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Première mention en mai 1275 : Jeanne, fille jadis de seigneur Philippe,
jadis seigneur de Chagny et Gergy, avec mandat, assentiment et volonté de
Thierry de Montbéliard, seigneur de Montfort, mon mari, je donne, cède,
concède en perpétuité et laisse audit seigneur Pierre Desrée, en donation
irrévocable faite entre vifs, en fief et chasement perpétuel, tout ce que
j'ai, peux et dois avoir dans les deux villes de Chassagne et dans les
finages, territoires et appendices desdites villes en maison, manses,
terres, prés, hommes, tailles, service, corvée, amendes, forêts, pâturages,
pasquiers, seigneurie, justice grande et petite et en tout biens et revenus
payés quels qu'ils soient en ne retenant rien en droit ou en fait dans
lesdites choses, sinon le fief. En 1372, Marguerite de Vienne, dame
d'Argueil, tient en fief du duc la maison forte et la ville grand et petite
de Chassagne ; la Maison des Prés et dépendance que tient Robert Bouchard ;
la motte de Montaigny et dépendancs que tient Jean de Peloigny ; Item la
moitié de la motte de Chaudenay et de la justice que tiennent Regnaud et
Philibert Bère. Le 1er mars 1445, Charles d'Oiselet, se souvenant que les
habitants de Chassagne avaient octroyé à son père Guillaume d'Oiselet la
somme de 120 livres tournois à employer à la réparation des fortifications
du château de Chassagne, fait "dire et remonstrer esdits habitants par
honorable et discrète personne et saige maistre Henry de Clugny que icelle
somme de 120 livres par eux piéça octroyée n'a poinct été payée ; lesquels
d'un commun accord, ont octroyé audit seigneur la somme de 100 francs pour
employer en la fortification dudit chastel de Chassagne à payer à trois ans,
c'est assavoir en cette présente année 40 francs qui seront accompliz de
payer à la fin du mois d'août prochain venant, et le receveur qui recevra
ledit argent payera les massons selon ce quil ouvreront, lesqueulx massons
commenceront à ouvrer audit chastel au mey de mars prochain venant, et le
surplus à deux termes ensuignant c'est assavoir chascun an 30 frans qui se
payeront chascun an par la manière qui dit est dessus jusques à
l'acccomplissement desdits 100 franc". Ces décisions ont été prises par tous
les habitants assemblés devant la porte du château, qui sont délégué ensuite
au seigneur quatre d'entre eux, Philibert Maistrot, Jehan Narcault, Laurent
du Mex et Jehannot Lamy pour en avertir le seigneur. Le 22 juillet 1462,
partage de droits entre Charles d'Oiselet, seigneur de Chassagne, et Jean
Pitois, seigneur de Chassagne en partie et de Chaudenay-sur-Dheune ; acte
passé au château de Chassagne. Le 28 avril 1479, mandemant du roi : "par don
et octroy par lui fait, Jehan d'Oizelet est seigneur de la terre et
seigneurie de Chassagne, belle place et maison forte fermée de doubles murs
et doubles fossés, en laquelle place les manants et habitants dudit lieu
sont tenus et ont accoustumé de tout temps et ancienneté, en temps d'éminent
péril, de se retraire eux et leurs biens, y faire guet et garde et
contribuer aux menus emparements d'icelle et combien que ledit exposant pour
la garde et sureté d'icelle place en laquelle il se tient de présent, comme
il dit, la plupart du temps ait par plusieurs fois sommé et requis et fait
sommer et requérir lesdits habitants dudit Chassagnes de venir faire en
ladite place lesdits guet et garde, et y retraire, eux et leurs biens en
temps d'éminents péril, comme au temps de présent, et de contribuer es menus
emparements d'icelle, mesmement à certaines menues réparations et
emparements de fossé et autres choses que ledit exposant y entend faire pour
la seureté et fortiffication de ladite place. Néanmoins ils ou la plupart
d'eux ont été, comme encore sont de présen, de ce faire reffusant, délayans
et en demeure, et par ce moyen est en adventure ladite place et maison fort
dudit Chassagnes de demeurer sans guet et garde et sans être réparée comme
il appartient, dont grand inconvenient et dommaige se pourrait ensuivre, à
nous et à la chose publique de nos pays de Bourgogne". Le 22 décembre
1481, Jean, seigneur d'Oiselet et de Fraignes, vend à François de Ferrières,
seigneur de Saffres et du châtel de Santenay, sa maison forte de Chassagne,
ensemble les rentes, cens, tailles, corvées, gelines, hommes, justice haute,
moyenne et basse, moulins, eau, pour 3550 francs. En 1483, terrier de la
seigneurie de Chassagne, appartenant à François de Ferrières, écuyer,
seigneur de Saffres et de Santenay. "En laquelle maison a ledit seigneur
totale justice haute moyenne et basse et sur tous les héritages déppendant à
cause de ladite maison. Cette maison est fermée de deux fossés en retour et
de pans de murs. S'ensuivent les vignes appartenant audit seigneur à cause
de son château de Chassagne et estant en sadite justice". En 1512, sentence
de la justice seigneuriale, qui condamne François de Ferrières à entretenir
en bon état le pont de bois du château de Chassagne et les habitants à
entretenir le pont dormant, contribuer aux menus emparements et faire guet
et garde. Le 9 juin 1519, les Commis de la cour du bailliage de Dijon
visitent le château et font leur rapport : "la place du château de Chassagne
était en bonne assiette et les fossés assez bons dans lesquels il y avait de
l'eau ne sachant si ladite eau y demeurait ordinairement ou si elle y était
à cause des grandes pluies qui étaient tombées pour lors depuis quize jours
pourquoi l'on pourrait reconnaître à la fin du mois de juillet lors porchain
si ladite eau demeurait dans lesdits fossés". Ils signalent qu'il est
nécessaire de faire réparer le portail du pont-levis et d'y faire des
canonnières pour battre au long des murailles et de construire un pan de mur
derrière le château, une avant tour et des créneaux au-dessus du mur de même
qu'une bonne et forte porte à la poterne de ce mur. En 1522, sentence du
bailliage qui astreint le seigneur à faire les réparations exigées en 1519,
et moyennant ce oblige les habitants au service de guet et garde. Au XVIIe
siècle, sur le plan perspective, le château est bâti sur une plate forme
rectangulaire entourée de fossés en eau. Les grands côtés du rectangle sont
occupés par deux bâtiments d'habitation flanqués tous deux de tourelles
d'escalier hors-oeuvre sur cour, l'un au centre, l'autre sur angle. L'entré
se fait par le petit côté du rectangle, par une tour-porche avec porte
charretière et porte piétonne plein-cintre, et peut-être trois rainures de
flèches. En 1647, terrier de la seigneurie de Chassagne : haute justice,
signes patibulaires, prison... De plus ils doivent de toute ancienneté faire
le guet et garde au château de Chassagne en temps de guerre... ils sont
tenus à la curée des fossés dudit chastault, à la fortification du pont
dormant, barrière et autres menus emparements dudit chastaul, auquel
moyennant ce ils ont droit de retraite. En 1794, description Chassagne par
François Guillemot : "j'ai reconnu de le cy devant chasteau n'estoit point
dans le cas d'être demoli entièrement, mais que cependant il s'y trouvoit
quelques parties qui au terme de la loi du 13 pluviose dernier doivent
l'être. La grosse tour quarrée par laquelle on entre dans la cour des
bâtiments est entièrement dans le cas d'être démolie, attendu que les murs
en sont épais, construits en pierre de taille, et qu'elle a une double porte
deffendue par 2 canonnières. La tour quarrée au sud-ouest sera démolie
jusqu'à l a hauteur du surplus des bâtiments... Il se trouve dans cette tour
plusieurs ouvertures pour des fusils de rempart, l'acquéreur de ce cy-devant
château sera tenu d'arracher entièrement la pierre de taille dont les
ouvertures sont revêtues et les murer entièrement. Il y a 4 meurtières dans
le grenier du vigneron du côté du midi, et 4 dans le cellier du même côté".
Situé sur la côte vineuse et en contrebas du village, le château de
Chassagne est aujourd'hui un ensemble complexe, constitué principalement par
un grand bâtiment rectangulaire à un étage carré du XVIIIe siècle, orienté
nord-sud, garni de deux pavillons sur ses angles occidentaux. Des communs,
en retour d'équerre sur l'angle sud-est de ce bâtiment, ont gardé quelques
éléments d'architecture du début du XVIe siècle : moulures de fenêtre et
linteaux de porte à accolade. L'entrée, au sud du pavillon sud, est défendue
par deux murs percés chacun d'une porte charretière et d'une porte piétonne
à gauche, le tout plein-cintre. Sur le parement extérieur, en bossage
rustique, les portes sont encadrées par les réserves des tabliers de
pont-levis, mais l'arasement des murs au-dessus des linteaux ne permet pas
de voir les rainures des flèches. Cette façade est percée de deux
canonnières, une à droite des portes, à ébrasement externe ovale, l'autre
entre les deux portes, à double ébrasement rond. Sur la façade se
distinguent aussi des traces d'ancrage de parapet, qui semblent attester que
le pont-levis a fonctionné. L'Atlas des routes montre que jusqu'en 1759 au
moins, la maison forte se dressait au sud du château actuel : c'était un
bâtiment rectangulaire entouré de fossés ; les communs actuels sont en fait
l'aile nord de l'ancienne maison forte. (1)
château
de Chassagne-Montrachet 21150 Chassagne-Montrachet, tel. 03 80 21 98 57,
cinq chambres d'hôtes. Visite toute l'année, les caves, parmi les plus
belles de Bourgogne remontent aux XIe et XIVe siècles et demeurent le
principal vestige du château originel. Elles sont gigantesques et permettent
de loger plus de 1000 pièces de vin (la partie principale mesure 50 mètres
de long).
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