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On a trouvé, en démolissant un vieux mur, une bourse de
maçon qui renfermait des monnaies de Lous le Débonnaire ; ce qui semble
marquer la construction du château au milieu du IXe siècle. La première
trace écrite date de 1097 : "j’ai donné 25 sous à Tibert le prévôt pour
certains décrets, et 30 sous de composition pour un cerf que ses chiens
avaient levé, et que nos hommes avaient pris et n’avaient pas voulu partagé.
À Bernard de Montbard pour ses dommages, 30 sous". Témoin d'un jugement
contre Luc d'Ancy en 1150 : Andrea de Montebarro. En 1178-1189, le duc de
Bourgogne échange Epoisse contre Montbard, rattaché jusque là à la mouvance
du comte de Nevers. En janvier 1229, "Je, Hugues, duc de Bourgogne, fais
savoir à tous ceux qui verront ces présentes lettres que je suis l'homme
lige de l'évêque de Langres après le roi de France et que je tiens de cet
évêque en fief lige tout ce que j'ai à Châtillon-sur-Seine et dans les
dépendances tant en fief qu'en domaine, et le château de Montbard et ses
dépendances à l'exception de la maison que j'ai dans le château et que je
tiens de l'abbé de Moutiers-Saint-Jean. Je tiens du même évêque le fief de
Griselles et le fief de Larrey". En 1265, le duc achète au château de
Montbard une demie grange, une vieille maison et un grange. En février 1273,
Robert de Bourgogne fait hommage à l'évêque de Langres pour Montbard, et
reconnaît tenir de l'évêque ce qu'il a à Châtillon, Griselles et Larrey.
En mars 1298, acquet par le duc Robert d'une maison au donjon du château de
Montbard. Certificat d'Hugues de la Perrière en 1325, qui a reçu du
châtelain de Montbard cinq bichots de froment pour la dépense de l'hôtel de
la duchesse faite à Villaines. En 1344, réparation de la tour du pont du
donjon, dépense de vin pour les peintres de la chapelle du château. Travaux
pour "apparoiller la citerne... laquelle ne soulloit tenir son aigue, ainsi
que sur la gouttiere des maisons pour conduire l'aigue jusques en la dite
citerne". Achat de divers meubles destinés à la chapelle et à la chambre de
Monseigneur. Le 17 août 1347, rétrocession du château de Palleau à l'évêque
de Chalon, accordé par Eudes IV; "donné en nostre chasteaul de Mombar le dix
septième jour d'Aoust". En 1353-1355, compte de Guillaume Broquart,
châtelain. Établissement d’une tuilerie sous le château de Montbard, parce
qu’on ne trouvait pas de tuiles pour l’entretien des châteaux de Montbard et
Semur, de Villaines et autres maisons. Jean de Blaisy, gruyer de Bourgogne,
est commis pour la réparation des édifices dudit pays. En 1356, comptes de
Guillaume Broquart, châtelain de Montbard : "faire à neuf les degrez de la
maison Monseigneur Guy de Chateaulneuf, en laquelle demeuroit le pourteirs
du chasteau de Mombar… à Costaing le voirrier de Dijon, pour faire en la
sale du chasteaul de Mombar trois panneauls de verière à nuef, rapparoillier
et remettre en estat soffisant totes les autres verières du chasteaul qui
estoient cassées". Certificat de Jean dit le Clerc de Pluvot, et de Jean
son frère, écuyers, qu'ils vinrent à Montbard le jeudi après la huitaine
saint Martin d'hiver dudit an (22 novembre 1358) par mandement de la reine,
pour garder le château de Montbard, et qu'ils y demeurèrent eux et leurs
valets à six chevaux jusqu'au mercredi suivant, qu'ils partirent pour aller
devers la reine jusqu'au mercredi avant la saint Nicolas d'hiver ; qu'ils
retournèrent à Montbard pour garder le château jusqu'au vendredi matin
suivant en attendant Messire Eudes de Mussy, capitaine de Montbard, pour lui
délivrer les clefs dudit château. Quittance en 1359 par Eudes de Chassey,
seigneur de Mussy, chevalier, pour ses gages et ceux de ses 15 hommes
d'armes étant avec lui en garnison au château de Montbard, avec un
artilleur, deux portiers et une guaite. En 1360, "deux pans de murs sont
fais devant les grans portes du chasteaul par ordre d'Eudes de Muxy, bailly
d'Auxois et capitaine dudit Château de Montbard, à cause des présentes
guerres. Dépense faite par Perrenot Menart, veneur du duc pour lui, ses
valets et ses chiens, chassant la bête noire. Garde du château par ordre du
bailli d'Auxois, pour ce que l'on tenoit communement que les ennemis
s'approchoient". Dépense pour fortifier le château par ordre de la reine et
de Jean de Vienne. Gage des capitaines en 1361 : à Montbard, Guillaume
d'Estrabonne, avec 10 hommes d'armes et 10 sergents. Le 24 juin 1366, Hugues
de Sailley, écuyer, nommé capitaine du château de Montbard. Le 10
septembre 1374, comme la duchesse de Bourgogne estoit prête d’accoucher, mon
seigneur le duc, son mary, luy fit accomoder et préparer une grande chambre
en son château de Montbard, et des lices de bois autour des fonts de
l’église dudit lieu, pour le batême de l’enfant qu’elle mettroit au monde.
En 1378-1379, compte d’Euvrard de Neelles, châtelain. Travaux exécutés au
château ; "cheminées de pierres de tailles, établies l’une dans la
garde-robe de mademoiselle Marguerite, l’autre dans celle de mademoiselle
Catherine. Cent vingt membrures de pierre sont destinées à faire des
huisserie dans la cuisine. Dépenses pour faire un petit ostevent pour la
chambre de madame la duchesse. Carrelage de la chapelle, des chambres rouge
et vert, de la salle du pavillon, de la paneterie, de la saucerie, de la
chambre de Jean Monsieur, des garde-robes de mesdemoiselles Marguerite et
Catherine de Bourgogne, de la chambre de Blaisy. Établissement des ais, ou
planches pour servir de sièges dans les embrasures des fenêtres de Madame,
pour cause de la pierre qui était trop froide. Frais pour tendre un drap
d’or dessus la table de Monseigneur en la grand’salle, quand les cardinaux
furent à Montbar". En 1391, quittance par Guillaume de Courcelles, écuyer,
capitaine et garde du château de Montbard (son sceau porte trois tour à 3
créneaux). Est joint un certificat d'Evrard de Nesle, châtelain de Montbard.
En 1406, compte de Jacquot de Lyon, châtelain. Reconstruction du pont-levis
du donjon de Montbard. Le 19 juin 1420, prestation de serment de Jean
Petit, châtelain de Montbard. Le 16 octobre 1428, prestation de serment de
Philibert de Veandrey, seigneur de Mons, capitaine des ville et château de
Montbard. En 1429, les châtellenies, terres et seigneuries que le duc a
aliéné sont rapportées comme suit : les châtellenies de Montbard,
Pouilly-en-Auxois, Arnay, Duesme, Glenne, Roussillon et Verdun cédées à
Marguerite de Bourgogne pour payement de sa dote promise au comte de
Richemont. En 1442-1443, déclaration des châtellenies que le duc a mis hors
de ses mains : châtellenie de Chaussin, Laperrière, Saint-Aubin, que la
duchesse tenait pour sa vie ; châtellenie de Lantenay, que tenait Philippe
de Courcelles à rachat de 1000 livres. Les baronnie de Bar-sur-Seine,
Montbard, Pouilly-en-Auxois, Arnay, Aignay, Duesme, étaient entre les mains
de Madame de Richemont. En 1454, Montbard, bonne ville fermée, ou il y a
forteresse, foire et marché, à Monseigneur le duc. En 1471-1473, cCompte de
Regnault Daubenton, réparation de la grande porte coulisse du château et de
la machine pour la monter et la descendre. Le 8 juillet 1477, registre des
aliénations du domaine royal ; Louis XI donne à Hector de Montenot, son
écuyer d'écurie, la terre et châtellenie de Montbard, pour en jouir tant
qu'il plaira au roi. Le 27 octobre 1483, Charles, roi de France, confirme à
Philippe de Hochberg, maréchal de Bourgogne, les dons des seigneuries de
Mipont, la Motte, Époisse, Montbard, Salmaise et Villaines. Vers 1500,
aliénation de domaine ; Montbard et Salmaise baillés à Messire le marquis de
Rothelin, maréchal de Bourgogne. Le 27 février 1590, "la ville de Montbart a
esté investie par les trouppes de Sa Majesté conduites par monseigneur de
Tavanes, lieutenant du gouverneur de Bourgogne qui a comendé la fourniture
des munitions de pain, vin et autres nécessités pour le soulagement de
l'armée, à quoi a esté proveu au mieux qu'il a esté poussible. En outre a
encore esté fourny et envoyé soixante livres de poudre à canons, sous la
promesse du sieur de Vaugrenand présentemant de faire remplacer la poudre,
payer et faire jecter les dites munitions sur le pays avec les autres
fournitures faictes et à faire sauf la contingente à la ville". Le 16
juillet 1681, jugement de l'intendant de Bourgogne qui réunit au domaine du
roi la châtellenie de Montbard et dépendances. Le 28 avril 1705, procès
verbal de visite des réparations à faire au domaine du roi à Montbard.
Joanne écrit en 1869, le beau donjon de Montbard est le seul reste d'un
château ducal, possédé et habité par Buffon. Cette tour, fort bien
conservée, est rectangulaire sur 3 de ses faces; le quatrième côté est brisé
en 3 pans. D'élégants mâchicoulis couronnent le sommet, couvert par une
plate-forme. Sur une butte témoin dominant la Brenne et le village d'une
quarantaine de mètres. Le château de Montbard, l'un des plus imposants des
ducs de Bourgogne, a été rasé par Buffon qui n'en a gardé que les escarpes
soutenant les terrasses et deux tours flanquant l'enceinte. Le plan du
château est néanmoins connu grâce à la bonne description qu'en fit Nadault
peu après sa démolition. L'enceinte du château occupe actuellement le sommet
terrassé de la butte. Le château ducal n'occupait que le tiers nord de cet
espace, au pied de la tour de l'Aubepin. Le tiers central était occupé par
la basse-cour, et le tiers sud, plus large, était un espace public appelé
"belle", dans lequel subsiste l'église paroissiale Saint-Urse, et qui avait
sans doute accueilli le bourg castral primitif. Le périmètre de l'enceinte
était flanqué de tours engagées plus ou moins bien conservées : sur la face
ouest, le plan de la terrasse épouse la forme de deux tours demi-hors-œuvres
rectangulaires à pans coupés, arasées au niveau de la terrasse. La pointe
nord est occupée par la tour de l'Aubépin, célèbre pour avoir été restaurée
et dessinée par
Eugène Viollet-le-Duc. Il s'agit d'une tour sur
l'angle, offrant un plan carré au sud et un plan semi-octogonal au nord.
Elle est bâtie en grand appareil, avec quelques pierres éparses en bossage
rustique près de la base.
L'intérieur est divisé en quatre niveaux, avec une grande salle voûtée
d'arête par niveau. Les niveaux de sol des deux derniers étages sont marqués
à l'extérieur par deux cordons baguant la tour. Le premier niveau n'est
accessible que par une porte basse ; il recouvre une cave taillée dans la
roche, à orifice zénithal, qui a récemment été dégagée par les fouilles. Le
second niveau s'ouvre au sud par une porte communiquant avec le chemin de
ronde ; il communique au troisième niveau par un escalier en équerre dans
l'épaisseur de la murailles, et le troisième communique au quatrième par un
escalier en vis en-œuvre. La tour est couronnée d'une terrasse
(magnifiquement restaurée par
Eugène Viollet-le-Duc), portant un parapet crénelé
en encorbellement, souligné à la base et au sommet par deux larmiers. Chacun
des six pans est défendu au centre par un petit mâchicoulis porté par deux
consoles à trois ressauts, percé d'un jour en quatre-feuilles, et dont
l'orifice de chute se trouve à hauteur d'appui. Les merlons d'angles sont
pleins, et portent des pinacles remontés par Viollet-le-Duc. Les merlons
sur-le-pan sont percés d'archères. À vingt mètres au sud, sur la courtine
orientale, la tour Saint-Louis affecte le même plan hexagonal, mais ne se
développe que sur deux niveaux, également voûtés d'arêtes. Nadault, qui
rapporte que Buffon en a supprimé un étage, se trompe, puisqu'on peut encore
voir dans les combles le dallage des chemins de ronde. Buffon n'a donc
supprimé que le crénelage. D'après Nadault, le château ducal était précédé
d'un large fossé barrant le plateau (fossé qui a été retrouvé en fouilles),
franchissable par un pont-levis sur tour-porche, et longé par un corps de
bâtiment à deux retours d'aile au nord, dont il reste des traces de caves.
Le bourg castral, après avoir occupé et abandonné le plateau, s'est étendu
sur le flanc oriental de la butte, entre le château et la Brenne. Il était
muré et fermé de quatre portes, puis il s'est ensuite développé sur le
"Grand Faubourg", sur la rive droite de la Brenne à l'est, et sur le "Petit
Faubourg" au sud. (1)
Éléments protégés MH : la tour du château, dite Tour de l'Aubépin:
classement par liste de 1862. Le parc de Buffon avec sa grille d'entrée et
les bâtiments suivants compris dans son enceinte : l'orangerie avec sa
grille, la tour Saint-Louis et le cabinet de travail de Buffon : classement
par arrêté du 17 décembre 1947.
château de Buffon 21500 Montbard, propriété de la commune, visite libre
du parc.
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