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La première trace écrite date de 840 : le château fut habité par les comtes
de Lassois, il se forma peu à peu à l'entour des habitations qui furent à
l'origine de la ville. Isaac le Bon, 37e évêque de Langres, durant les
ravages des normands, y transféra en 868 les reliques de Saint Vorles. En
973, l'évêque de Langres Widric donne en précaire au duc Henri, en échange
de biens en Atuyer, le château de Châtillon et ses dépendances, 30 meix et
le village de Crépan, à charge de payer annuellement une livre d'argent à la
Saint-Mammez et de fournir des hommes d'armes pour défendre le bourg. Il est
fait mention qu'en 1090 dans le territoire de Langres se trouve un château,
jadis fameux et remarquable, nommé Châtillon, dont les seigneurs se sont
fort distingués dans le métier des armes et plus encore par leur respect
pour les lois. Un des plus remarquables de tous, fut Técelin, surnommé le
Sore, ce qui veut dire en langue vulgaire, le roux. Cet homme était d'une
noble extraction, riche en domaines, doux de moeurs, grand ami des pauvres,
d'une piété fort grande, et d'un zèle incroyable pour la justice. C'était un
chevalier plein de bravoure, il ne recourut jamais aux armes que pour la
défense de ses domaines ou pour marcher sous la bannière de son seigneur, le
duc de Bourgogne, avec qui il était lié d'une étroite amitié. Il était né à
Châtillon, mais il était seigneur d'un château moins important, nommé
Fontaines, qui domine le fameux château-fort de Dijon et se trouve placé au
haut d'un rocher. Il eut pour femme une fille du duc de Montbar, nommée
Elizabeth; sa famille était une des meilleures de Bourgogne.
En 1168, traité entre Hugues III et Gauthier de Langres au sujet des
fortifications que le duc avait dessin de faire en la ville de Châtillon.
L'évêque, premier seigneur de cette ville, lui permet de les faire et
d'exécuter son dessin, mais à condition qu'elles ne pourront jamais, même en
temps de guerre, être un obstacle qui empêche les hommes de l'évêque
d'entrer ou de sortir de la ville. En 1186, le roi de France, ayant demandé
en vain au duc de Bourgogne Hugues III de rembourser ce qu'il avait pris aux
églises, mit le siège devant le château qu'on appelle Châtillon ; et, après
quinze jours ou trois semaines, après avoir fait installer des machines
autour du château, le roi lança vigoureusement l'assaut. Dans la bataille,
les assiégeants comme les assiégés perdirent quelques hommes, d'autres,
blessés, recouvrèrent leur première santé par le secours de la médecine.
Bientôt le château ébranlé succombe ; ses ruines, jonchant la terre, ouvrent
un passage au vainqueur. On y capture d'innombrables citoyens, avec de
nombreux chevaliers. En 1210, Eudes, duc de Bourgogne, notifie que son
prévot et ses sergents de Châtillon-sur-Seine avaient enfermé au château de
Châtillon, qu'il tenait de l'évêque, des hommes de ce même évêque, accusés
de meurtre, que ce fait s'était passé sans son consentement et avant qu'il
n'en eût pris connaissance, et qu'on avait fait injure à l'évêque en ne lui
rendant pas ces hommes, et en les tenant enfermés au château dont on n'avait
pas ouvert les portes aux mandataires de l'évêque. Le duc rend ces hommes à
la justice de l'évêque.
En août 1245, Gui, abbé de Notre-Dame de Châtillon, et Clément, chapelain du
château de Châtillon, notifient qu’en leur présence Guillaume de Nesle a
reconnu avoir vendu à André de Nesle, chevalier, son neveu, tout ce qu’il
avait sur les tiers, les décimes et tous les autres revenus dans toute la
"castellatio" du château et des villages de Noyers et de Chapelgrimau. En
février 1273, Robert de Bourgogne fait hommage à l'évêque de Langres pour
Montbard, et reconnaît tenir de l'évêque ce qu'il a à Châtillon, Griselles
et Larrey. En mai 1273, accord entre Béatrice, veuve du Hugues de Bourgogne,
et Robert, duc de Bourgogne son fils, à propos des fiefs de la châtellenie
de Châtillon. En 1320, Eudes IV rend hommage à l'évêque de Langres au
château de Châtillon, dans l'endroit appelé le perron de Mauconseil. Le 12
février 1364, Philippe le Hardi ordonne aux nobles du duché, aux habitants
de Nuits, aux châtelains de Vergy, d'Argilly, aux maires, échevins et
baillis de Beaune, Autun, Châlon, de faire bonne garde, parce que les
ennemis de La Charité étaient assemblés pour entrer au duché et surprendre
Châtillon. Du 24 février au 31 mars 1368, d'importants travaux sont fait au
château pour permettre à la garnison de résister au flot envahisseur des
routiers. On avait fortifié la porte d'entrée du côté de la ville, et celle
"estant devers les champs soubs laquelle on trouva une autre ancienne". Les
vieilles tours furent remaniées ainsi que les barrières. Le comte de
Sancerre, préposé par le duc à la garde de la rue de Chaumont et du bourg de
Châtillon, quitta son poste en mars, pensat que cette partie de la ville
n'était pas suffisamment défendable.
En 1380, quittance par Erard de Gevrolle, capitaine du château de Châtillon.
Le 9 octobre 1396, "de par la duchesse de Bourgogne, comtesse de Flandre,
aux gens des comptes de Monseigneur à Dijon... Monseigneur nous a tantost
escript que le XVIIe jour de ce mois, beau neveu de Valois (le futur duc
d'Orleans) partira pour aller en Hongrie, et qu'il passera par le payx dudit
Monseigneur, ou mondit seigneur le veult veoir, si comme il appartient, et
que très hastivement nous faisons faire provisions pour ladite venue, à
Chastillon, Aisey, Villaines et les autres lieux sur le chemin en alant à
Dijon, pour lesquelles provisions faire nous escripsons à Jehan Daubenton".
Montre des écuyers et arbalétriers ordonnés en 1411 pour la défense des
châteaux de Châtillon, Thorey, Tanlay, Lesigne, Argenteuil, Dracy, Noyer,
Aisey-le-Duc et Maisey à l'encontre des ennemis étant à Tonnerre. Le 8
janvier 1414, prestation de serment de Pierre Damont, capitaine du château
de Châtillon. En 1447, compte de Jean de Villecessey, receveur du bailliage.
Frais de quatre charpentes placées sur les quatre tours du château de
Châtillon. Chapelle Sainte-Catherine au château de Châtillon en 1544. Le 27
juillet 1576, lettre de provision de l'office de capitaine châtelain
d'Aisey-le-Duc et Châtillon-sur-Seine pour Edme de Montmoyen, écuyer. En
1594, "le baron de Tenicey a eu advertissement qu'il avoit charge du roy,
sur toutes choses, d'assiéger la ville de Chastillon, il s'est mis en devoir
comme de faict, il a fait abatre trois ou quatre eglises de ladite ville et,
entre aultre, celle de Notre Dame, les Cordeliers et l'abbaye, qu'il a fait
en telle sorte ruyner et demolir, que n'y a plus aulcune demourance pour les
religieux". A la mort du baron de Thénissey en 1597, les habitants de
Châtillon se rendent acquéreur du château, et en commencent la démolition
sans attendre d'autorisation.
Aujourd'hui, de ce château il subsiste les bases des murailles qui suivent
le contour du rocher, une tour sur la courtine nord, et la façade sud d'un
bâtiment éventré sur la courtine sud. La tour nord renferme un étage de cave
voûtée, un étage carré et un étage de terrasse, peut-être originellement
couvert. L'étage de cave est percé de deux canonnières flanquantes à fente
de visée verticale ; l'étage s'ouvre de 3 archères-canonnières à courte
fente de visée, d'une fenêtre à accolade dont l'allège est percée d'une
canonnière à ébrasement externe ovale, et vers l'intérieur du château d'une
seconde canonnière à ébrasement. Le niveau de terrasse, partiellement
détruit, était percé de 12 créneaux-archères étroits à ébrasement externe et
plongée de tir. Les merlons occidentaux ont été détruits ; deux créneaux
donnant sur la place ont été transformés en canonnières. Le massif sud est
composé de trois tourelles demi-hors-œuvres reliées par des façades. La
tourelle occidentale est semi-circulaire à l'extérieur, et rectangulaire à
l'intérieur de la place ; elle est assez basse, et percée de trois
canonnières à courte fente de visée. La tourelle orientale est de même plan,
mais plus saillante et moins bien conservée. La tourelle centrale, très
élevée, fait à peine saillie à l'extérieur des murailles. Son dégagement
interne est rectangulaire, et elle est percée en son troisième étage d'une
archère dont l'ébrasement intérieur est couvert d'une voûte à trois
ressauts. A l'ouest de cette tour, la courtine et percée de deux archères à
ébrasement interne voûté en berceau ; à l'est, d'une porte en berceau
outrepassé, qui a été murée. Toute cette façade a été fortement remaniée.
L'église Saint-Vorles est elle-même fortifié : les deux chapelles à remplage
gothique construites à l'est du transept nord sont surmontées d'un étage
défensif, celui de la première chapelle est ouvert vers d'est d'un
jour-en-archère, celui de la seconde d'une canonnière à ébrasement externe
vers l'est, et vers le sud d'un jour-en-archère. (1)
Éléments protégés MH : le château des ducs de Bourgogne (ruines) :
classement par arrêté du 22 janvier 1909.
château des Ducs de Bourgogne 21400 Châtillon-sur-Seine, entre 1979 et
1982 les vestiges furent consolidés et sont ouverts au public.
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