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La première mention
du château de Jonzac remonte à 1081 et figure dans le cartulaire de l'abbaye
Saint-Étienne de Baigne. Le premier seigneur connu est Guillaume de La
Rochandry, au début du XIIe siècle. De la famille La Rochandry, Jonzac
passa, au milieu du XIVe siècle, aux mains des Comborn et des Tison. En
effet, Pétronille et Marguerite, nièces et héritières de Bertrand de La
Roche, épousèrent respectivement Bernard de Comborn (en secondes noces) et
Geoffroy Tison, seigneur de La Tranchade. En 1328, Bernard de Comborn et
Geoffroy Tison rendirent hommage à l'abbé de Saint-Germain pour la terre de
Jonzac. Par la suite, Jonzac devint possession de la famille Sainte-Maure:
Bernard de Comborn était mort sans postérité et son épouse laissait de son
premier mariage une fille, mariée à Guy de Sainte-Maure. A la fin du XVIe
siècle, la châtellenie de Jonzac était toujours aux mains de cette famille,
alors représentée par Jean de Sainte-Maure, époux de Marguerite Dieuzaide de
Montbazin. Il mourut sans enfant, et la terre de Jonzac échut à son cousin
germain, Geoffroy de Sainte-Maure, fils d'Antoine, seigneur de Mosnac, qui
épousa en 1598 Viviane de Polignac. Député aux États Généraux de 1614, il
reçut par la suite le collier des ordres du Roi. A la fin du XVIIe siècle,
Jonzac passa par alliance à Pierre Bouchard d'Esparbès de Lussan, époux de
Julie-Michelle de Sainte-Maure, comtesse de Jonzac. Ce dernier connut une
brillante carrière militaire. Après avoir pris part à toutes les campagnes
du règne de Louis XIV, il devint gouverneur de Collioure et de Port-Vendres,
et lieutenant général des armées du Roi. La famille Esparbès de Lussan
conserva Jonzac jusqu'à la Révolution. Le domaine passa ensuite par héritage
à François Le Veneur de Tillières. Au début du XIXe siècle, la famille Le
Veneur vendit le château à Antoine Tardieu, marquis de Maleyssie.
Divisé depuis en trois parties, il abrite aujourd'hui la mairie, la
sous-préfecture et le siège du SIVOM de Jonzac. Le château actuel forme une
enceinte grossièrement concentrique, de l'époque médiévale. Du côté du bourg
et de l'ancienne basse-cour, l'édifice a été repris au XVe siècle. C'est
effectivement au cours de cette période que furent élevés le châtelet
d'entrée et la tour nord-ouest. La date de 1449, gravée sur le châtelet
d'entrée, indique que ces travaux furent entrepris au milieu du XVe siècle.
La tour sud-ouest, bâtie sur le modèle de la tour nord-ouest mais de plus
petit diamètre, est une œuvre du XVIe siècle, destinée à créer une certaine
symétrie sur la façade ouest. Le châtelet, qui sans doute en raison de ses
dimensions imposantes fut appelé le donjon, donnait accès au château, de
même qu'une passerelle à l'est. Sa porte d'entrée était protégée par un
pont-levis à flèches franchissant un important fossé, taillé dans le roc,
comblé au XIXe siècle. Les mâchicoulis qui couronnent l'édifice présentent
la particularité d'être formés à partir de quatre dés, d'une conception plus
courante en Bretagne qu'en Saintonge. Depuis le bourg, le châtelet
permettait l'accès à la cour d'honneur. Les bâtiments qui l'encadrent ont
été remaniés. Ils s'organisaient autrefois de façon plus rationnelle
qu'aujourd'hui, et comportaient seulement un demi-niveau et un étage noble.
Plusieurs escaliers à balustres donnaient accès aux appartements. Pour des
raisons pratiques, le sol de la cour a été abaissé ce qui a permis de
transformer le demi-niveau d'origine en rez-de-chaussée. Les pittoresques
escaliers extérieurs furent alors détruits et la plupart des baies remaniées
ou repercées. Il en fut de même sur la façade ouest dominant le bourg. Seuls
les balustres masquant la toiture, les gargouilles (dont l'une porte la date
de 1706) et les bustes remployés çà et là transmettent le souvenir d'une
architecture de charme. Au nord et à l'est, les fossés ont été comblés et
les bâtiments parasites sont venus s'accoler sur les façades d'origine.
Seule la façade sur la Seugne, du haut de son rocher, a encore quelque
allure. Elle est couronnée par une crénelage fantaisie que l'on retrouve sur
la façade ouest, et est animée de tourelles en encorbellement et de balcons
à balustres. Malheureusement, le petit pont, situé entre deux tourelles, qui
la reliait à d'anciennes dépendances a disparu. Tel qu'il se présente,
malgré une apparente unité et quelques vestiges encore imposants, le château
de Jonzac a du mal à cacher les profondes cicatrices infligées par des
transformations trop radicales, dues à son affectation publique dès le XIXe
siècle. (1)
Éléments protégés MH : les tours et la poterne : classement par arrêté du 3
mai 1913. La fontaine du sous-sol : inscription par arrêté du 11 juillet
1942. La salle de théâtre avec son décor : inscription par arrêté du 6 mars
1979.
château de Jonzac 17500 Jonzac, hôtel de ville et
sous-préfecture aujourd'hui.
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