|
La première trace écrite date de 1196
: moi, Étienne de Mont-Saint-Jean, fais savoir que, comme Eudes, duc de
Bourgogne, mon seigneur lige, était en guerre avec le comte de Chalon, avec
Hugues de Vergy et avec les seigneurs de Champlitte, il m'a demandé, en
raison de mon hommage lige et de la ligesse par laquelle je lui étais lié,
de l'aider contre eux. Cela fut pénible et embarrassant, d'une part, parce
que Hugues de Vergy était mon seigneur et mon plus proche parent, d'autre
part, parce qu'il pouvait causer beaucoup de torts à moi et à mon héritier
dans le château de Vergy que lui et moi possédions ensemble, voire m'en
déshériter, enfin, parce que l'un des seigneurs de Champlitte était mon
beau-frère. Finalement, tenant compte de la situation critique de mon
seigneur le duc et de l'engagement auquel il m'avait soumis par la ligesse
qui me liait à lui et que je ne pouvais oublier, sans tenir aucun compte des
dommages et périls qui pouvaient en résulter pour moi, principalement parce
que je ne veux ni ne dois en aucune manière manquer à mon engagement, j'ai
jure au duc, mon seigneur lige, qu'à partir de maintenant, tant qu'il sera
en guerre contre les seigneurs précédents, je l'aiderai de bonne foi de tout
mon pouvoir et que je ne ferai jamais la paix avec eux, si ce n'est avec
l'autorisation expresse de mon seigneur le duc. J'ai juré également à mon
seigneur le duc qu'en ce qui concerne le château de Vergy, que je tiens de
lui, dans la mesure de mes moyens, je ne tolérerai absolument pas qu'il
cause quelque tort à lui ou aux siens, mais je l'aiderai toujours de bonne
foi contre tous les hommes de Vergy. Afin de donner plus de sécurité à mon
seigneur le duc au sujet de l'accord précédent, j'ai juré que, si un jour je
ne le respecte pas, mes châteaux que je tiens en fief de lui, à savoir la
moitié de Vergy, Châtellenot, Charny, devront revenir dans son domaine et
lui appartiendront. En août 1215, accord entre Guillaume, seigneur de
Mont-Saint-Jean d'une part, et Ponce son frère d'autre part, au sujet de la
féauté de Charny ; Ponce reconnaît que Charny est du fief lige de Guillaume
de Mont-Saint-Jean, et qu'il est jurable et rendable au sire de
Mont-Saint-Jean chaque fois que le duc le requérera de celui-ci, et
uniquement en ce cas. Le 18 décembre 1426, lettre des gens du conseil et des
Comptes à Dijon par laquelle il est délibéré de ne rien épargner pour
récupérer sur les ennemis les forteresses de Charny et de Mailly-le-Châtel.
Le 11 novembre 1436, Pierre de Bauffremont, seigneur de Charny, qui a hérité
de la moitié de la seigneurie par sa mère, rachète l'autre moitié aux frères
Loiselet pour 3000 livres. En 1439, information contre les seigneurs de
l'Auxois qui ont favorisé les écorcheurs. Lespinace se rend à Charny pour
rencontrer 8 ou 9 écorcheurs. Le 9 juillet 1456, le duc Philippe élève la
baronnie de Charny-en-Auxois au titre de comté en faveur de Pierre de
Bauffremont, seigneur de Charny et Molinot, cousin et chambellan du duc. Il
est dit que Charny est baronnie et bannière ancienne, et que Charny,
Mont-Sant-Jean, Montfort et Villaines-lès-Prévôtes venaient du chef de
Pierre, et les châtellenies d'Arnay et de Pouilly viennent du chef de sa
femme, fille naturelle du duc, lesquelles châtellenies forment le comté de
Charny, et seront tenues en un seul fief. Le 26 août 1460, accord entre les
gens des trois états au sujet des fortifications (les 29 représentants de la
noblesse semblent les possesseurs des principaux châteaux) et Pierre de
Bauffremont, comte de Charny.
En 1480, comptes rendus à Antoinette de Bauffremont, fille du comte de
Charny, femme d'Antoine de Luxembourg, maréchal de Bourgogne, comte de
Roucy. Terre en exploitation directe. On y voit les salaires des "bouvier et
du charruyer des boeufs de la charrue de Madame", celui du charreon qui a
fait mener de Charny à Arnay "à la dépense de Madame", du froment et du vin,
les frais de "fesson de vigne", "sarclaison de blé", fenaison, moisson...
les achats de deux boeufs de trait à mettre en la charrue de Madame", la
nécessite d'engraisser les boeufs de la charrue et les dépenses de battage
en la grange. En 1534, Philiberte de Luxembourg (Bauffremont) fait don de
Charny à son petit neveu Philippe Chabot. Vers 1614 le château fut démoli
sous Louis XIII. Selon le procès-verbal de 1658, le château possède encore
dix tours de pierre de taille, des courtines de trois mètres d'épaisseur
surmontées d'un chemin couvert, un grand corps de logis à deux ailes, des
fossés larges et profonds, une basse cour de six journaux, le tout en fort
mauvais état. En 1774, ruines d'un château et d'une chapelle, dont on voit
de très loin un côté. En 1808, le château est vendu pour matériaux. Au
nord du village, sur une avancée triangulaire du plateau dominant la rive
nord de la vallée de l'Armançon, il reste des ruines considérables d'une
enceinte polygonale, flanquée de huit tours rondes. Le château était entouré
de toute part de fossés, aujourd'hui comblés. Les courtines et les tours
étaient recouvertes de moyen appareil, (conservés uniquement au niveau des
premières assises), ce qui devait lui donner un caractère spectaculaire.
L'entrée se faisait par l'ouest, sur le plus petit côté du polygone, entre
deux tours. L'intérieur du château est détruit ; on y voit encore un
escalier permettant d'accéder au sommet des courtines, et une citerne en
cours de dégagement. (1)
château fort de Charny
21350 Charny, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
A voir sur cette page "châteaux
de la Côte d'Or" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|