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Au XIe siècle, le duc de Bourgogne voulut
faire un blocus au seigneur de Vergy dont la puissance grandissait. Dans ce
but, le duc encercla le château de Vergy de plusieurs châtelets dont seul
Entre-deux-Monts possède encore des vestiges. Au XIIIe siècle, le site fut
occupé par une "grange" ou ferme, appartenant toujours aux ducs de Bourgogne
et exploitée par les moines de l’Abbaye de Cîteaux. Au début du XIVe siècle,
le duc céda cette "grange" à Pierre d’Épernay, seigneur d'un petit village
de la plaine. Parmi ses descendants, on trouvait les seigneurs de Corboin :
Philippe de Chaumergy (en 1478), Philibert de Vallerot (en 1483) et Etienne
de Menessaire, époux de Claude de Chaumergy. Le 16 mai 1564, Louis de
Menessaire (fils d'Etienne) se trouvait dans une situation financière
difficile, suite vraisemblablement à l'édification des ailes du château. Il
dut vendre sa seigneurie et son château d’Entre-deux-Monts à Etienne
Barbier, à charge pour lui de désintéresser ses créanciers (dont les Legoux
de La Berchère qui avaient déjà acheté en 1550 la moitié de la seigneurie de
Corboin). Aux cours des siècles, les Barbier, devenus Barbier d’Entre-Deux-Monts,
acquirent les seigneuries de Concoeur, Corboin et Reulle. Suite à l'héritage
de cette dernière seigneurie, la famille d'Entre-Deux-Monts changeât de nom
pour prendre celui de la nouvelle terre et devint Barbier de Reulle. Après
avoir gardé Entre-deux-Monts près de 300 ans, les Barbier, en la personne de
Louis-Adolphe Barbier de Reulle, vendirent le château à Louis Rocaut, le 4
avril 1856. Le mariage de Georges Postansque (dont son père Henry acquit
Entre-deux-Monts en 1939) avec Andrée Pelleterat de Borde, nièce par deux
fois de Charles Rocaut (petit-fils de Louis), fait de cette belle propriété,
une maison appartenant à la même descendance depuis plus de 150 ans. Le
château est composé de trois parties distinctes (tours, ailes et corps de
logis) élevées à trois époques différentes. Les deux tours carrées sont les
seuls vestiges probables du châtelet du XIe siècle. La tour ouest contient
une chapelle. Remaniée au cours des siècles, elle possède encore une
meurtrière de défense qui montre bien qu'il ne s'agissait pas originellement
d'une chapelle ; son autel-retable néoclassique date du début du 19e siècle.
C'est très certainement à cette époque que la voûte d'arêtes fut démolie
pour être remplacée par un simple plafond. Dans la tour carrée est a été
aménagé un colombier auquel on peut accéder par un escalier qui donne dans
la cour. Ce colombier contient près de 1500 niches en poterie. Il est
probable que les douves datent également du XIe siècle, car elles étaient
primitivement en eau et entouraient la totalité du châtelet. Elles ont été
partiellement asséchées et comblées au cours des siècles. Les deux ailes
forment des galeries reliant les tours au château des Menessaire qui se
trouvait en lieu et place de l’actuel bâtiment. Elles semblent avoir été
élevées vers 1540/50 en même temps que les écuries situées dans la ferme du
côté ouest. Le corps du bâtiment principal fut édifié par Bernard Barbier d'Entre-Deux-Monts,
maître des comptes à Dijon. Les travaux ont probablement été achevés en 1654
(date inscrite sur le colombier). L’ensemble est caractéristique de
l’architecture du règne de Louis XIII et de la régence d'Anne d’Autriche. Ce
château est venu remplacer le précédent qui aurait, soit disant, brûlé.
L'intérieur ne présente pas d'intérêt majeur pour les visiteurs. Il
s'agissait en effet de l'habitat d'un riche notable, sans décoration, et non
d'une riche demeure d'apparat. Des travaux importants de modernisation ont
été réalisés au cours du 18e siècle : agrandissement des fenêtres du
rez-de-chaussée du bâtiment principal, plafonds à la française enduits de
plâtre, une canalisation en poterie acheminant l’eau de la source dans la
cuisine, création d’une glacière extérieure et d'une petite orangerie en
1733… Au début du XIXe siècle, une grande campagne de travaux fut entreprise
(pont enjambant les douves au sud ; fermeture d’arcades sur la cour…).
Depuis 1975, d'importants travaux de restauration et de réparation ont été
entrepris pour sauver Entre-Deux-Monts de la ruine. Cela faisait près de
deux siècles qu'aucune restauration n'avait été effectuée (réfection des
toitures, fondations, clochetons, comblement d'une partie des douves,
destructions de hangars modernes, arrivée de l'eau courante en 1975...). Le
parc fut d’abord aménagé en jardin à la Française (1733) puis à l’Anglaise
au XIXe siècle. L’ancien jardin potager possédait un bassin avec dauphin
sculpté datant du début du XVIIIe siècle et toujours en place. Le jardin et
le potager ont aujourd’hui disparu. La basse-cour reste le témoignage de
l’ancienne ferme qui avait un caractère défensif très marqué. Deux corps de
bâtiments parallèles sont reliés au nord par deux bâtiments avec un portail
au centre. Peu d’ouvertures vers l’extérieur et présence de tours carrées
(aujourd’hui tronquées) à chaque angle.
Construit sur un plateau, l'ensemble est formé d'une basse-cour entourée de
dépendances et d'une terrasse entourée de douves sur trois côtés dont une
partie a été comblée. La basse-cour se compose de deux corps de bâtiments
parallèles (est et ouest) reliés par deux autres corps perpendiculaires
séparés par un portail (nord). Peu d'ouvertures vers l'extérieur et présence
de tours carrées tronquées à chaque angle. L'ensemble de ces bâtiments
comprend un rez-de-chaussée (parfois surélevé) et un étage de comble. Toits
à longs-pans, à croupe ou en pavillon (tour) couverts de tuiles plates ou
mécaniques et percés des lucarnes passantes à deux pans et à aileron
(provenant du château) et de tabatières. Murs en moellons de pierre enduits.
Baies rectangulaires, en arc segmentaire ou en plein-cintre. Deux escaliers
en pierre parallèles à la façade donnent accès à au rez-de-chaussée surélevé
ou à l'étage des deux corps de bâtiments encadrant le portail d'entrée au
nord. Les dépendances abritent les logements, une grange et une écurie
couverte de voûtes d'arêtes retombant sur des colonnes doriques à fut galbé.
Le château présente un plan en H, dont les ailes en retour côté cour sont
prolongées par des communs et deux tours carrées. L'une, à l'est, abrite le
pigeonnier ; l'autre la chapelle. Le château et les tours comprennent un
rez-de-chaussée et deux étages dont un de comble tandis que les deux ailes
sont composées d'un rez-de-chaussée et un étage en surcroît. Étage de
soubassement donnant sur les douves. Toits à longs-pans, à croupes ou en
pavillon (tours carrées surmontées d'un campanile) couverts de tuiles
plates. Lucarnes à croupes. Murs en moellons de pierre enduits avec
soubassement, bandeaux et chaînes harpées en pierre. Baies rectangulaires ou
en plein-cintre (chapelle), oculi et arcades en plein-cintre. Au centre de
la façade nord, un fronton cintré portant les armes de la famille Barbier
surmonte la porte d'entrée. Perron au-devant de cette façade. Sur la façade
sud, pont enjambant les douves donnant accès au grand parc. L'intérieur du
château, desservi par un escalier rampe sur rampe, et deux escaliers
tournants à noyau évidé, comprend une suite de salles et dans les ailes, des
appartements réaménagés aux XVIIIe et XIXe siècles. Le potager se trouve à
l'ouest. Au sud, le parc comprend une glacière et une resserre, ainsi que
des statues. En contrebas du jardin se trouve le verger (ancien potager)
avec bassin circulaire au centre. Mur de clôture entourant le parc.
Le parc du château d'Entre-Deux-Monts se compose actuellement : d'une
terrasse à l'angle de laquelle se trouvent deux pièces voûtées (datant
probablement du XVIIIe siècle) qui ont été récemment dégagées et restaurées
; d'un potager en contrebas, au centre duquel se trouve un bassin circulaire
remis en eau ; d'un rucher ; d'un verger et du parc paysager, avec des
allées de promenade et des bancs en pierre, s'étendant sur le reste du
domaine. Plusieurs statues, dont celle d'un jardinier, ornent le parc et la
terrasse auxquels on accède par un pont enjambant le fossé sud du château.
(Lauréat du Prix régional du Patrimoine 2010). (1)
Éléments protégés MH : le château et les ailes latérales, y compris les
fossés, la ferme, le bois de jardin, le potager et son bassin, le verger, la
statue de jardinier : inscription par arrêté du 12 juin 2008.
château d'Entre Deux Monts, Hameau de Concoeur, 21700
Nuits-Saint-Georges, tél. 03 80 61 10 85, ouvert au public en juillet et
août, samedis, dimanches et jours fériés de 13h à 19h, toute l'année sur rdv
pour les groupes. Ouvert certains jours de mai à octobre (téléphonez
auparavant)
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