|
La première trace écrite date de 1246: Hervé de Saffres
fait savoir qu'il a reçu en alleu du duc toute la forteresse de Champrenault
et la moitié de la ville que monseigneur Gui son fils tient de lui, mais que
l'autre moitié de la ville est du fief du sire de Montagu. En 1323, les fils
d'Hervé de Saffres, Jean et Hervé, chanoines de Langres, et les fils de Gui,
fils d'Hervé, abandonnent au profit de Hervé II, fils de Gui, toute leur
part d'héritage, à savoir Saffres et ses fiefs : Eguilly, Grandchamp,
Soussey, Vellerot, Grobois, Echannay, Champrenault, Marcellois, Boissere et
Saint-Saornin. "Item lou fyé de Champ Renault et de la maison fort que tient
ma Dame Symone de Grancy. Item lou fyé de la maison et de la terre de
Marceloys". Peincedé : 1451-1454, Champrenault ou il y a maison forte, est à
Messire Philippe de Vienne, seigneur de Montagu et en 1470, Champregnault
sur saint Helier, ou il y a maison forte à Jean de Malain. En 1499, terrier
de la seigneurie de Saffres et d'Is-lès-Saffres appartenant à Othenin de
Cléron, seigneur de Saffres et d'Is en partie. Nomenclature des fiefs de
danger et de commise qui relèvent du château de Saffres : la seigneurie d'Éguilly
et l'arrière fief de Grandchamp ; les arrières fiefs de Semarey, de Commarin,
de Panthier, de la Comme de Fleurey, le fief du Sauvement de Martrois ; le
fief de Coiffand et de la Duesmerie... le fief de la Motte d'Échannay ;
"item les chastels et maison fort de Champtreignault, ensemble les
appartenances et seigneurie d'icelluy, laquelle maison est et est redevables
audit seigneur de Cleron a cause de sadite seigneurie de Saffres, que
souloit tenir dame Jehanne femme de feu noble seigneur messire Jehan de
Vienne, a son vivant chevalier, et ledit chastel et maison fort dudit
Champregnault tient au present noble homme Jehan de Mâlain, escuyer,
seigneur au present dudit Champtrenault". Le fief du Rochon de Soussey, le
châtel et maison fort de Grésigny ; le fief de Mussy-la-Fosse ; le fief de
Gissey-sous-Flavigny ; des maisons à Mousson et à Balaon ; la seigneurie de
Chaumont-le-Bois et ses arrières fiefs : la tour de Venarrey et la tour Buro
séant à Chaumont-le-Bois. Dénombrement en 1539 de la seigneurie de
Saffres par Guy de Cléron, écuyer, au nom de Othenin de Cléron, seigneur
dudit lieu son père. Fiefs dépendant de Saffres : Item la mothe d'Eschannay.
Item la tour de Sourrey. Item le chastel et maison forte de Champrenault.
Item le chastel et maison forte de Gresigny Item le chasteaul maison forte
de Marcellois, que tenois Jehan d'Auxy à cause de damoiselle Claudine dit la
Baulme sa femme. Item le fied du chasteaul, maison fort, seigneurie et
appartenance de Chaumont-le-Bois que tenoit Claude Descombe à cause des
enfans de Claude de Montigny. Item le fief que tenoit du fief dudit
Chaulmont-le-Bois, assavoir la tour de Venarrey que tient à present Regne de
Masille. Le 10 juillet 1594, "M. de Lux, M. de Tavanes. M. de Blaisy avec
leurs troupes avoient mené deux pièces devant la maison des Potost d'Avosnes,
qu'ils avoient battu une tour, estoient entré dedans, avoient pris la freres
et la mere. L'on tient qu'outre la querelle de la maison de Blaisy, il y a
encore plusieurs autre gentilhommes leurs voisins contre lesquels ils s'estoient
eslevés. L'on dit qu'il avoient brûlé le chasteau de Champrenault, surpris
la maison de Missery appartenant à M. de Lux". Cinq ou six jours avant la
visite des feux de Champrenault en 1645, il est passé deux compagnies de
gens de pied qui ont rançonné les habitants ce qui a achevé de ruiner leurs
maisons. En 1658, "leurs maisons couvertes de lasves en assez bon estat a la
reserve de quelques unes qui furent bruslees pas les Suèdes et d'aultres,
qui sont demolies et inhabitees". Le 22 juin 1685, "desnombrement que
donne au roy dame Claude Milletot, veuve de Monseigneur Jacques Richard,
seigneur de Bligny et autres lieux, dame pour la moittyé des terres et
seigneurie de Champrenault, mambres et despendances et qui lui appartient en
toute justice haulte moyenne et basse. Premierement la totalité du chasteau
et maison forte dudit lieu de Champrenault, clos et fermé de murailles et
fossés, auquel y a une grosse tour servant de salle, chambre et grenier,
estableries et autres maisonnemens estant audit chateau. Plus la totalité
des aisances et appertenances dudict chastel estans prestz les fossés d'iceluy,
tandue de trois costés de voye et chemins communs, de l'aultre costé es
vignes des Laurens. Plus la totalité de la grange dudit lieu contenant trois
rains, couverte de lasves, tenant d'un long à la basse-cour dudit chateau,
d'un bout à la voye commune, par l'autre bout es bossu. Plus la totalité
d'un collombié en pied estant au dessus dudit chasteau. Plus la totalité
d'un petit jardin assis devant ledit chateau, contenant environ un quartier
de terre". Le 10 mars au 7 avril 1796, inventaire et apposition des
scellés à Champrenaut. "Nous, Edme Massenot, citoyen et assesseur de la
commune de Champrenaut, nous nous sommes transporté en une maison située à
Champrenaut, appartenant à M. Charles-Claude Devoyo, émigré du département
et notamment de la ville de Dijon où il faisait sa résidence habituelle à
effet d'y apposer des sceaux et faire inventaire de tous les biens, meubles
et effets. En conséquent, assisté et en présence de Jean Paquy, maire de
Champrenaut. Étant entré dans une chambre basse appelée la cuisine ou nous y
avons apposé le scellé. Et ensuite, étant entré dans une salle à manger à
côté de la cuisine, nous y avons apposé le scellé. Et de la suite étant
passé dans une chambre au salon, nous y avons trouvé cinq fauteuils... Et de
suite dans un petit cabinet à côté d'icelle il s'y est trouvé un lit... Et
de suite étant monté au premier étage et étant entré dans une grande salle à
droite des escaliers, nous y avons trouvé douze fauteuils de velours
cramoisi jaune... De suite, étant passé dans une chambre à côté, il s'y est
trouvé quatre fauteuils de velours… Etant passé dans un cabinet d'icelle, il
s'y est trouvé un lit à baldaquin avec sa paillasse... De suite nous passons
dans une autre chambre et y avons trouvé un petit lit à baldaquin… De suite,
nous sommes monté monté au deuxième étage, étant entré dans une chambre à
droite de l'escalier, il ne s'y est rien trouvé et de suite dans un cabinet
à côté d'yceluy, nous y avons trouvé un lit à baldaquin avec son bois de
lit, sa paillasse... De suite, étant repassé dans une autre chambre à
droite... De suite, étant passé dans le cabinet, nous y avons trouvé un
lit... Etant entré dans le grenier, il s'y est trouvé trois paillasses... De
suit, nous sommes descendu dans une cave qui est l'unique de la maison et
nous y avons trouvé trois pièces de vin rouge… De suite nous sommes passé
dans la remise. Et ne trouvant plus rien à sceller, nous avons fait et
dresser le présent procès verbal le 7 avril 1792. En 1798, vente de biens
nationaux en provenance de l'émigré Devoyo : "un bâtiment ci-devant château,
composé d'une cuisine au rez-de-chaussée, deux chambres à feu ayant chacune
leurs cabinets joignant ; au premier étage deux autres chambres et deux
cabinets ; deux greniers dessus, deux remises, un petit verger, le tout
fermé de murs de toute part". Le 9 pluviose an six : ledit bien évalué 1000
francs par le citoyen Claude Versey de Salmaise, expert nommé par
délibération du 25 fructidor an cinq. Le 14 pluviose an six : biens
ci-dessus désignés adjugés au citoyen Faucillon, demeurant à
Verrey-sous-Salmaise. Situé au centre du village, qui s'accroche sur le
versant nord-est de la profonde vallée de la Drenne, le château est
constitué par une tour en moyen appareil de plan rectangulaire allongé,
bâtie en contrebas de la route sur un replat, et s'étendant d'est en ouest
perpendiculairement à la pente du terrain. Cette tour-saule, qui a été
restaurée de 2000 à 2008, est garnie d'un pavillon carré sur l'angle
nord-ouest, un peu moins élevé que la tour, et d'une tourelle d'escalier
hexagonale hors-œuvre au milieu de la façade sud. Cette tourelle est
prolongée vers l'est, jusqu'à l'angle de la tour, par un petit appareil en
appenti, dont le sommet a été aménagé en terrasse par le propriétaire
actuel. Une pierre angulaire de cet appenti porte le millésime "1583". Les
appentis qui enchâssaient la base de la tour au nord et au sud-est, attestés
par le cadastre de 1836, ont été démontés entre 2000 et 2008. La tour-saule
comporte aujourd'hui un rez-de-chaussée, deux étages plus un étage défensif,
sous toit de pavillon. Mais l'étude des baies montre que dans son état
primitif, elle comportait en fait trois étages plus l'étage défensif. La
façade nord est surmontée de deux souches de cheminées, dont une seule, à
l'ouest, semble ancienne : il s'agit d'une cheminée à souche ronde sur dé
carré. Le toit de lâves qui subsistait jusqu'en 2000 repose sur un
entablement rustique, dont l'architrave est un bandeau en surplomb régnant
avec les linteaux des fenêtres de tir, la frise une bande en petit appareil,
et la corniche un second bandeau en surplomb, interrompu par les extrémités
des chevrons de toitures, qui devaient se prolonger au-dessus du hourd. Sous
l'architrave, les baies-créneaux ont conservé leurs tourillons de huchettes
formés d'une tige coudée. Les fenêtres murées ont été récemment réouvertes
et munies de leur volet. Elles sont disposées très régulièrement : deux sur
chacun des petits côtés, cinq sur chacun des grands côtés (la fenêtre
centrale de la façade sud est cachée par la tour d'escalier). Au niveau du
plancher de cet étage se distingue incontestablement une ligne de trous de
hourd, bouchés en petit appareil. Le premier et le second étages sont percés
de fenêtres à accolades ornées d'une tore. La façade orientale et la tour
d'escalier comportent une petite baie simple par étage, la façade ouest,
dominant la vallée, est ouverte d'une grande croisée par étage, dont les
bancs ont été arrachés. Les baies sont visiblement des reprises de
maçonnerie sur la tour forte, alors qu'elles sont originelles dans la tour
d'escalier. Chaque étage est divisé en deux salles : une grande à l'ouest
et une petite à l'est. Au rez-de-chaussée, la salle orientale est voûtée.
Une petit lavabo liturgique dans le mur sud la désigne comme une chapelle.
La salle orientale du premier étage est équipée d'une armoire murale au nord
et d'un lavabo au sud. Mais ces éléments sont placés à plus de 2,5 m de
hauteur, et ont été découverts lors de récents travaux. Ils constituent sans
doute les vestiges du second étage primitif, le premier desservant une
archère bouchée qui apparait sur la façade est. L'accès des 6 salles
principales se fait par une vis d'escalier tournant vers la gauche. Les
contre-marches faisant face à la porte d'entrée sont percées de deux jours
faisant office de canonnières. Il existe plusieurs baies plus anciennes : au
milieu de la façade sud, une baie de plein pied, qui se fermait par deux
épars horizontaux, vraisemblablement contrebutés par un gros épar vertical
(conduit carré bouché dans le linteau). A l'ouest de la façade nord, une
porte avec linteau sur coussinet, mais actuellement bouchée. Au niveau du
premier étage primitif, au milieu de la façade nord, une porte haute. La
salle est du second étage actuel a conservé de belles peintures murales
imitant un lambri de bois. Le troisième étage ancien était équipé d'un jour
en archère au nord, visible à l'extérieur. La tour nord-ouest n'a qu'un
étage et un étage de tir sous toit de pavillon. Bien qu'appuyée sur le
bâtiment principal, elle semble lui être contemporaine. Toute sa moitié
ouest est occupée par des latrines à conduit : il devait y en avoir deux au
rez-de-chaussée et deux à l'étage (quatre sorties sont visibles à l'ouest).
Mais la redistribution des niveaux a entrainé un profond remaniement des
cabinets de latrines. Il en reste actuellement un par étage et une latrine
en encorbellement à l'étage de tir. Cet étage est muni de deux fenêtres de
tirs au nord et à l'ouest et d'une seule à l'aplomb des murs qu'il flanque.
La tour d'escalier est un octogone irrégulier hors œuvre, sous toit de
pavillon régnant avec le toit de la tour-saule ; elle s'ouvre au sud par une
porte à accolade entourée d'une double tore, et surmontée d'une niche à
accolade et tore à listel. À chaque étage, elle dessert la grande salle par
une porte à accolade percée perpendiculairement à la façade, et la chambre
orientale par un petit couloir oblique en encorbellement. La maison forte
était entourée d'un mur d'enceinte, encore bien visible au nord où il
atteint une largeur de deux mètres. Ce mur est percé au moins d'une archère
au rez-de-chaussée. La cour est bordée à l'ouest d'un mur de soutènement qui
domine le coteau. Ce mur comporte deux avancées rectangulaires en forme de
tour de flanquement, régnant avec la cour. Au sud de cette cour, une maison
basse a un niveau passe pour être une dépendance du château. Elle contient
une grande cave dont la voûte est bâtie en appareil soigneusement équarri,
et possède une armoire murale avec excroissance de pierre pour recevoir le
pêne du verrou. Deux resserres, dans les angles orientaux de la cour du
château, ne sont pas dessinées sur le plan de 1836. Il ne reste aucune trace
des fossés mentionnés au XVIIe siècle. (1)
château
de Champrenault 21690 Champrenault, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur Internet, pour un autre
usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
de la Côte d'Or" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|