Marennes et entreprit de faire reconstruire, dit-on, La Gataudière sur ses propres plans, ce qui est tout à fait vraisemblable. Son fils, Charles-Jean-Baptiste de Fresneau (1740-1795), fut le dernier seigneur de La Gataudière. Il laissa deux filles, dont Anne-Marie-Julie, mariée en 1794, à François Chasseloup-Laubat (1754-1833), commandant en chef du Génie à l'armée d'Italie, général de brigade en 1796, puis général de division en 1799, créé baron d'Empire en 1811, nommé conseiller d'État deux ans plus tard, puis comte d'Empire et membre du sénat conservateur. Ayant voté la déchéance de l'Empereur, en 1814, il fut nommé pair de France par Louis XVII et créé marquis en 1817. Il fut enfin député de 1837 à sa mort. Il laissa une fille et trois fils: Justin-Gaston (1800-1847) qui embrassa la carrière des armes, fut élu député de la Seine-Inférieure et nommé ministre plénipotentiaire, mort sans postérité; Justin-Prudent (1802-1863), général de division puis représentant à l'Assemblée Législative de 1849, mort sans enfant, et enfin Justin-Napoléon-Prosper, marquis de Chasseloup-Laubat après la mort de ses deux frères (1805-1873), député de Marennes de 1837 à 1848, conseiller d'État, ministre de la Marine de 1849 à 1851, puis ministre de l'Algérie de 1858 à 1867, enfin investi des fonctions de ministre, président du conseil d'État. Le château appartient toujours à ses descendants, le prince et la princesse Murat de Chasseloup-Laubat.
Le château de La Gataudière, rebâti pour François Fresneau sous la forme d'une élégante maison de campagne constitue aujourd'hui une étape majeure de la route des trésors de Saintonge. S'il a perdu l'allée bordée d'arbres qui y menait, son avant-cour et sa petite cour d'honneur bordée de communs, résultat de remaniements intervenus sous le Second Empire, il ne reste pas moins un intéressant témoignage du XVIIIe siècle résultat d'un savant amalgame des styles Louis XIV, Régence et Louis XV, le tout conservant des proportions rigoureuses rappelant le mathématicien et l'ingénieur militaire que fut François Fresneau. La demeure aujourd'hui isolée, était située en fond de cour. C'est un bâtiment en longueur, composé d'un soubassement de pièces de service, assez lourd; rappelant les constructions militaires, d'un étage noble et d'un étage de combles brisés éclairé par d'élégantes lucarnes, avec forte pente en ardoise et pente faible en tuiles creuses. Le centre de la façade est occupé par un avant-corps sur trois travées. À l'origine, à l'emplacement des deux travées des extrémités venaient se greffer les ailes de dépendances, en retour d'équerre. Côté jardin, le soubassement est masqué par une longue terrasse, peut-être ajoutée quelques années après l'achèvement de la demeure. Elle est bordée par d'élégants corps de garde en fer forgé. La façade postérieure est de loin la plus recherchée. Elle est rythmée par une série de pilastres ioniques, jumelés et cannelés. L'attique de l'avant-corps central contient des bas-reliefs sur le thème du vin, des coquillages et du sel. Le tout est couronné par un fronton triangulaire occupé par un triomphe de flore. Les terrasses donnaient autrefois sur un petit parterre, limité au nord par une série de bâtiments, dont il ne subsiste que la petite chapelle. L'intérieur, bien conservé, renferme encore d'intéressantes boiseries marquées par un goût rocaille tardif. La partie de loin la plus intéressante, est l'exceptionnel salon central en pierre, dont le décor est constitué de trophées représentant les quatre saisons, les arts et les sciences, mis en valeur par une série de pilastres corinthiens cannelés. La qualité de ses façades et de son décor intérieur font oublier le plus souvent les amputations du XIXe siècle et contribuent encore à faire de La Gataudière un précieux témoignage de l'architecture civile du XVIIIe siècle en Saintonge. (1)

Éléments protégés MH : le parc, la fontaine Louis XVI : inscription par arrêté du 20 décembre 1948. Les façades et les toitures, la terrasse, la salle à manger, le petit salon, le grand escalier et le grand salon : classement par arrêté du 3 mars 1949.

château de la Gataudière 17320 Marennes, ouvert au public, visite en avril, mai, juin, septembre et octobre tous les jours (sauf le lundi) de 14h à 17h, en juillet et août tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h. Vous serez accueilli par son altesse le Prince Murat de Chasseloup Laubat, descendant direct de la famille impériale des Bonaparte et du Roi de Naples.

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château de la Gataudière   Marennes  château de la Gataudière   Marennes
 
   
 
 


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  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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