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La première trace écrite date de décembre 1243: Moi,
Alain de Vauvrin, chevalier, fais savoir à tous ceux qui verront les
présentes, que j’ai vendu à monseigneur Hugues, duc de Bourgogne et ses
héritiers tout ce que j’avais à Vitteaux, à Posanges, à Marcilly, à Vesvres,
à Boussey, à Grosbois, à Marcelois, à Villy, à Dampierre, à Cessey lès
Vitteaux, à Chevannay, à Arnay, à Dracy lès Vitteaux, à Seigny, en
forteresse, seigneurie hommes, fief, justices, actions, vignes, terres
cultivées et incultes, eaux, prés, patures, moulins, fours et tout autres
droits ou causes de profit que j’ai ou peux avoir, moi et les miens, dans
tous les lieux susdits, et tout ce que je tenais en fief du duc, et je me
suis dévêtu de tous les biens susdits, et j’en ai investi corporellement le
duc et ses héritiers, et j’ai promis et je promet de ne pas revenir sur la
dite vente contre le duc ou contre ses héritiers. En mémoire de quoi j’ai
apposé mon sceau sur ces lettres. En octobre 1362, le roi Jean accorde
rémission à Dreux de Chappes, chevalier, lequel dans le temps des troubles
de la petite guerre des gens du plat pays contre les nobles avait eu son
château de Dracy pillé par les habitants de Vitteaux, et y avait perdu tous
les meubles et avait vu l'un des pillards monté sur son propre cheval, qu'il
avait fait arrêter par ses gens et enfermer en son château de Chappes...
En 1451-1454, Dracey-les-Vitteaux, à Messire Claude et Tristant de
Toulonjon, et à Pierre de Morges, et y est la forteresse qui guère ne vaut.
En 1500, Jeanne de Poupet reprend les fiefs des seigneuries de Beurizot,
Saint-Beury, Lignières, Soussey et Dracy. Le château fut pris par les
Ligueurs et démoli en 1592. Marché passé en 1608 par Jean Maillard, écuyer,
coseigneur de Dracy avec deux maçons de Marcilly pour la construction d'une
tour de colombier de forme carrée ayant 22 pieds de hauteur dans son château
de Dracy. Le 17 mai 1642, reprise de fief et dénombrement de deux cinquièmes
de la seigneurie de Dracy par Philippe de Maillard, écuyer, laquelle
consiste en une maison seigneuriale, toute justice et mainmorte. Le 23 juin
1657, dénombrement de la seigneurie de Dracy lès Vitteaux par Dame Anne de
Conseil, veuve de Messire Guy de Clugny, gouverneur d'Aiguemorte ; la
seigneurie consiste en toute justice et un château.
Ce vaste château de
plan carré a été rebâti au XVIIIe siècle, et restauré au XIXe siècle.
Néanmoins, sous les parties restaurées nettement identifiables par
l'utilisation d'un calcaire rougeâtre, restent d'importants vestiges pouvant
dater du XIIIe au XVIe siècle, régulièrement bâtis en calcaire sinémurien.
Le château est actuellement constitué d'une grande enceinte carrée, flanquée
de tours rondes au nord-est et au sud-ouest, fermée par une haute courtine
et par des bâtiments d'enceintes au nord-est et au sud-ouest. La courtine
occidentale, entre les deux bâtiments, a été supprimée pour ouvrir la cour
sur les jardins. L'entrée se fait au nord, face au village, par une
tour-porche et un pont franchissant les fossés. La tour-porche, sous toit de
pavillon, est percée d'une porte charretière à arc surbaissé, surmontée des
deux rainures de flèches d'un pont-levis, remplacé par un pont dormant. La
courtine a conservé sa hauteur initiale à gauche de la tour porche et sur la
moitié nord du côté occidental de la plate-forme. Elle est défendue par un
chemin de ronde garni de fenêtres de tir à plongée externe, et défendue par
plusieurs canonnières à fentes de visées verticales. La tourelle nord-est,
qui a été transformée en pigeonnier, est munie d'une unique canonnière
ouvrant dans le fossé. Dans l'angle sud-est de la cour, la courtine a été
arasée à environ deux mètres au-dessus du sol de la cour, et quatre mètres
au-dessus du sol extérieur.
L'angle nord-ouest de la cour est occupé par
un bâtiment de commun sous pavillon postérieur au XVIIe siècle, contemporain
du logis principal, massive maison rectangulaire à étage de soubassement,
rez-de-chaussée, étage carré et étage de comble qui se dresse en face de la
porte, au milieu du côté sud de la cour. Il est prolongé à l'ouest par un
bâtiment à retour d'angle gardant la même répartition horizontale, d'allure
nettement plus gothique par ses croisées et ses fenêtres à croisillon, mais
qui a subi d'importants remaniements au XIXe siècle. On peut sans ambages
attribuer à l'imagination de Pierre de Truchis la tour d'escalier octogonale
sur l'angle nord-est de l'aile ouest, la galerie de bois qui relie cette
tourelle au logis sud, les décors polychromes internes qui n'ont pas été
terminés, et une bonne partie des façades externes sur lesquelles
l'archéologue a replacé des croisées et des linteaux trilobés entre des
moignons de murs anciens encore reconnaissables. Restent indubitablement
médiévaux la façade sur cour, l'étage de soubassement avec ses archères à
coussiège, et la tour de l'angle sud-ouest, dont seul l'étage de
soubassement est conservé, mais dont l'arrachement se lit sur toute la
hauteur du logis. Les fossés sont bien conservés au nord, face au village,
où le terrain naturel est plus élevé. À l'ouest, ils ont été comblés pour
joindre la cour aux jardins, et n'apparaissent plus que près de l'angle
sud-ouest. Il n'en reste que des traces à l'est, et ils ont disparus au sud,
du côté de la rivière qui devait les mettre en eau. Il n'y a pas de trace de
basse-cour. (1)
château de Dracy lès Vitteaux 21350
Marcilly-et-Dracy, propriété privée, ne se visite pas. Nous remercions
chaleureusement le propriétaire pour l'accueil qu'il nous a réservé lors de
notre passage !
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