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La première trace écrite
date de 1145 : cartulaire de la Bussière, Gauthier d'Eguilly. En 1323, les
fils d'Hervé de Saffres, Jean et Hervé, chanoines de Langres, et les fils de
Gui, fils d'Hervé, abandonnent au profit de Hervé II, fils de Gui, toute
leur part d'héritage, à savoir Saffres et ses fiefs : Eguilly, Grandchamp,
Soussey, Vellerot, Grobois, Echannay, Champrenault, Marcellois, Boissere et
Saint-Saornin. "Item lou fyé d'Aguilly et de Grand Champ et des maisons
forts desdits lieux et des appertenances, les quelx Droyns d'Aguilly tient
doudit Hervier". En septembre 1350, Othe, seigneur d'Éguilly, chevalier, et
Thomas d'Éguilly son frère, font partage entre eux de tous leurs biens de
père et mère par lequel ledit Othe emporte pour son partage la maison
d'Éguilly etc. Le 10 novembre 1366, comptes de Guillaume de Clugny, bailli
d'Auxois : "à Charboneaul de Semur le Xe jour de novembre pour pourter
lettres clouses à Til, à la Moute de Toisey, à Misery, à Charny, à Arconcey,
à Bouhes, à Chastelnuef, à Grant Champ, à Aguillei, à Saint Buri, à Saint
Thibaut et à Lée d’Avrés à pluseurs nobles seigneurs des forteresses, de
faire bon gait et bone garde et auxi pour pourter mandement overs pour faire
crier de par le roi nostre sire et de par Monseigneur le duc que nuns nobles
ne partissient du pais ne du royaulme de France". Le 9 janvier 1407,
noble homme Guillaume Poinçeot de Saint-Seine, écuyer, reconnaît que comme
il devait à noble homme Thomas d'Éguilly, écuyer, pour le reste de 5000
livres pour la vente de sa maison forte dudit Éguilly avec les dépendances
situées près de Gissey-le-Vieil, plus de toute la terre de Semarey en partie
près de Commarin etc, à Églantine, mère dudit Guillaume Poinçeot et veuve de
feu Perrenot Poinceot de Saint-Seine, jadis écuyer, c'est pourquoi ledit
Guillaume Poinceot assigne audit Thomas d'Éguilly certaines rentes (la terre
d'Éguilly meut de la dame de Saffres). Le 10 octobre 1447, Antoine de
Saigny, écuyer, seigneur de Saffres, tient en arrière fief du duc le fief de
la maison forte et terre d'Eguilly tenu par Guiard Poinceot. Le 26 août
1460, accord entre les gens des trois états au sujet des fortifications (les
29 représentants de la noblesse semblent les possesseurs des principaux
châteaux) Girard Poinceot, seigneur d'Éguilly. Le 11 janvier 1576, traité
entre Messire Jean d'Éguilly, chevalier, seigneur dudit lieu et de Fontaine
d'une part, et Messire Jacques d'Éguilly, chevalier, seigneur de Chassey,
frères, d'autre part ; Chassey conteste le partage effectué lors de sa
minorité, "parce qu'il n'avait eu en son partage que les terres et
seigneuries de Saint-Sernin et du Plain et Chassey en Nivernais et au
contraire ladite seigneurie d'Esguilly advenue en partage audit seigneur
d'Éguilly son frère était bien bâtie d'un château commode, fort et de grande
marque".
Le 2 juillet 1593, l'armée a passé à Esguilly qui s'est rendu. A la fin du
XVIIe siècle, le château d'Eguilly passe par mariage des Eguilly aux
Choiseul, qui le firent rebâtir en 1695. En 1750, par mariage avec Charlotte
le Belin, dame d'Eguilly, veuve de feu messire Claude de Morey, marquis de
Vianges, seigneur de Chauvirey, Viévy, le Deffend, Thoreille, Auxerain etc,
Jean-Baptiste Mac-Mahon, médecin du feu mari et chevalier irlandais, devient
comte et marquis d'Eguilly, marquis de Mac-Mahon, seigneur du marquisat de
Vianges, baron de Voudenay, seigneur de Sully, Sivry, Blangey, Chauvirey,
Reuhion, Chappe, Censerey, Barnay, Igornay, Champsigny, Champeculion, le
Defend, Thoreilles, merey, la Cave, la Tour, etc. Cette ascention rapide lui
vaudra un procès retentissant, pour savoir si un médecin peut hériter de sa
victime. En 1765, ancienne baronnie de la maison de Choiseul (fin XVIe
siècle), érigée en marquisat pour Jean-Baptiste de Mac-Mahon. Coutépée
mentionne en 1774 : fossés larges et profonds, jolie chapelle voûtée,
vocable de Saint-Hubert. Archives d'Arnay-le-Duc : le 24 août 1789, "ce
jourd'hui 24 août 1789, sur les 5 heures du soir, la communauté assemblée
sous les halles, Monsieur Joseph Godard de Fouchey, conseiller du roi,
lieutenant criminel au bailliage, a remontré que, d'après la commission
verbale qui lui a été donnée par le général des habitans, de se transporter
au château d'Eguilly, à l'effet d'y aller chercher des canons qu'ils
savoient être déposés audit château, qu'ils croyoient leur être nécessaire
dans la circonstance actuelle, et pour y parvenir, que le sieur Godard,
pourroit se faire assister de tel nombre de fusilliers qu'il jugeroit à
propos de prendre dans la milice nationale, dont il est officier supérieur,
qu'en conséquence, il s'est transporté au château d'Eguilly ou il lui a été
remis trois pièces de canon en bronze, qu'il a fait amener sur une voiture
présentement arrêtée devant le corps de garde, et il requiert les habitans
de déclarer s'ils ratifient la commission qu'ils lui ont donnée. Sur quoi
tous les assistans ont proclamé qu'ils ratifient la conduite du sieur
Godart, et entendent que lesdits canons soient consignés au corps de garde
pour s'en servir en cas de besoin ; qu'ils prennent sur leur compte tout
événement, et aauant été observé que les canons étoient en mauvais éat et
manquoient d'ffuts, il a été arrêté qu'ils seroient incessament reparés et
montés".
Il s'agit d'un édifice rectangulaire à plusieurs corps entourant une cour,
cantonné de tours, cerné de douves inondables, et doublé à l'est de la
plate-forme circulaire d'une maison forte primitive. Le corps de logis
principal, qui ferme la cour au nord, est un bâtiment du XVIe siècle à un
étage carré à toit à croupe et à deux ailes en retour d'angle : l'aile est,
face au village, joignant le logis à l'ouvrage d'entrée, reprend les
élévations du logis ; l'aile ouest, plus basse, est occupée par une chapelle
de deux travées voûtées d'ogives aux fenêtres à remplage en réseau polylobé.
Ce corps de logis moderne en U est garni sur ses angles nord de deux tours
angulaires carrées à un étage de soubassement et un étage carré. La tour
nord-ouest est défendue par une archère-canonnière à trou de visée en
position basse pour tir frontal ; la tour nord-est par une canonnière à
ébrasement externe ovale dont le tir flanque l'ouvrage d'entrée. Ces tours
sont percées de petites fenêtres à congé et accolades, qui semblent plus
archaïques que celles du logis. Dans la cour, un puits à margelle circulaire
est couvert d'une coupole de pierre à écailles que soutiennent quatre
colonnes cannelées. La moitié sud de la cour est entourée par trois
bâtiments de service, dont le plus important, à un rez-de-chaussée et toit à
deux pans, occupe tout le côté sud de la plate-forme. Ses angles sud sont
garnis de deux tours en amande fortement saillantes, à soubassement et un
étage et demi. La tour sud-est, dont le toit de lave conique vient d'être
restauré, est défendue par deux canonnières flanquantes à double trous de
visées sur la même fente de visée horizontale et d'une canonnière d'écharpe
à trou simple sur l'étage de soubassement ; d'une canonnière avec fente
horizontale et fenêtre de visée au rez-de-chaussée, et d'une fenêtre de tir
au demi-étage. La tour sud-ouest, dont le toit conique est détruit, a trois
canonnières à fente de visées horizontales sur le soubassement, deux
fenêtres dont une avec canonnière sur l'allège à l'étage, et deux fenêtres
de tir avec tourillon de huchette sur le mur-bahu. Chaque tour est en outre
munie d'une latrine en encorbellement accotée à la courtine. L'ouvrage
d'entrée, de plan rectangulaire oblong, à cheval sur la courtine, est en
ruine : le toit et les dernières assises ont disparus. Il est ouvert par une
porte charretière en arc brisé accostée d'une porte piétonne rectangulaire à
droite, le tout décentré sur la droite du bâtiment, et surmonté de trois
rainures de flèche avec logement pour l'arc de suspension. Deux blasons
illisibles : l'un entre les rainures du porche, l'autre à gauche du logement
de l'arc de suspension, qui porte le monogramme "O.T.G.C." L'ouvrage
d'entrée est orné d'un cordon d'escarpe sur sa moitié gauche, coupé par une
fenêtre polylobée pendante qui atteste sans doute une chapelle primitive, de
trois fenêtres à chanfrein droit dont une à traverse, et il est défendu par
deux canonnières à fente de visées horizontales : une à gauche du
pont-levis, les deux autres flanquantes. Le pont dormant reposait sur deux
arches plein-cintre ; il a été complétée par une troisième remplaçant les
tabliers mobiles. À l'opposé de l'ouvrage d'entrée, la courtine ouest est
percée d'une porte à accolade desservant une passerelle, défendue par une
tour rectangulaire à un étage et toit de pavillon hors-œuvre. Le fossé est
alimenté par un canal d'amenée au nord, et vidé par une vanne d'évacuation
dans la digue qui le ferme au sud. (1)
Éléments protégés MH : le château, y compris les communs et les douves, le
sol de la cour, le mur de soutènement et le puits: classement par arrêté du
7 décembre 1993. L'ancien jardin du château : inscription par arrêté du 7
décembre 1993.
château d'Eguilly 21320 Eguilly, ouvert au public avec animations
thématiques spécifiques, atelier pour adultes, atelier pour enfants,
colloques, conférences ainsi que des expositions temporaires, pour les
horaires voir le site officiel du tourisme en Côte-d'Or :
http://www.cotedor-tourisme.com/chateau-d-eguilly
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