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Le premier seigneur
d'Époisses dont les archives du château donnent connaissance fut Raynard de
Montbard, oncle maternel de saint Bernard, qui y vivait en 1113. A cette
époque, le chapitre de Saint-Symphorien existait déjà. En 1178 la seigneurie
passe aux ducs de Bourgogne, par échange contre le château de Montbard. En
1237, Epoisses échoit aux Mello qui le rebâtirent (peut-être) à l'intérieur
d'une enceinte plus petite. En 1294, demoiselle Jeanne, fille de feu
Guillaume, seigneur d'Epoisses, confesse tenir pour elle et Guillaume son
frère, damoiseau, tout le droit qu'ils ont au château et en la terre
d'Epoisses, lequel château est jurable et rendable au duc. Le 19 février
1372, le duc dine à Epoisses chez le seigneur du lieu (Gibaud de Mello). Le
19 août 1412, le duc autorise Guillaume V de Mello à remplacer ses fourches
patibulaires à 2 piliers par des fourches à 4 piliers. En 1421, le château
passe aux Montagu par mariage de Jeanne de Mello avec Jean de Montagu, sire
de Couche. En 1442, "Espoisse, ou il a forteresse et y souloit avoir
marchiez, qui n'y sont plus par la fortune de la guerre, lesquels sont tous
destruiz par les Escorcheurs qui, dernierement, prindrent la bassecourt de
ladite forteresse, en laquelle estoient tous les biens meubles de ladite
ville et aussi de toute la terre qu'ils furent perdus, et avec ce ont payé
esdiz Escorcheurs de rançons en moins d'un an et demy, le somme de 1200
saluz d'or". En 1461, "Epoisse, ou il a forteresse forte, au seigneur de
Coulches, hommes taillables hauts et bas, exempts de mainmortes". Claude de
Montagu meurt sans enfant en 1474. Le chancelier Guillaume Hugonet, ayant
acquis plusieurs portions de ses cohéritiers, se les fit adjuger par arrêt
du conseil en 1474. Philippe de Hochberg acheta les autres portions, et la
terre d'Epoisses se trouva divisée entre ces deux seigneurs (Philippe de
Hochberg et Guillaume Hugonet) qui eurent de grands procès pendant lesquels
Hugonet, fidèle ministre de Marie de Bourgogne, eut la tête tranchée à
Bruxelles. Sa veuve, Louise de Laye, tenant la maison forte d'Epoisses, y
introduisit des officiers et gens d'armes du parti de Marie. Mais
d'Hochberg, comme maréchal de Bourgogne, la réduisit en 1478, et transigea
trois ans après avec Charle Hugonet, qui céda ses droits sur Epoisses pour
600 livres de rentes sur les terres de la baronnie. Blois le 27 octobre
1483, Charles, roi de France, confirme à Philippe de Hochberg, maréchal de
Bourgogne, les dons des seigneuries de Mipont, Époisse, Montbard et
Villaines. Le 20 décembre 1515, Charles Hugonet, seigneur de Saillant et de
Vic de Chassenay-lès-Semur, fils et héritier universel de Messire Guillaume
Hugonet, chevalier et chancelier de Bourgogne, porte plainte contre Jacques
de Thoisy, lors bailli d'Auxois, qui, après le décès de Guillaume Hugonet,
se transporta de son autorité privée au château d'Époisses, lors appartenant
audit Guillaume, où il prit plusieurs effets. En 1525, description du
château dont le corps de maison a été bâti par Philippe de Hochberg, oncle
maternel du seigneur. Enceinte défendue par 7 tours nouvelles et 4
anciennes, fossés, chapelle, bassecour fortifiée au milieu de laquelle est
l'église paroissiale. Les villages retrayants sont Epoisses, Toutry,
Corombles, Epoissotte, Torcy, Pouligny, Vic de Chassenay, Ménétreux,
Menetoy, Sainte Magnance. Les fiefs mouvant de la baronnie d'Époisses sont
Bourbilly, Chevigny, Villars Fremoy, la Motte de Rouvray, Rouvray en partie,
Etoules lès Avallon ; maison près du château, jardin parc, domaine
seigneurial. Justice haute, moyenne et basse ; deux portiers. Foire et
marché. En 1560, il fut vendu pour 90000 livres à Imbert de La Platière,
maréchal de Bourdillon, qui aménagea la tour-porche orientale, qui porte
mention de son constructeur. En 1589, occupé par les ligueurs de 1589 à
1593, le château d'Époisses fut alors pourvu d'un système de défense
comportant un bastion et des redans. Le 16 mai 1594, M. de Lux écrit à M.
Berbisey par lesquel il lui mande que M. le Prince s'estoit saisi du
chasteau de Montbard et du chevalier Franchesse ; veu qu'il lui rende les
châteaux de Montfort, Epoisse et Saumaise. En 1608, le roi ayant donné
commission à M. de la Fondrière, son grand prévôt en Bourgogne, de faire
démolir les fortifications de Talant, Vergy, Epoisses et Viteaux, il est
décidé que la ville ne demandera point les matériaux provenant des
fortifications de Talant, dont elle aurait besoin pour la réparation dde ses
murailles, car alors on pourrait faire supporter à elle seule les frais de
la démolition de cette place. En 1613, château fort d'Epoisses
subsistant, qui a été chef-lieu de baronnie érigée en marquisat par lettres
patentes de janvier 1615, données en faveur de Louis d'Ancienville, baron
d'Epoisses. Le 17 mars 1617, reprise en fief de la dignité de marquisat
d'Epoisse, nouvellement érigée pour Messire Louis d'Ancienville Bordillon,
chevalier, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Dénombrement du
Marquisat du 18 janvier 1619 : ledit marquisat consiste en un château, un
parc avec le bois clos de murailles, le tout contenant environ un quart de
lieu de tour ; item le bourg d'Epoisse. L'ancienne église paroissiale
Notre-Dame-des-Champs fut transférée à l'église priorale du château en 1679.
Joanne mentionne en 1869 : château fort dont les parties les plus anciennes
remontent au XIVe siècle, et qui appartient encore à la famille de Guitaut,
comme au temps de Madame de Sévigné, qui y fut souvent reçue. Situé en
plaine, à la limite nord du bourg castral, le château d'Époisse, puissante
forteresse, était composé au XVIIe siècle de six bâtiments autour d'une cour
hexagonale presque régulière, flanqués d'une tour sur chaque angle (avec
tour-porche à l'est et à l'ouest), le tout entouré de profonds fossés
inondables, puis d'une large enceinte à plan étoilé à l'ouest, englobant à
l'ouest une large basse cour avec église paroissiale, et ouverte d'un
pont-levis à l'est. Cet ensemble est quasiment intacte, puisqu'il ne manque
que la moitié nord du château hexagonal. La plate-forme est fermée au nord
par trois bâtiments à un étage carré, ouverts de nombreuses croisées aux
deux niveaux ; le bâtiment central est flanqué sur cour d'un pavillon plus
tardif, et le bâtiment oriental d'une tourelle d'escalier ronde sous toit
conique. Les quatre tours subsistant, vraisemblablement bâties au XIIIe
siècle, comptaient toutes à l'origine un étage carré plus un étage de tir
sous toit de pavillon ; elles sont défendues par des archères simples, et
par une alternance de fenêtres de tir et d'archères à l'étage de tir. À
l'est, la tour de l'Horloge, en moyen appareil, est une tour porche de plan
carré, percée d'une porte charretière plein-cintre. La porte semble avoir
été surmontée d'une bretèche à l'étage de tir ; l'empattement est taluté et
souligné par un cordon d'escarpe. Au nord de la tour de l'Horloge, la
tour de Condé est la plus large et la plus belle de l'ensemble, puisqu'elle
est bâtie en bande alternée de grand appareil blanc et de petit appareil
rouge ; elle est percée de plusieurs baies tardives, et surmontée de deux
souches de cheminées cylindriques. Une petite tourelle carré jouxte la tour
de Condé à l'est. Sur l'angle nord-est, la tour des archives se distingue
par son plan hexagonal et par son appareillage en bossage à ciselure.
L'étage de tir n'a pas de fenêtre, mais trois archères simples sur les trois
angles externes. Enfin, à l'est, la tour de Bourdillon est une tour-porche
symétrique à la tour de l'Horloge, mais mieux conservée. Sa porte
charretière est encadrée de deux contreforts, et de la réserve pour le
tablier d'un pont-levis. Cette réserve est surmontée de deux étroites
rainures au-dessus de la clef de voûte, qui pourraient correspondre à un
système de levage de pont sans flèche. Au sud, les angles de la plate-forme
sont doublés par les bases en bossages de deux autres tours carrées. Le
fossé, actuellement sec, est revêtu, et muni d'une fausse braie sur mur de
terrassement. Le château et la basse cour sont entourés d'une puissante
enceinte à redan en petit appareil, surmontée d'un parapet et d'échauguettes
; elle s'ouvre à l'est, sur la basse-cour, par une tour porche avec porte
charretière à arc surbaissé avec porte piétonne à linteau droit à droite, le
tout surmonté de trois fentes de flèches. Le fossé qui précède cette porte
et cette enceinte est discontinu, et partiellement en eau. (1)
Éléments protégés MH : le château et ses deux enceintes, les sols entre les
enceintes, les douves, les ponts et tous les bâtiments situés entre les
enceintes tels que les dépendances et l'église : classement par arrêté du 12
juin 1992.
château d'Epoisses 21460 Epoisses, tél : 03 80 96 40 56, ouvert au
public du 1er juillet au 31 août, tous les jours de 10h à 12h et de 14h à
18h sauf mardi. Visites de groupes du 1er avril au 31 octobre sur rdv. Le
parc est ouvert toute l'année de 9h à 19h sans interruption.
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