|
La première trace écrite date de 924 lorsque
Mont-Saint-Jean fut assiégé par Raoul, duc de Bourgogne et roi de France. En
1180, il y eut un conflit entre Monseigneur Etienne, évêque d'Autun, Hugues,
seigneur de Mont-Saint-Jean, et son fils Etienne, à propos du château de
Thoisy. En effet, le seigneur Hugues avait gardé cent sous que l'évêque
devait en chasement au seigneur de Mont-Saint-Jean, et qui revenaient à son
fils Etienne, sans rien d'autre du chasement, à savoir de la terre et de
l'argent qu'il pourra avoir, et rien d'autre ne sera au seigneur de
Mont-Saint-Jean. Et il fut dit que le seigneur évêque pourra faire des
fortifications à Thoisy autant qu'il le désire, à cause de la paix passée
entre le seigneur évêque Henri et le seigneur Hugues de Mont-Saint-Jean pour
la fortification de Thoisy. Si le "forfait" de Mont-Saint-Jean passe sous
Thoisy, les hommes du lieu aideront ceux de Mont-Saint-Jean à le reprendre ;
de même ceux-ci aideront les hommes de Thoisy, si le forfait se réfugie à
Mont-Saint-Jean, contre tous sauf contre le duc. Et l'ont juré 10 hommes de
Thoisy et 10 de Mont-Saint-Jean. A la demande de l'évêque, le seigneur
Hugues lui a donné son ouche qui est proche des murs de Thoisy. Ainsi la
paix fut faite entre Etienne, évêque d'Autun et le seigneur de
Mont-Saint-Jean et ses fils. En juin 1239, Guillaume de Mont-Saint-Jean
donne au duc tout ce qu'il a au château et mont de Vergy, moyennant que
ledit duc donne sa fille Marguerite à Guillaume, premier fils dudit Messire
Guillaume pour être sa femme ; le duc donne à sa fille sa maison de Molinot
; le châtel ne sera plus jurable ni rendable audit duc, mais demeurera fief
lige dudit duc. Celui-ci confirmera l'accord sur Montrond. À sa mort,
Guillaume donnera aux époux Mont-Saint-Jean, Salmaise et Othoisy. Le 5
février 1305, Jean de Chaudenay, chevalier, sire de Blaisy, et Hugues du
Sauvement, bailli d’Auxois, viennent au château de Salmaise pour demander au
nom de Robert, duc de Bourgogne, à noble homme monseigneur Etienne,
chevalier, seigneur de Mont-Saint-Jean, la rendue du château de Salmaise.
Accompagné d’un juré royal, ils demandent les clefs du château, par une
lettre de Robert qui demande que lui soit rendu les châteaux de Salmaise et
de la Motte d’Othoisey, qui lui sont jurables et rendables. Etienne
s’exécute, et les envoyés du roi mettent des gardes à Salmaise. Le 7
février, les mêmes se retrouvent devant le château de la Mote d’Othoisy,
qu’Étienne leur rend pareillement. Le 7 février 1326, accord entre le duc
Eudes et Etienne de Mont-Saint-Jean. Etienne confesse que le château et
forteresse de Mont-Saint-Jean est de toute ancienneté jurable et rendable au
duc ; il promet de payer la somme de 2000 livres tournois. En 1333, Huguon
et Barthélémy, frères, fils et héritiers de Etienne, seigneur de
Mont-Saint-Jean et de Salmaise, tiennent en fief lige du duc, savoir le
château de Mont-Saint-Jean, jurable et rendable ; le château de Salmaise ;
le château de La Motte-Ternant ; leur maison de Morrey ; et toute
juridiction. Le 27 février 1358, lettres contenant confirmation d'un échange
fait entre Hugues dit de Mont-Saint-Jean et Girard de Montbelet, par lequel
ledit Hugues de Mont-Saint-Jean aurait délaissé audit Girard de Montbelet le
châtel de Mont-Saint-Jean avec les terres de Morey et Chambolle, et ledit
Girard aurait donné en contre-échange la terre et seigneurie de Montbelet.
Le 23 février 1365, comptes de Guillaume de Clugny, bailli de l'Auxois
(texte complet à la fiche de Villaines-en-Duesmois). "A maistre Jehan de
Troyes, archier demoirant à Semur, pour porter lettres depuis Monseigneur
Estienne de Musigney, chevalier, et depuis ledit bailli, seigneurs,
capitains et habitans de la Mouthe de Thoisey, de Biaix, de Misserey, de
Mont Saint Juhan, d'Arconcey, de Mimuire, d'Arney, du Deffans et Laucerain
par cause de la prise de Villoingnes les Prevostes, pour eux avisier sur la
garde de leurs forts : IIII gros demi. A Philibert de Seurre pour porter
lettres depuis les dit chevaliers et bailli pour le cas dessus-dit
seigneurs, capitains et habitans de Broyes, de Grant Champ, d'Aiguilley, de
Poilley, de Meilley, de Sorcey, de Chasteaulnuef et de Bouhex : IIII gros
demi. A Girardin de Roin pour porter lettres à Paris à Monseigneur le duc et
à Maistre Jehan Blainchat depuis les dit chevaliers et bailli pour le cas de
la dicte prise, III frans valent : III florins VI gros. A dit Courjarrot
pour porter lettres depuis les dit chevalier et bailli au conseil Monsieur
le duc à Dijon, pour le cas dessus-dit : VI gros. A Perrin de Neintry
demoirant à Semur, pour porter lettres de Monseigneur Jaque de Vianne es
seigneurs de la Mouthe et de Mont Saint Juhan, et pour porter aussy lettres
depuis le bailli au chastellain de Poilley pour mettre gens d'armes à
Balenoul pour la double de la dicte prise : III gros". Le 19 février
1366, dénombrement de Girard de la Tour, seigneur de Mont-Saint-Jean,
chevalier. Premièrement le château de Mont-Saint-Jean, jurable et rendable,
et la terre dudit Mont-Saint-Jean, savoir Mont-Saint-Jean, Glanot, Ormancey,
Melin, Fleurey, la Come en toute justice ; item sa maison de Morey ; item la
maison forte de Voudenay... En juillet 1436, dame d'Ogny et de Châtellenot
en partie, tient en fief de Claude de Beauvoir, chevalier, seigneur de
Chastellux et de Mont-Saint-Jean, au nom et à cause de son chastel de
Mont-Saint-Jean... "premierement ma maison et mon chastel de
Chastoillenot... comme il se complète avecques les foces et toutes autres
appartenances dudit mon chastel par dehorz les murs qui se comporte jusques
au chanceaul de l'église dudit Chastoillenot". Information en 1439 contre
les seigneurs de l'Auxois qui ont favorisé les écorcheurs. Stévenot, neveu
de Lahyre, vint à Mont-Saint-Jean, ou il trouva les barrières fermées.
Claude de Chastellux lui donna de l'avoine et des vivres, et il se retira,
sans faire de mal, pour aller à Misserey. Brussac et le grand Blanchefort
écrivirent aux habitants de Mont-Saint-Jean d'envoyer à Vitteaux des députés
pour traiter de leur rachat. Ceux-ci, effrayés, supplièrent M. de Chastellux
d'y pourvoir. Le seigneur écrivit donc aux capitaines au nom de sa femme,
pour leur recommander sa terre, qui avait été rançonnée par le petit
Blanchefort. "Et se s'estoit leur plaisir de venir veoir les dames, l'on
leur feroit bonne chiere oudit Mont-Saint-Jean". Conformément à cette
invitation, Blanchefort, Brussac, le seigneur de Scey, le seigneur de
Penessac, Antoine de Chabanne, Stévenot et autres virent au châtel de
Mont-Saint-Jean, visitèrent en amateur les lieux d'alentours. "Puis ils se
jouèrent un peu avec ladite dame et les damoiselles qui pour lors estoient
audit Mont-Saint-Jean, et en la saule d'illec". Le 22 avril 1442, Mont
Saint Jean, ou il y a forteresse, 3 foires et marché, et est à M. de Charny.
Le 9 juillet 1456, le duc Philippe élève la baronnie de Charny-en-Auxois au
titre de comté en faveur de Pierre de Bauffremont, seigneur de Charny et
Molinot, cousin et chambellan du duc. Il est dit que Charny est baronnie et
bannière ancienne, et que Charny, Mont-Sant-Jean, Montfort et
Villaines-lès-Prévôtes venaient du chef de Pierre, et les châtellenies
d'Arnay et de Pouilly viennent du chef de sa femme, fille naturelle du duc,
lesquelles châtellenies forment le comté de Charny, et seront tenues en un
seul fief. En 1537, Noble homme Claude Noel, capitaine châtelain de
Mont-Saint-Jean. En 1543, guet et garde et imposition pour les réparations
du château de Mont-Saint-Jean. En 1658, c'est une vraie forteresse qui a
soutenu plusieurs sièges et qui annonce encore, malgré ses ruines, la
grandeur des maîtres qui l'habitaient. Selon le procès verbal dressé en 1658
elle était revêtue de 10 grosses tours à la distance de 60 pieds, séparés
par une forte muraille. Le donjon au milieu avait 4 tours aux 4 angles et un
pont levis pour y entrer, avec une citerne et un puits profond. Joanne écrit
en 1869 : Mont-Saint-Jean château du XVIe siècle, ruines d'un castel. À
l'extrémité sud d'un éperon occupé par le village, dominant d'une centaine
de mètres la rive nord de la vallée du Serein. Le château de
Mont-Saint-Jean, forteresse médiévale peu remaniée et bien conservée, est
composé d'une part par une enceinte, d'autre part par un donjon
rectangulaire cantonné de tours rondes, qui est l'une des plus belles pièces
d'architecture castrale de la région. L'enceinte est entourée de courtines
qui épousent les irrégularités de la roche. Elle s'ouvrait primitivement à
son extrémité nord, face au village, sur le pétiole de l'éperon, par un
pont-levis à balancier dont il ne reste aujourd'hui que la tour et la
réserve. Une seconde entrée, à l'est, a été transformée en poterne. L'entrée
se fait actuellement à l'ouest par un chemin dominé par le donjon et par la
pointe de l'éperon, puis dans un couloir à ciel ouvert qui était
originellement fermé d'un porche à chaque extrémité. L'enceinte est divisée
en deux moitiés par un puissant fossé orienté est-ouest, et qui doit être un
héritage des premiers aménagements de la forteresse. L'extrémité nord est
occupée par un réduit en petit appareil, flanqué de tours rectangulaires à
contrefort, datant vraisemblablement de l'époque romane ou préromane. La
moitié nord de l'enceinte, au-delà du fossé, est en jardin. Elle est
flanquée d'une demie-tour ronde à l'est, et de trois demies tours à l'ouest.
La moitié sud de l'enceinte est occupée par l'église romane et le cimetière.
Elle est flanquée de deux tours rondes à l'est et au sud d'une tour carrée,
vestige probable d'un corps de logis primitif. Toutes les tours rondes et
semi-rondes de l'enceinte sont bâties sur un soubassement taluté en moyen
appareil, et sont percées d'archères droites, malheureusement incomplètes.
Le donjon est bâti sur le flanc ouest de l'enceinte. C'est un bâtiment
compact de 25 mètres de côté, composé de bâtiments autour d'une petite tour
rectangulaire. Il est cantonnés de tours rondes à base talutées. L'ensemble
est bâti en moyen appareil. La façade occidendale forme un angle obtu, et
les tours sont profondément engagées à l'intérieur des maçonneries. L'entrée
se fait à l'ouest par une tour-porche rectangulaire saillante, percée d'une
simple porte charretière. Cette porte a été aménagée dans l'espace d'un
pont-levis à balancier et de sa fosse. L'entrée se fait actuellement par une
rampe inclinée qui passe environ à un mètre sous le niveau du seuil
primitif. A l'intérieur, les bâtiments ont été profondément remaniés. Le
bâtiment nord est détruit ; les bâtiments est et sud ont été rebâtis sur
l'emplacement des bâtiments originaux ; seul le bâtiment ouest a gardé ses
élévations d'origine. A droite de la tour porche, le bâtiment occidental est
occupé par un vaisseau orienté est-ouest, voûté d'arètes, et qui occupe les
deux premiers niveaux du château. Il s'agit vraisemblablement d'une
chapelle. Au nord de la chapelle, la tour nord-est bâti sur un plan formant
un cercle presque total. C'est la plus saillante des quatre tours. C'est
aussi la seule tour à être dotée d'un étage de cave. On accède à cette cave
par un orifice au centre de la voûte. Le premier niveau est voûté d'arète,
et chaque compartiment s'ouvre sur une archère à niche, qui ont
ultérieurement été remplacées par des baies plus larges. Le long de la
courtine nord s'élevait un bâtiment de taille considérable, que les plans du
XIXe s. appellent la cuisine. En fait, il s'agit plus vraisemblablement
d'une grande salle. La courtine porte un chemin de ronde, qui relie les
étages de tir des deux tours. Ce chemin est continu tout autour du château.
La tour nord-ouest est équipée d'une tour à latrines bâtie dans l'angle de
la tour et de la courtine nord. Il semble que cette tour à latrines fut
équipée d'une fosse. Malheureusement, cet édifice n'est plus accessible de
l'intérieur. Le fond de la cour, à l'est, est occupé par un bâtiment
pentagonal, qui épouse à l'extérieur le plan brisé de la muraille, et à
l'intérieur le plan de la cour carrée. Les élévations internes sont
modernes. Le bâtiment s'ouvre sur l'extérieur par deux baies géminées à
linteaux trilobés. Il est couvert par un toit en bâtière qui laisse à l'air
libre le chemin de ronde de la courtine. La tour sud-est est équipée d'un
escalier bâti dans l'épaisseur de la muraille, qui suit le parement
extérieur, et qui fait communiquer le rez-de-chaussée de la tour avec d'une
part une poterne de visite des fossés, d'autre part l'étage de soubassement
du bâtiment sud. Le bâtiment sud est bâti sur un étage de soubassement voûté
d'ogive, qui s'ouvre à l'extérieur dans le fossé à l'est, et par un escalier
droit vers la cour. Le rez-de-chaussé est occupé par une grande salle.
L'étage de comble permet d'accéder au chemin de ronde, actuellement couvert,
qui est équipé d'une rigole d'écoulement des eaux. La tour sud-est est
profondément enfoncée dans le plan du château. Sa base, pleine, vient
empiéter sur l'emprise de l'étage de soubassement. À l'extérieur, la base de
cette tour est ornée d'un essai d'appareillage bicolore, peu visible. La
cour centrale est occupée par une citerne. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble du château et ses douves : classement par
arrêté du 28 janvier 1930. Les murs et les tours des remparts du château :
inscription par arrêté du 8 septembre 1936.
château
fort de Mont Saint Jean 21320 Mont-Saint-Jean, la famille Massoulier accepte
la visite de la chapelle, la cour d'honneur et le chemin de ronde. Ils
reçoivent également de nombreuses animations culturelles comme les Musicales
de l’Auxois, du théâtre, des concerts ou des rallyes automobiles. Le donjon
a servi en partie de copie au château de Guédelon en cours de construction.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur Internet, pour un autre
usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
de la Côte d'Or" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|