Hôtel de Clerjotte à
Saint-Martin-de-Ré |
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Les actes du XVIe siècle l'appellent
"la maison de Clergeatte", indiquant que cette demeure a pu appartenir à une
certaine famille Clerjat qui habitait Saint-Martin-de-Ré au XVe siècle,
alliée aux Carcault et aux Lesage, vers 1481. Avant 1540 le logis de
Clerjotte vraisemblablement construit au XVe siècle appartient à Jean Maroix,
prévôt de l'île de Ré, sieur de Saint-Vivien, du Pont et de La Clerjotte. En
1576, lors du partage des biens de Jean Maroix (décédé en 1540) et de Marie
Mervault, la demeure reste indivise. Elle sera acquise par la suite par un
certain Gabaret qui prendra le titre de seigneur de Clerjotte. Ce dernier,
protestant, vend, avant son exil, le bien à Jean Jamon, sieur des Jaurielles,
procureur fiscal de la baronnie de Ré, qui y réside de 1669 à 1671. La
seigneurie de Clerjotte serait revenue aux mains de la famille Gabaret par
le mariage de Marie Jamon, fille de Jean, avec Jean Gabaret, chevalier
seigneur d'Angoulins. Entre 1675 et 1679, l'hôtel appartient à la fabrique
Saint-Martin qui le loue à des particuliers. Mais il est restitué à M.
Gabaret revenu d'exil en 1684. Puis une ordonnance de Bégon, intendant de La
Rochelle, l'en exproprie six ans plus tard pour y établir l'arsenal de la
ville. En 1627 lors du siège de la ville, la maison avait déjà servi à
entreposer le matériel de guerre des Anglais et à cette occasion avait reçu
pour nom L'Arsenacq. En 1690, l'édifice est agrandi et des adjonctions sont
apportées au logis primitif. Désaffecté en 1949, l'ancien arsenal de la
ville est cédé par l'administration des Domaines à la commune de
Saint-Martin-de-Ré en 1955. Il abrite le musée naval après avoir subi une
complète restauration entre 1960 et 1966.
Le logis comprend plusieurs bâtiments construits à des époques différentes.
Du XVe siècle date un corps de logis rectangulaire percé de fenêtres à
meneaux et traverses dont les chambranles et les assises sont soulignés
d'entrelacs. Les deux pignons de sa toiture sont agrémentés de crochets. Une
tour polygonale de la même époque lui est juxtaposée. Elle abrite l'escalier
en vis auquel on accède par une belle porte d'entrée en accolade surmontée
de pinacles et ornée de moulures entrecoupées, de fleurons et de crochets
dans la pure tradition du gothique flamboyant. À l'autre extrémité du logis
XVe siècle a été élevée, sans doute à la fin du XVIe siècle ou au début du
XVIIe siècle, une deuxième tour polygonale dont la porte d'entrée est
surmontée d'un fronton triangulaire. Sur ces deux tours s'appuient deux
galeries encadrant une cour pavée. Ces dernières, d'une élégance rare, sont
ornementées d'une frise de triglyphes et de métopes décorés de reliefs
végétaux. On notera également la présence d'une troisième tour octogonale.
Cette tour et les galeries furent construites probablement à la fin du XVIe
siècle. De par la richesse de son décor et de son architecture, l'hôtel de
Clerjotte demeure un intéressant témoin de l'art de la Renaissance en Aunis.
(1)
Éléments protégés MH : l'hôtel de Clerjotte en totalité : classement par
arrêté du 09 avril 1929.
hôtel de Clerjotte 17410 Saint-Martin-de-Ré, tel. 05 46 09
21 22, musée Ernest Cognacq.
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(1) Source
: châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime,
éditions Association Promotion Patrimoine, 10
rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre
1993.
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