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Première mention vers 1176-1179,
lorsque Jean Ier de Châteauneuf, fils de Jean de Chaudenay, avec l’accord et
les louanges de son père, de sa mère, du prévôt Guy et son frère Thibault,
donne aux cisterciens la moitié de la combe d’Aubaine pour un cens de trois
sous. Cette donation imite celle de Guy, sire de Vergy, aux mêmes frères
cisterciens. Elle se fait en présence de plusieurs témoins : le frère
cellérier Jean, les convers Ivar et Aymon et d’autres frères cisterciens,
ainsi qu’Odon de Lambre, son fils Galon et Hugues son frère, Renaud de
Beaune, Pierre, Robert d’Argilly, le prévôt de Châteauneuf Guy, Landry de
Muille et Guy de Vergy. Notification par le duc de Bourgogne Hugues III, que
Jean de Châteauneuf cède à l’abbaye de Cîteaux ses droits à Thorey-sur-Ouche
sur les récoltes, les prés et les bois, à l’issue d’une querelle les
opposants. Les religieux ne doivent pas couper de bois dans ces forêts sans
son assentiment ou de celui de ses gens, ils pourront y chasser le petit
gibier, mais Jean de Châteauneuf se réserve sangliers et cerfs. Ce dernier
abandonne tous les droits qu’il conteste depuis longtemps aux cisterciens
dans la combe d’Aubaine, sous réserve de bornage et moyennant un cens annuel
de trois sous. Les cisterciens pourront prendre dans la forêt le bois
nécessaire pour la construction de leurs chariots. Enfin, Jean de
Châteauneuf leur permet d’élargir le chemin qu’ils avaient tracé et il
permet aussi que les bergers de Cîteaux prennent du bois pour faire leurs
abris et pour se chauffer, mais non pour construire, ces dernières
concessions étant faites pour le repos de l’âme de ses parents et de ses
ancêtres. Cet acte fut fait en 1181, sur sollicitation de Jean de
Châteauneuf, en la présence du duc de Bourgogne, de plusieurs moines
cisterciens et laïcs dont un certain Guy, prévôt de Châteauneuf.
Le 31 octobre 1354, testament de Pierre, seigneur de Châteauneuf,
Villaines-les-Prévôtes et Thorey-sur-Ouche, chevalier. Il donne à Gui,
chevalier, son aîné, le château et la ville de Châteauneuf avec la justice,
fiefs et arrières fiefs, le moulin Guillaume, la Borde de la Montagne, la
ville de Quemigny, la garde du prieuré de Maison-Dieu sous Châteauneuf, la
ville de Vandenesse, la ville de Villaine-lès-Prévôtes, la garde de la
maison de Fontenay près de Villaine, ses droits sur Champdoiseau et
Quemigny. Simon et Ponce, les puînés, sont héritiers du surplus qu'ils
tiendront en fief de leur frère. S'ils veulent se séparer, Simon aura la
terre de Thorey-sur-Ouche, et Ponce prendra le bois des Roches près de
Buisson, tous les droits sur Collonges, Vergy, Messanges et Reulle, la
maison forte de Créancey avec le fief et l'arrière fief de Saint-Basile. Le
10 novembre 1366, comptes de Guillaume de Clugny, bailli d'Auxois : "à
Charboneaul de Semur le Xe jour de novembre pour pourter lettres clouses à
Til, à la Moute de Toisey, à Misery, à Charny, à Arconcey, à Bouhes, à
Chastelneuf, à Poilley, à Aguillei, à Saint Buri, à Saint Thibaut et à Lée
d’Avrés à pluseurs nobles seigneurs des forteresses, de faire bon gait et
bone garde et auxi pour pourter mandement overs pour faire crier de par le
roi nostre sire et de par Monseigneur le duc que nuns nobles ne partissient
du pais ne du royaulme de France". Information en 1439 contre les seigneurs
de l'Auxois qui ont favorisé les écorcheurs. Jehan Conteur, de
Montigny-lez-Montfor, rapporte que quand les écorcheurs étaient autour de
châtelneuf, il se retira à Montbard.
Le 14 janvier 1457, don par le duc à Philippe Pot, seigneur de Thorey, des
châtel terre et seigneurie de Châteauneuf-en-Auxois, acquises au duc par
confiscation sur dame Catherine de Châteauneuf, dame dudit lieu, exécutée à
mort pour avoir fait mourir par poison messire Jacques de Hassonville son
mari. Octroi à Philippe Pot d'une foire à Châteauneuf en 1459. Philippe Pot
construisit en 1481, du temps de nos ducs, le château tel qu'il est, excepté
une tour qu'on dit avoir plus de 500 ans : l'enceinte des murs et les portes
ne furent achevées que sous Louis XI. J'ai vu, dit Paillot, par toute la
maison avec l'ordre de la toison d'Or, sa devise tant L vaut, avec trois
cimeterres, encore sur la cheminée de la grand'salle et à l'entrée du
château, avec l'Ordre de Saint Michel. Chapelle sous le vocable Notre-Dame
fondé en 1481 (dotée de 30 livre parisi). Vers 1460-1500, hommage rendu par
Girard de Brazey pour la terre d'Écutigny à Guillaume de Marbeuf, châtelain
de Châteauneuf, procurateur de Philippe Pot. La forteresse ayant été
incendiée en 1507, fut rebâtie peu de temps après. Le 19 décembre 1543,
mainlevée à François de Montmorency, seigneur de La Rochepot et de
Châteauneuf, de la saisie de Châteauneuf comme relevant du domaine du roi.
En 1581, arrêt rendu sur la requête de Madeleine de Savoie, veuve d'Anne,
duc de Montmorency, portant que ladite terre de Châteauneuf a été adjugée
par arrêt du parlement de Paris à Philippe de Rochepot, aïeul maternel dudit
feu duc en 1460.
Témoignage lors d'un procès en 1591 contre le sire de Villeneuve. Jacques de
Livernin, capitaine du château de Molinot pour le Maréchal d'Aumont, dépose
que, le 7 août dernier, alors qu'il était en la basse-cour du château, 10 à
12 soldats armés de pistolets et d'épées sortant du parterre et jardin du
château par la porte entrant dans la cour, se sont jetés sur lui et sur deux
autres qui l'accompagnaient (il accuse le curé de Molinot de leur avoir
donné les clefs de la basse-cour) et le menèrent de force à la maison forte
de Châteauneuf où ils les enfermèrent en des prisons closes et basse-fosse
si sales et si villaines qu'à peine ils pouvaient supporter l'infection qui
en sortait, et, en cet état, les ont retenus pendant sept semaines, exerçant
sur eux plusieurs cruautés, pour les contraindre à rançon pour le sieur de
Villeneuve, commandant pour la Ligue au château de Châteauneuf. Arrêt en
1649 qui condamne certains habitants de Vandenesse à contribuer aux
réparations des fortifications du château, appartenant à Charles de Vienne,
comte de Commarin, dans les limites de l'ordonnance rendue par le duc
Jean-sans-Peur. En 1695, aveu et dénombrement de la baronnie de Châteauneuf
donné par Jeanne Marguerite Bernard, femme d'Henri de Vienne, comte de
Commarin, baron de Châteauneuf. En 1869 Joanne note que le château de
Châteauneuf, construit par la famille Pot, qui occupait des emplois élevés
dans la cour ducale, est une somptueuse demeure du XVe siècle.
Le village de Châteauneuf est un bourg castral construit sur la pointe sud
d'un éperon dominant la vallée de la Vandenesse ; le château, vaste bâtisse
fortifiée reconstruite à la fin du XVe siècle, se dresse sur le côté
occidental de la pointe de l'éperon. Il est constitué d'une enceinte
allongée, flanquée de cinq tours rondes et de trois ponts-levis de dates
différentes. Cette enceinte contient un donjon rectangulaire, deux corps de
logis de la fin du XVe siècle et une chapelle, tous ces bâtiments s'adossant
aux courtines. Le château est défendu à l'est par un fossé précédé d'un
glacis, au sud par un fossé et un parapet de contrescarpe, et à l'ouest par
des terrasses. Les irrégularités du plan semblent s'expliquer par la fusion
de deux cours distinctes : au nord, une cour ancienne triangulaire garnie
d'une tour à chaque angle : le donjon rectangulaire au nord, la tour gauche
du pont-levis à l'est, la tour du logis principal à l'ouest. Cette cour
s'ouvrait par un pont-levis à balancier aujourd'hui muré, bâti entre ces
deux premières tours. Au sud, une cour carrée postérieure, dont le niveau de
sol a été plusieurs fois remonté, était cantonnée des deux tours
précédemment citée aux angles nord, et de deux tours en fer à cheval aux
angles sud. Au nord, le donjon a une emprise au sol de 10 x 12 m, et une
hauteur d'environ 20 m côté cour et 24 m côté terrasse. Les baies les plus
anciennes sont d'une part deux fenêtres jumelles à arc surbaissé côté
terrasse, d'autre part une série de huit fenêtres de tir (deux sur chaque
face) sous la corniche. Plusieurs de ces fenêtres ont été bouchées, par des
conduits de cheminées ou des bâtiments contigus ; les fenêtres de tir
dominant la cour ont été débouchées lors des fouilles de 1995 : on y a
découvert deux systèmes de fermeture successifs : d'une part des tourillons
de huchette à l'extérieur du linteau, d'autre part des tourillons de
mantelet sur le tableau extérieur de l'embrasure.
Au nord du donjon, au droit de sa façade occidentale, une tour de même
hauteur, d'emprise au sol plus réduite, vient épauler le donjon. Son rôle
est double : d'une part, un mur de refend perpendiculaire au mur du donjon
montre que cette tour a eu un rôle de contrefort ; d'autre part, une archère
surplombant le fossé oriental indique qu'elle servait aussi à flanquer la
courtine orientale. Cette courtine était couronnée d'un chemin de ronde en
encorbellement côté cour dont ne subsistent plus que les corbeaux ; elle est
percée de deux canonnières à double ébrasement et fente de visée verticale.
(Sauf indication contraire, toutes les canonnières du château sont de ce
type). Au milieu de cette courtine, une tour carrée hors-œuvre dont le
sommet a été arasé au niveau du sommet des courtines, et qui abrite
actuellement les toilettes, porte les traces d'un pont-levis archaïque à
balancier. Sa façade est ouverte d'une porte charretière murée large de 2,10
m, munie de feuillures de 17 cm, et dont la partie haute est détruite. Sous
cette porte, une rainure longue de 2,12 m et large de 70 cm semble le
logement du contrepoids. À l'aplomb de cette rainure, dans l'empattement
taluté taillé dans la roche, une encoche garde la trace du pont dormant.
Cette tour-porche est enfin défendue sur chacun de ses flancs par une petite
archère. Au sud de la cour triangulaire, les deux tours flanquantes offrent
un certain nombre de caractères similaires : elles n'ont pas de cave, sont
garnies d'archères (la tour occidentale en a gardé trois, la tour orientale
n'en a qu'une, transformée en cheminée, puis en canonnière), et sont
couvertes de toits coniques. Néanmoins, la tour occidentale seule est
construite en moyen appareil, et semble pour cela faire corps avec le corps
de logis qu'elle flanque. Au milieu de la façade est du château, l'accès se
fait actuellement par un porche garni d'une porte charretière à arc
surbaissé, d'une porte piétonne à gauche, de trois rainures de flèches de
pont-levis, et surmonté d'un blason bûché. Le parapet crénelé qui régnait
sur l'ensemble a disparu.
Le pont-levis est encadré à gauche par une tour ancienne précédemment
décrite dont les archères ont été remplacées par des canonnières, et à
droite par une tour semi-circulaire extérieurement identique à la première,
mais bâtie sur cave, et vraisemblablement plus moderne (fin du XVe siècle).
Côté cour, la tourelle de gauche est desservie par un escalier en vis dans
une tourelle à pan coupé hors-œuvre, et celle de droite par un escalier
identique en-œuvre en façade. Les angles sud du château sont garnis de deux
tours en fer à cheval hors-œuvre, comprenant chacune un étage de cave voûté
en cul de four à orifice zénithal et trois canonnières, un rez-de-chaussée
voûté à trois canonnières, et deux étages habitables avec cheminées et
fenêtres à coussiège, actuellement en ruines. Entre ces deux tours, la
façade sud du château s'ouvre d'un troisième pont-levis à porte charretière
en arc brisé et porte piétonne rectangulaire à gauche, trois rainures et un
blason bûché. Ce pont-levis s'ouvre au nu de la façade, sans tour-porche ;
il est construit en moyen appareil, comme la façade, et flanqué de part et
d'autre de deux canonnières à ébrasement ovale et chambre de tir interne,
qui semblent plus récentes que les autres canonnières du château. Sur les
montants de la porte piétonne, des encoches de garde-corps montrent que
cette porte a été utilisée, ce que confirme les trois piles de pont qui la
précèdent. En revanche, la porte charretière n'a ni pile de pont, ni encoche
de garde-corps : elle n'a jamais été mise en service, ce qui est normal
puisqu'elle s'ouvre à 3 m environ au-dessus du niveau de la contrescarpe. La
cour est occupée par trois bâtiments. Au nord, le logis principal s'appuie
sur le donjon et la courtine occidentale ; construit entièrement en moyen
appareil, il est flanqué côté terrasse par une tour semi-ronde précédemment
décrite, et côté cour par une tourelle octogonale demi-hors-œuvre
dissimulant un escalier en vis ; ses larges croisées, ainsi que la
distribution intérieure, ont été mis au goût du XVIIe siècle. Au droit de ce
bâtiment, au nord, la chapelle est un bâtiment rectangulaire indépendant.
L'espace de quelques mètres laissé vaquant entre la nef et la courtine a été
fermé pour y construire diverses remises ; l'intérieur est couvert d'une
voûte de bois, et décoré de fresques sévèrement restaurées au XIXe siècle.
Enfin, dans l'angle sud-est, le logis dit de Philippe Pot, éternellement en
restauration, est très similaire au logis principal, à l'exception de la
tourelle d'escalier, ronde et en-œuvre en façade, et couronnée d'une
lanterne sur le toit. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité : classement par arrêté du 10
décembre 1894
château de Châteauneuf 21320 Châteauneuf-en-Auxois, tél. 03 80 49 21 89.
ouvert au public, visites du 15 mai au 14 septembre de 10h à 12h et 14h à
19h. Du 15 septembre au 14 mai de 10h à 12h et 14h à 18h, fermé les lundis.
Le bourg de Châteauneuf-en-Auxois est classé parmi les plus beaux villages
de France à visiter également. La plupart des bâtiments sont ouverts au
public ; le donjon du XIIe siècle, la tour carrée dans laquelle on entrait à
l’origine par une porte située au premier étage accessible par une échelle,
le logis de Philippe Pot du XVe siècle, le grand logis du XVe siècle à
l'architecture gothique, les tapisseries des Flandres, les appartements, le
mobilier médiéval, les pièces du XVIIe siècle, dont les ornements de façade
s’apparentent à ceux de l’ancien palais ducal de Dijon. La tour sud du XIVe
siècle et son appareillage militaire surplombant la vallée, la chapelle avec
ses carreaux vernissés, ses peintures "à la détrempe" du XVe siècle,
représentant les douze apôtres et le Christ.
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