|
Ce
manoir dit château de Maussac appartenait à la famille du même nom dont le
patronyme est attesté depuis le XVIe siècle. Originaire de la commune
voisine de Ligneyrac, la famille de Maussac est restée propriétaire du
manoir jusqu'au premier tiers du XIXe siècle. Construit au XVIe siècle, ce
manoir a été remanié aux XVIIe-XVIIIe siècles, agrandi (côté nord) et en
partie reconstruit (la grange notamment) au XIXe siècle comme l'indiquent
les différents chronogrammes (1807; 1822; 1856) portés sur les linteaux de
portes ou de fenêtres. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le manoir est
divisé en trois logements: le corps de logis principal est séparé de l'aile
sud et de la grange. Cette dernière est alors transformée en maison
d'habitation. Vers 1895, Ernest Rupin, fondateur de la Société Scientifique,
Historique et Archéologique de la Corrèze, réalise une campagne
photographique en Corrèze. Il photographie notamment ce château de Maussac
encore flanqué de ses deux tours carrées, l'une à l'angle sud-est l'autre à
l'ouest. Cette dernière, qui menaçait de s'écrouler, a été largement arasée
au début du XXe siècle, mais elle conserve toujours son escalier en vis.
Situé un peu à l'écart du centre-bourg, au nord-est de la place du
cimetière-grand, le château de Maussac est composé d'un corps de logis
principal de plan en L, côté nord, prolongé d'une aile sud de plan régulier,
d'une grange attenante, côté ouest et d'un petit bâtiment agricole. Les
toits à deux pans du corps de logis est et de l'ancienne grange sont
couverts d'ardoises. Le toit à croupes de l'aile sud est couvert de tuiles
mécaniques. Seul le bâtiment agricole, accolé au mur-pignon nord, a conservé
une partie de ses lauzes taillées en forme d'écaille. Le château présente un
appareil régulier en moellon équarri en grande partie enduit d'un crépi
beige. La grange est construite en moellon de grès jointoyé au joint blanc.
Il s'organise autour d'une cour fermée par un mur en pierre à chaperon
triangulaire en lauze. Dans cette cour, de petites dépendances (porcheries,
notamment) sont adossées au mur de clôture est. Dans la cour se trouve l'un
des rares puits repéré dans le bourg de Collonges-la-Rouge. L'accès se fait
par un portail couvert à entablement, dans lequel s'inscrit une porte en arc
en anse-de-panier surmontée d'un fronton triangulaire en calcaire. Ce
portail est couvert d'un toit en pavillon.
Le corps de bâtiment principal est flanqué d'une tour carrée hors-œuvre dans
laquelle est logé un escalier en vis qui distribue les étages. Cette tour
présente une travée homogène composée d'une porte, de deux croisées et d'une
lucarne. La porte de la tour est surmontée d'un arc en accolade dont la
pointe est couronnée d'un panneau rectangulaire dans lequel sont sculptées
une croix pattée et une étoile. Cette porte est encadrée d'un corps de
moulures à bases prismatiques qui rappelle celle du manoir de Vassignac. Les
croisées présentent des appuis saillants moulurés en quart-de-rond. Celui de
la baie du premier étage se prolonge par un cordon. Ces baies sont
surmontées d'un linteau en accolade mouluré de deux cavets. Cette tour, qui
constitue l'élément structurant de l'édifice, est flanquée, à l'angle
sud-est, d'une tourelle en surplomb portée par un cul-de-lampe mouluré
profilé en trois doucines superposées entre des filets. Dans cette tourelle,
un petit escalier en vis permet d'accéder à une pièce située à l'étage
supérieur de la tour. Le toit en poivrière de la tourelle est coiffé d'un
épi en fer forgé. Trois cordons, l'un chanfreiné et les autres à moulures en
cavet, divisent son élévation en trois niveaux.
Les deux élévations perpendiculaires donnant sur la cour nord ont été
largement remaniées. Aujourd'hui ces élévations sont ajourées de
portes-fenêtres et fenêtres droites à feuillures avec contrevents en bois.
L'une des portes fenêtres est surmontée d'un linteau à clé passante en
calcaire portant un chronogramme (1822) orné d'un cœur. Au premier étage,
deux baies cintrées subsistent. Celle de gauche a conservé son appui
mouluré. Le pignon couvert est, porte une souche de cheminée à mitre. Sur
l'élévation ouest du logis principal, un ancienne tour carrée
demi-hors-œuvre a conservé une partie de sa travée centrale composée d'une
porte et d'une baie. De même facture que celle de la tour est, la porte est
encadrée de deux colonnes monolithes coiffées de chapiteaux de style
corinthien. Cette porte en arc en anse-de-panier à agrafe sculptée est
surmontée d'un entablement mouluré couronné d'une coquille. Au-dessus, une
fenêtre de même style, avec appui et chambranles moulurés, prolonge les
motifs de la porte avec laquelle elle forme un ensemble homogène.
L'aile sud présente en pignon une imposante souche de cheminée à mitre. Ce
mur-pignon, largement remanié, est percée de trois fenêtres dont deux à
feuillures avec contrevents en bois. Dans la pièce principale de cette aile,
une cheminée monumentale en maçonnerie présente des piédroits ornés de
volutes rentrantes semblables à ceux d'une des cheminées du manoir de Benges.
Enfin, la grange, qui prolonge le corps de logis vers l'ouest, a été en
partie reconstruite. On remarque sur l'élévation nord le linteau d'une
ancienne porte d'étable dissimulée par le nivellement du sol. Cette grange
est construite en partie sur une cave voûtée en berceau en anse-de-panier.
Transformée en maison d'habitation en 1856, elle conserve, sur son élévation
sud, une porte charretière qui rappelle sa fonction première. (1)
Éléments protégés MH : le château de Maussac en totalité : inscription par
arrêté du 17 décembre 1926.
château de Maussac
19500 Collonges-la-Rouge, propriété privée, ne se visite pas (les deux
photos à gauche). A noter que ce château est situé dans un bourg classé
parmi les plus beaux villages de France (photos).
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur Internet, pour un autre
usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
de la Corrèze" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|