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La première
trace écrite date de l'an 1000 lorsque Miles, de la famille comtale
d'Auxois, a donné aux religieux de Flavigny, pour acquérir la gloire du ciel
et pour le salut de l'âme de son neveu Aimon Pilo, tué au château de
Grignon, ce que ce neveu avait déjà donné avant sa mort... En 1099, Ponce,
comte de Grignon, pour l’homicide de notre serviteur Ponce, nous donna en
gage son descendant et petit fils, nous avons reçu 110 sous, et il fut
absout le 16 des calendes de mai. Ensuite, il le reprit, et il eut à verser
50 sous pour son rachat. En 1210, Hervé, comte de Nevers, cède à son
seigneur le duc Eudes III de Bourgogne son château de Grignon et ses
dépendances, et reçoit en échange Rougemont, Asnières, Liernais, les fief de
la Roche-en-Brénil et Alligny, la garde de Liernay et l'autorisation de
fortifier Griselles. En mai 1280, Philippe de Montmoyen, chevalier, vent à
l'abbaye de Réome la moitié d'une vigne en indivis au finage de Viserny, à
côté de la vigne de son écuyer Guillaume de Grignon et la vigne de Rufus de
Sully, chevalier, pour 60 livres tournois. Robert II, dans son codicille de
1303, laisse de château de Grignon à Odet, son second fils, après la mort de
la comtesse de la Marche, sa sœur. Comptes de la châtellenie de Grignon de
1360, depuis le décès de Madame de Genève qui tenait ce château en douaire,
jusqu'à 1379, date à laquelle la terre de Grignon fut baillée et délivrée à
Guillaume de la Trimouille, écuyer et chambellan du duc par échange avec la
terre de Semur.
Le 20 juin 1368, message à Châtillon, pour dire au sire de Coucy de faire
poster des gens d'armes à Avallon, à Flavigny et à Grignon, en raison des
compagnies se dirigeant de ce côté après la prise de Saint Florentin.
Quittance en 1370 par Pierre d'Aligny, écuyer, capitaine du château de
Grignon, et certificat d'Evrard de Nesle, châtelain de Grignon, attestant
que Pierre et Guiot d'Aligny, écuyers, ont fait continuellement garde au
château de Grignon. En 1382, le duc de Bourgogne cède le château à Louis de
la Trémouille. En 1424, Jeanne de la Trémoïlle, dame de Grignon, épouse Jean
de Chalon. Dénombrement de 1503 rendu par Thibault de Châlon, pour le
"chastel et maison forte dudit Grignon, comprenant donjon, basse-cour,
verger et fossés, puis la justice haute, moyenne et basse". En 1511,
Edmé-Barbe de Sainte-Maure, dame de Grignon et de Lorin, épouse Antoine,
seigneur de Dinteville, seigneur de Spoy, baron de Meurville. En août 1589,
"une partie des forces du pays s'en allèrent depuis à l'armée du roy. Le
sieur de Tavannes prit avec celles qui restoient les chasteaux de Les
Davrées, et Julli, lesquel incommodoient la ville de Semur, assistés qu'ils
estoient des garnisons des ennemis qui estoient au chasteau et bourg fermé
de Vitteaux. Il mit garnison au chasteau de Grignon pour s'opposer à celles
de la ville de Montbard".
Le 16 mai 1606, reprise de fief faite au château de Grignon au seigneur de
Dinteville comme seigneur du château de Grignon par Guillaume de Vichy,
écuyer, seigneur d'Agencourt, pour une partie de la seigneurie de Seigny
dépendant de la baronnie de Grignon. Le 7 juillet 1623, aveu et dénombrement
de la terre et baronnie de Grignon par noble Charle de Clugny, acquéreur de
Messire Joachim de Bussy, héritier et ayant droit de Messire Joachim de
Dinteville ; la baronnie consiste "en un chasteau fort assis sur une
montagne, accompagné d'une basse-cour, ou il y a un pont-levis et un
pont-dormant ; un corps de logis avec deux pavillons et deux tours, le
portail fort élevé... ", l'église et le prieuré proche du château, le
village de Grignon tout à l'entour du château, le bourg des Granges fermé de
murailles qui a les privilèges et qualité de ville étant au bas de la
montagne ; item toute justice sur quatre villages ; item les retrayants du
château de Grignon sont ceux du village de Grignon, du bourg des Granges, de
Seigny, Benoisey, Lantilly, Cormaillon et d'Eringes.. Le 24 janvier 1701,
procès verbal de visite de Jean-Baptiste Rolle, architecte et entrepreneur
de bâtiments, au château de Grignon, par ordre de Louis de Clugny. "Comme
aussi j'ai reconnu qu'il est necessaire de reparer en plusieurs endroits les
murs de clôture dudit château, notamment une brèche qui joint la chapelle de
Sainte-Reine du côté nord".
En 1794, raport sur la situation des ci-devants chateau des granges et
Grinion, des fortiffications et signes de féodalité à suprimer. Je sousigné
Chevrier architecte nommé le 9 frimaire par le citoyen Thibeaut, releveur
des droits d’enregistrements, ce transporter dans touts les ci-devant
chateau ; a l’effet de prandre connoissance de toutes les fortiffications,
comme mur de rampart, bastions, tours, fossés et signes de féodalité qui
existe dans leurs constructions ; c’est transporté le 15 pluviose au chateau
des granges et grinion ou le sousigné a examiné les détails de ces deux
maisons pour en faire le rapport qui suit. Le chateau de Grinion a eté
autrefois un fort redoutable par sa position. L’entré est une porte sous un
pavillon quarré dont la construction exterieur et propre à recevoir un pont
à bascule. A droite est un cors de batiment au quel est flanqué une tour
quaré tres elevé avec embrasures dans le dessus, et au levant de cette
enceinte sur le bord du rocher est une tour en demi lune avec canoniere.
Cette ensemble de fortiffications quoi qu’en partie detruite seroit encore
en etat de defance par sa position avantageuse ; en consequance le sousigné
seroit d’avis que la partie exterieure de la porte d’entré soit demolis, que
la tour qui tient au batiment soit demolis jusque la hauteur dudit batiment
et que la tour en demi lune qui est du coté du levant soit entierement
demolis. Semur le 17 pluviose an 2 de la republique indivisible.
Sur le sommet rocheux d'une butte, entouré d'un bourg castral enveloppant
son flanc oriental, le château de Grignon était en ruine au XIXe siècle, et
a été partiellement rebâti au début du XXe siècle. Il se compose d'une vaste
enceinte qui revêt l'escarpement rocheux et a été arasée juste au-dessus du
sol de l'esplanade. Cette enceinte s'écarte à l'est pour laisser passage à
la rampe d'accès qui monte du nord au sud, parallèlement à la muraille.
L'ouvrage d'entrée est vraisemblablement le vestige le plus ancien. Bâti en
appareil à bossage irrégulier, il s'appuie à droite sur le rocher qui domine
l'entrée, et à gauche sur un massif polygonal desservant deux longues
archères. La porte est constituée d'un porche en arc brisé, qui précède deux
arc doubleaux moins élevés, de même forme, encadrant un passage de herse. Un
pont-levis avancé a été détruit par la Révolution. Cette porte est précédée
à droite de trois maisons-tours jointives, reposant sur un mur d'escarpe et
un étage de soubassement au niveau du rocher, et comportant deux étages
(trois pour la tour centrale) au-dessus du rez-de-chaussée. Cet ensemble
d'entrée existait encore au temps de Petit, et n'a subit que peu de
modifications. La tour centrale est desservie à l'ouest par une tourelle
d'escalier hors-œuvre, qui a été rehaussée au XIXe siècle pour procéder à
des observations sismographiques. Enfin, au début du XXe siècle, les
propriétaires ont construit un corps de logis néogothique rectangulaire à un
étage carré, en réutilisant ponctuellement des matériaux de récupération.
Des bases de bâtiments anciens apparaissent au nord de l'enceinte, en
relation vraisemblablement avec une archère à étrier triangulaire visible
sur la courtine nord. L'ensemble de l'enceinte est entouré d'un fossé large
d'une vingtaine de mètres creusé au pied de l'escarpement rocheux. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la porte d'entrée avec
le poste de garde et de la tour de défense située à l'angle nord-est, la
façade Est entre la porte d'entrée et la tour : inscription par arrêté du 16
août 1976.
château de Grignon 21150 Grignon, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement.
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