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Première
mention en 1376 dans les comptes de la châtellenie de Brazey : achat d'une
motte environnée de terraux et de deux journaux de terres assis derrière
ladite motte, située à Aiserey. Le 11 février 1389, Philippe, duc de
Bourgogne, donne son consentement à Julienne, femme de feu Richard Bouhot et
à ses hoirs, "de remettre à Jean de Lugny leur gendre et à compte du dot de
leur fille Jacquotte, une motte et maison, ensemble toute la terre, justice
haute, moyenne et basse, que lesdits Julienne et ses hoirs ont et peuvent
avoir en la ville d'Aiserey". En 1411, Catherine de Lugny, fille de Jean de
Lugny, hérite des terres d'Aiserey et les apporte en dot à son époux, Jean
de Tenarre. Le 28 novembre 1547 dénombrement de partie de la seigneurie d'Aiserey
par Michel Millière, marchand et bourgeois à Dijon, acquise de Pierre de
Courcelle, seigneur d'Auvillars, contenant toute justice sur ses hommes et
meix ; "item la motte ou souloit estre la maison seigneuriale garnie de
fossés, vergés et jardins".
En 1616, partage du château d'Aiserey entre Guillaume III et son frère
Etienne Millière. Guillaume reçoit un grand pavillon servant de porterie,
les étables située au sud, le four mitoyen du pavillon à l'est, une
"tournelle" en angle au sud et tout l'espace compris dans le "pourpris de la
motte, jardins et verger" jusqu'aux bornes plantées pour limiter les deux
parts, lesquelles bornes devront être doublée de haies vives, palissades ou
murailles. Etienne reçoit, hors de l'enceinte, la maison d'un maréchal avec
sa forge, et, à l'intérieur deux petits pavillons, un colombier et l'autre
moitié des jardins, vergers et cours, avec les fossés et contre-escarpe
bordant sa partie. Il s'engage à aménager une entrée indépendante avant le
1er janvier 1618 et à laisser à son frère jusqu'à cette date l'accès au
puits qui se trouvait sur son lot. Enfin, il doit veiller à mettre de l'eau
dans les fossés "au lieu et place où de tout temps on a mis l'eau de la
rivière dans ledit fossé du château". Tous deux reçoivent une part du
"Closeau" avec ses fossés et contre-escarpes et les terreaux alentours. En
1671 dénombrement que Jean-Baptiste Millière, petit fils d'Etienne, héritier
de la moitié sud de la motte sud, écuyer, seigneur en partie d'Aiserey...
"Premièrement ledit sieur possède audit lieu par indivis avec M. le
conseiller Pouffier, coseigneur audit Aiserey, toute justice haute, moyenne
et basse par tout le finage et territoire. Plus appartient audit sieur la
moitié d'une motte sise au milieu du village, appelée de tout temps la motte
du château, d'environ deux journaux, fossoyée tout autour, la part dudit
sieur bien fermée d'une muraille de pierre et de brique du côté de la
rivière, et une tour de brique à luy appartenant, qui sépare sa portion de
celle du coseigneur ; et d'autre costé par les estables, chambre à four,
colombier et autres aisances, bastie sur le bord du fossé revestu de ce
costé là ; un corps de logis composé de 4 chambres à cheminées, cabinet,
cave et grenier, un pavillon de brique composé d'une chambre à cheminée et
d'un grenier basti sur la porte et pont-levis, une escurie, cour et jardin.
Item appartient audit seigneur Millière une pièce de terre, fossoyée de tout
côté, attenante d'un bout au village, appelée le Closeau, fermé d'un costé
par un terreau toujours plein d'eau et de l'autre par la rivière". En 1701
dénombrement de Jean-Baptiste Millière, identique au dénombrement de 1671.
Hector Bernard Pouffier entreprend la construction du château d'Aiserey en
1732 sur la moitié nord de la motte sud. Il meurt en 1736 sans héritiers,
Hector-Bernard Pouffier lègue ses terres d'Aiserey au doyen du Parlement,
avec charge de résider au château, encore en construction. La maison
seigneuriale comportait, du sud-ouest au nord-est, trois enceintes
successives. Dans la première s'élevait le château neuf composé d'un
pavillon central, qualifié d'ancienne tour, et de deux ailes, toutes deux de
deux étages et toutes deux inachevée. L'entrée en était située au nord, face
à l'axe central des jardins, dont il était séparé par une rue. On y accédait
par un perron de quatre marches de pierre de taille donnant accès à un
vestibule sur lequel ouvrait plusieurs portes et qui menait à une cour
située au sud. Un escalier en pierre de taille desservait l'étage. La façade
en était ornée d'une frise chargée de hiéroglyphes et d'un écusson des
armoiries de Monsieur Pouffier... Cette frise est au-dessus des premières
chambres hautes. La cour située au sud comprenait à l'ouest les écuries, en
briques et galandages, et, à l'angle nord-est un petit édifice en torchis.
Elle était close de murs de briques. Dans le mur nord, entre cet édifice et
le château, s'ouvrait la porte principale de cette première enceinte, entre
deux pilastres de brique couronnées de chapiteaux de pierre de taille. Elle
était agrémentée d'un rang de tilleuls et de « cinq arbres de haute futaie.
Les fossés entourant cet ensemble sur trois côté étaient presque comblés.
Face à l'angle nord-est de ce premier enclos se trouvait la porte de la
basse-cour [de la motte nord], dont le côté ouest était occupé par un long
bâtiment abritant un logement, des écuries à vache et à mouton, un four,
etc. Elle donnait à l'est sur le vieux château [motte nord] dont un fosssé
boueux la séparait. Il comportait une porterie, diverses constructions en
brique et en pans de bois, reliées par des galeries et un grand pavillon
dont la salle du rez-de-chaussée était pourvue d'une cheminée d'anciennes
pierres de taille et celle de l'étage prenait jour par une fenêtre partagée
de vieilles pierres de taille et vitrée de vieilles vitres en plomb fort
usées, avec volets. A ce niveau se trouvait une chapelle éclairée par un
vieux vitrail. Le tout était desservi par un escalier tournant en bois. À
côté du colombier, situé à l'angle ouest, une porte précédant un ponton de
brique à une seul arcade permettait de passer dans les jardins. En 1737
dénombrement rendu par Guillaume Bouillet, écuyer, coseigneur d'Aiserey,
Guillaume Bouillet est le cousin et héritier de Barthélémy Millière. La
description de la motte est identique à celle de 1671.
En 1745 on comble les fossés nord, face aux jardins, et on rachète la rue
qui sépare le château des jardins. Sur un plan préparatif à l'Atlas des
routes en 1764, la motte sud est encore occupée au nord par le château neuf
(bâti par Pouffier), et au sud par les restes du château Millière. En 1774
dénombrement de la seigneurie d'Aiserey fournie par
Guillaume-Bénigne-Elisabeth Bouillet de la Bourrelière, seigneur d'Aiserey
et conseiller du roi. "Plus appartient audit seigneur la moitié d'une motte
sise au milieu et sur la grande place du village d'Aiserey, appelée de tout
temps et d'ancienneté la motte du château, fossoyé tout autour, la part
dudit seigneur étant fermée partie mur à brique et partie en palissade du
côté du château de M. le doyen du Parlement ; dans laquelle moitié de ladite
motte est un corps de logis en forme de château composé de plusieurs
chambres, cabinets, caves et greniers. Plus les étables, chambre à four,
colombier et autres aisances bâties sur le mur du fossé qui est revêtu en
mur de ce côté là. Plus un pavillon construit de brique composé d'une
chambre et grenier étant sur la porte du pont-levis, avec écuries, cour et
jardin". Au milieu du XIXe sièdle, les Lejéas font reconstruire le château
Pouffier, n'en gardant que quelques éléments. Sur le premier cadastre d'Aiserey
en 1810, la motte sud est occupée par le château Pouffier ; le château
Millière, au sud, a disparu. En 1994, les communs du château sont achetés et
restaurés par la commune qui les cède en crédit-bail à l'atelier Parot
(maître verrier, créateur et restaurateur de vitraux). Puis le château est
acheté par l'atelier Parot qui effectue sa restauration pour le transformer
en centre culturel. (1)
château d'Aiserey 21110
Aiserey, abrite le centre culturel du verre et du vitrail (salle
d'exposition, musée et technique).
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