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Le vocabulaire architectural de certains éléments architecturaux encore en
place (porte en arc en accolade, linteau en arc segmentaire, croisées
moulurées) laisse supposer que le manoir dit "château du Peuch" a
probablement été construit à la fin du XVe siècle. Les remaniements du XVIIe
voire du début du XVIIIe siècle et du XIXe siècle ont principalement
concerné les toitures et les ouvertures est et ouest. L'accès nord par une
porte piétonne a été transféré sur le mur de croupe ouest, des fenêtres ont
été percées sur la façade nord et le mur de croupe est. Une lucarne passante
a été aménagée sur la croupe est, à l'emplacement d'une ancienne
échauguette. Des restaurations ont été réalisées dans les années 1980 et les
huisseries de la façade principale sud ont été remplacées en 1996. Le
hangar, situé derrière le manoir, date également du XXe siècle.
Ce édifice est implanté à flanc de colline, dominant le paysage environnant,
le long de la route départementale 19. Le corps de logis, de plan
rectangulaire, est flanqué, au centre de sa façade principale sud, d'une
tour d'escalier en vis, demi-hors-œuvre, doublée au sommet, côté nord, d'une
petite tourelle secondaire. Construit sur une cave voûtée en berceau, le
manoir, en rez-de-chaussée surélevé, se développe sur un étage carré et un
comble à surcroît. Sur son toit à croupes en ardoise s'élèvent d'anciennes
souches de cheminées à mitre qui ont toutes été restaurées, soit en grès
rouge, soit en brique. La tour d'escalier est coiffée d'un toit conique en
ardoise sommé d'un épi de faîtage à cinq branches en fer forgé. La tourelle
est couverte d'un toit polygonal également en ardoise. L'édifice est
construit en moellon de calcaire jointoyé. Il était à l'origine entièrement
recouvert, comme en témoignent les traces résiduelles d'enduit beige
conservées sur la tour et la façade sud.
La composition de la façade principale est organisée autour de la travée
centrale de la tour demi-hors-œuvre qui s'élève sur cinq niveaux. Au
rez-de-chaussée, la porte d'entrée, dont les piédroits moulurés d'un léger
quart-de-rond droit se terminent par des congés triangulaires, est surmontée
d'un linteau monolithe à corniche saillante, présentant un profil en scotie.
Ce décor est repris sur l'ensemble des ouvertures de cette travée centrale.
Au-dessus de la porte, trois croisées moulurées ajourent la tour. Celle du
deuxième étage présente une modénature particulièrement soignée avec un
linteau à double arc en accolade. Au cinquième niveau, des trous d'envol ont
été aménagés dans la lucarne interrompant l'avant-toit. La tour centrale est
accostée de deux travées, se développant sur trois niveaux, composées de
deux croisées (ou ancienne croisée) moulurées et d'une lucarne-pignon ornée
d'acrotères. Les deux baies du rez-de-chaussée ont conservé leur linteau à
double arc en accolade. La tour abrite un escalier en vis en grès rouge qui
distribue les différents étages depuis la cave jusqu'à un palier donnant
accès au comble à surcroît. A partir de ce palier, l'escalier principal est
relayé par un petit escalier en vis, en grès rouge, logé dans la tourelle
nord, permettant d'accéder au niveau supérieur de la tour.
Le sommet de l'escalier en vis principal se termine par panneau sculpté
représentant deux anges encadrant un médaillon, dans lequel était logé un
tableau ou un autre élément sculpté. Il s'agit sans doute d'une partie de
clôture de chapelle en remploi, servant ici de garde-corps. Sur la façade
postérieure nord, très remaniée, une ancienne croisée chanfreinée portant
des traces résiduelles de badigeon subsiste au premier étage. Sur cette
élévation, on distingue également l'empreinte de l'ancienne porte piétonne
murée au moment du percement d'une nouvelle porte piétonne sur le mur de
croupe ouest. Cette dernière a été réalisée avec le remploi de pierre
provenant du manoir, comme en témoignent les chambranles chanfreinés, la
traverse d'imposte en pierre et le linteau en arc à double accolade, qui
rappellent la modénature des baies de la façade sud.
A l'intérieur, les typologies des trois cheminées renvoient aux principales
périodes de construction et remaniement de l'édifice. Une cheminée engagée,
en maçonnerie, surmontée d'un linteau en arc segmentaire et d'une corniche
saillante présentant des piédroits moulurés de trois colonnettes engagées,
pourrait dater de la fin du XVe siècle. Une autre cheminée, du XVIIe siècle,
a conservé son habillage en noyer. Enfin, une dernière cheminée adossée, en
maçonnerie, datant du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, présente un
linteau droit orné d'un blason bûché encadré de rinceaux de lauriers. Sa
hotte droite est surmontée d'une corniche moulurée. Le trumeau est orné
d'une peinture monumentale polychrome à dominante ocre-rouge, vert et blanc
représentant un paysage vallonné et arboré où se dresse un château sommé
d'un lanternon et flanqué de deux tourelles en surplomb. A droite, un
cavalier semble quitter le château ; à gauche deux canards se retrouvent
aujourd'hui entre ciel et terre, mais il est probable qu'ils étaient
représentés sur une pièce d'eau dont les couleurs ont disparu. La présence
de créneaux laisse supposer qu'il s'agit de la représentation d'un château
fortifié mais il est également possible qu'il s'agisse d'une représentation
stylisée du manoir du Peuch. La parcelle est fermée par un muret en pierre.
L'accès se faisait à l'origine par le portail est, dont il ne subsiste que
l'arc en berceau. Aujourd'hui l'accès se fait par le portail couvert ouest.
(1)
Éléments protégés MH : le château et le sol : inscription par arrêté du 10
mars 1998.
château du Peuch 19500 Ligneyrac, propriété privée, ne se visite pas.
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