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Château de Mornay à Saint-Pierre-de-l'Île
 
 

   Caché dans les prairies basses de la vallée de la Boutonne dont les eaux lui assurent une protection, le château de Mornay est un remarquable édifice. Son premier seigneur fut sans doute Pierre Pastureau qui en fournit le dénombrement, en 1488, à François de Conigham, seigneur de Ribemont. Cette pièce étant citée par la suite pour les délimitations de la terre, il y a lieu de penser qu'elle devait faire suite à la création de la seigneurie. En 1520, le seigneur de Mornay était un certain Guillaume Pastureau, licencié ès lois, époux de Françoise Caniot, plus tard dame de Bignay, qui lui donna deux filles dont Jeanne, l'aînée, qui épousa Clément de Chaumont auquel elle apporta les terres de Mornay et de Bignay. Elles passèrent ensuite aux mains de Joachim de Chaumont qui parvint à réunir les terres de Ribemont et de Mornay. En 1605, à l'occasion du mariage de son fils Aimery avec Françoise du Grenier, il lui constitua en dot sa terre de Mornay. En 1614, Joachim de Chaumont fit assassiner Hélie Ravard, seigneur de L'Isle, son voisin et Jean de Lésignac, suite à d'incessantes querelles qui les opposaient, notamment au sujet des droits de préséance dans l'église de Saint-Pierre-de-l'Isle. En 1633, Aimery de Chaumont, connaissant des difficultés financières, conséquence de cette triste affaire, dut échanger sa terre de Ribemont contre l'office de greffier ancien en l'élection de Saint-Jean-d'Angély appartenant à Issac de Ligoure, écuyer, sieur de La Coutaubière, trésorier général de la cavalerie de France, auquel il dut aussi vendre, trois jours après, son château et ses terres de Mornay, pour 31 500 livres. Ce grand personnage prit plus tard les titres de seigneur châtelain de Ribemont-Mornay, du fief et seigneurie de Mondevis, et de grand maître réformateur des eaux et forêts de France.
C'est à lui que l'on doit attribuer la reconstruction du château de Mornay, vers 1640. Un acte notarié indiquait qu'en 1642, une gabarre chargée de pierre pour le chantier du château de Mornay, partie du port de Saint-Savinien pour Saint-Jean-d'Angély, avait disparu et que sa cargaison n'avait pas été livrée à Mornay. Par la suite, le château passa aux mains de son fils, Jean, marié en 1693 à Charlotte de Galard de Béarn, fille de René, seigneur du Mas de Millaguet, de Mirande et autres places. C'est sans doute leur fils, Jean, propriétaire du château, qui mourut capitaine de Dragons au régiment de Surgères, au village de Lay, en Bohême, en 1742, sans postérité. Sa sœur, Suzanne, habitant à Saint-Jean-d'Angély, fut déclarée héritière sous bénéfice d'inventaire, mais le château ne lui revint pas et échut avec la moitié de la seigneurie à Gabriel-Barthélémy de Bastrot, conseiller en la cour du parlement de Bordeaux, y demeurant, et à sa sœur, Madeleine, épouse de Jean-François-Xavier de Filhot, aussi conseiller en la cour du parlement de Bordeaux. En 17572, ils les vendirent, moyennant 40 000 livres, à Jean Meaume, ancien négociant de Saint-Jean-d'Angély, conseiller du Roi, président trésorier de France en la généralité de La Rochelle. Quelques mois après, en 1753, Suzanne de Ligoure décéda à son tour sans postérité, laissant l'autre moitié de la seigneurie de Mornay à Gabriel-Barthélémy de Bastrot qui s'empressa de la rétrocéder à Jean Meaune lequel réunit ainsi la totalité de la seigneurie. En juin 1760, il la vendit à son fils, Jean-Baptiste, écuyer, procureur du Roï au bureau des finances de La Rochelle pour 60 000 livres. Celui-ci la garda une quinzaine d'années, puis la revendit en 1775, pour 148 200 livres à François-Ambroise d'Aubenton, chevalier, intendant de justice, police, et finance de la Marine et des fortifications maritimes au département de Rochefort. La vente comprenait tout le mobilier du château estimé à 22 000 livres, dont un inventaire était joint à l'acte. Après la mort de François-Ambroise d'Aubenton survenue à Mornay, en 1793, le château passa entre différentes mains, avant d'être vendu, en 1848, à Pierre-Auguste Roy, fils d'Henry-Auguste et de Céleste-Julie Serton, propriétaire du logis de Loulay. Devenu sénateur, il fut autorisé, en 1866, à ajouter à son nom celui de Loulay. Ses descendants conservèrent le château, richement meublé, jusqu'en 1910.
Le 5 novembre 1947, un terrible incendie détruisit entièrement les admirables peintures sur toile et sur bois de la galerie. L'année suivante, le château fut vendu à la famille des propriétaires actuels qui le restaura et le transforma en maison de repos. Tel qu'il se présente, bien qu'amoindri par la destruction du vieux château et surtout par la disparition de sa galerie peinte, Mornay est encore l'une des belles demeures du département. Une tradition fortement enracinée veut que le château de Mornay ait été édifié vers 1610 par la famille de Chaumont, et n'ait jamais été achevé. D'après le docteur Texier, on aurait prévu, primitivement, d'en faire une demeure en U flanquée de quatre pavillons identiques. Une description du milieu du XVIIIe siècle montre qu'il n'en était rien. En effet, s'il s'agissait bien d'un ensemble formant un U entouré de douves, le corps de bâtiment nord n'était autre que l'ancien château, couvert d'ardoise, en mauvais état. En face, il avait été complété par une aile basse sur caves voûtées, abritant une longue galerie flanquée de deux hauts pavillons avec chemin de ronde, renfermant les appartements. Il faut attribuer cette partie à Isaac de Logourre, vers 1640. C'est aussi à lui qu'il fallait attribuer le remarquable décor peint de la galerie. Dans un de ses articles à propos de l'attribution des peintures à Nicolas Poussin, Charles Dangibeaud rappelait qu'on pouvait y voir le blason de la famille Ligourre. Actuellement le château de Mornay forme un longue demeure en L, entourée de douves sur deux côtés, flanquée de deux pavillons fortifiés. Une ancienne basse-cour dans laquelle on pénètre par un pavillon formant tour-porte, possédant un chemin de ronde et une toiture en carène, appelé "L'impériale" précède le château. Les croisées d'ogive du rez-de-chaussée de ce pavillon et des sous-sols du château peuvent surprendre pour un édifice du milieu du XVIIe siècle. Toutefois, un tel archaïsme s'explique par une longue tradition gothique tardive entretenue notamment par certains maîtres d'œuvre du Poitou, comme François Leduc dit Toscane. À l'écart, il faut noter la curieuse tour habitable dite du Chardon, qui n'est pas sans rappeler les tours-refuges de la fin du XVIe siècle. (1)

Éléments protégés MH : le château, y compris la porterie, la tour du Chardon et le parc : inscription par arrêté du 22 août 1949.

château de Mornay 17330 Saint-Pierre-de-l'Île, visite du parc tous les jours de 14h30 à 18h30

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chateau de Mornay à Saint Pierre de l'Île  chateau de Mornay à Saint Pierre de l'Île  chateau de Mornay à Saint Pierre de l'Île
 
   
 
 


(1)
  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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