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La première trace
écrite date du 23 février 1372 lorsque fut saisi le château de la Roche de
Nolay, la terre, seigneurie et toute autre chose en dépendant, et signifié à
Colinet Bonne, capitaine et châtelain dudit lieu. En 1382, le duc fit don à
Messire Jean de Vienne, chevalier, son chambellan, amiral de France, de 100
livres pour l'aider à payer la terre de la Roche de Nolay, par lui acquise
en 1382. Le 10 mai 1413, le duc de Bourgogne autorise Regnier Pot à prendre
du bois dans la forêt de Planoise pour "réparer" son château de la
Roche-Nolay, jusqu'à 100 francs d'or. En 1474, Noble seigneur Philippe Pot,
chevalier, chambellan, tient en fief du duc la seigneurie de La Roche,
Saint-Romain et Thorey en toute justice. Louis de Brion, seigneur
d'Estrabonne, tient la moitié de la seigneurie de Nolay en fief de Philippe
Pot à cause du château de La Roche. Louis de Branyl tient de Philippe Pot la
moitié de la seigneurie de Nolay à cause du château de La Roche. En 1477,
Philippe Pot fait rebâtir le château en même temps que Châteauneuf. En 1519,
aveu rendu par Anne de Montmorency : "le chastel et maison fort de la
Roiche, selon qu'il s'étend et comporte, fausses braies, fossés contournant
par dehors, aisances et dépendances, haute justice". Relevé de tous ceux qui
ont contribué au ban et arrière ban du duché de Bourgogne en l'an 1562 (Les
châteaux ne sont cités que quand ils constituent la totalité du fief),
Jaques Le Goux, écuyer, seigneur de la Berchère, à cause de la motte et
seigneurie de Nolay. Le 26 juillet 1595, les soldats de Seurre ont pris un
petit château près de Beaune, nommé la Chaume, avec un autre que M. de
Thianges et ses gens tenaient, appelé la Rochepot, qui portoit dommage à
ceux de Beaune. Le 7 février 1714, dénombrement du comté de la Rochepot
par Louis Legoux de la Berchère, chevalier comte de la Rochepot : la
Rochepot, anciennement La Roche et Flaigny. Le 15 septembre 1403, Messire
René Pot, chevalier Chambellan de Monseigneur le duc, fit acquisition de la
châtellenie de La Roche et dépendance de Messire Louis de Savoie, prince de
la Morée. Messire Jacques Pot, aussi chambellan du duc, fils de René, jouit
après lui de cette terre, et eut pour successeur Messire Philippe Pot,
chevalier de l'ordre du roi, et grand sénéchal de Bourgogne, ces trois
seigneurs ayant joint leur nom de Pot à ladite châtellenie de la Roche, elle
fut communément appelée le comté de Rochepot, comme elle l'est encore
aujourd'hui. Il y a un gros château à la Rochepot, bâti sur le roc, qui
consiste en plusieurs logements desservis par quatre escaliers, accompagné
de beaux offices, caves, écurie, remise de carosse et colombier avec un
puits d'une profondeur extraordinaire piqué dans le roc, étant dans la cour
vis à vis la cuisine, dont l'eau se tire avec une roue. Le château est
flanqué de quatre tours, et n'est accessible que par la porte qui est
défendue par une barrière étant au bout du pont dormant, par un corps de
garde étant au bout du pont levis qui est aussi défendu par une fausse
braie. Il y avoit autrefois au commencement de la montagne de Bellefaye, à
200 ou 300 pas du château, un moulin à vent bâti sur une tour de pierre,
lieu dit en Châtelot, lequel a été emporté par les vents depuis plusieurs
années, n'étant plus demeurés que la tour... M. Abord, curé de Santenay,
archiprêtre de Couches, constate dans une visite au château en 1754 que la
chapelle Sainte Catherine est une salle de longueur et de largeur
considérables, ouverte de deux grands vitraux cintrés et sur les murs une
charpente aussi cintrée d'un travail fort propre. Du côté opposé à celui de
l'autel est une tribune, qui communique aux appartements du château, et sous
icelle deux petites sacristies. Le 29 juin 1791, registre de délibération de
la municipalité de La Roche-Pot. Henri-Noel Blancheton prie la municipalité
d'aller saisir les armes qui se trouvent au château "pour arrêter tous
soupçons et voix de faites qui auroit pu se commetre de la part des gardes
nationnal des communes voisines donct il sont déclaré etre menacé…". En
présence de C. Gille, concierge du château de Meursault, le pont-levis est
abaissé devant les officiers municipaux qui vont parcourir toutes les pièces
de fond en comble et n'y trouver que cinq fusils dont 4 hors d'usage, et un
petit canon. Le 4 septembre 1792, récit des dégradations commises par des
bandes venues des pays voisins (girouettes abattues, réquisition de
cloches). "Ils ont ouvert une porte qui étoit fermée à clef dans la dite
tours quaré au troisieme étage où il a du mobilier. Ils ont vue trois
petites clochette ; l'une à la porte d'entrée, une autre proche de la sale à
manger, une autre un peu plus grande, placé fort haut contre la tour caré,
qu'ils ont enlevé et emporté avec eux". Du 23 au 25 novembre 1793, procès
verbal d'apposition des scellés. "Un détachement de l'armée révolutionnaire
avait brizé les cadenats que nous avions fait posés, étoit entré par une
croisée de la grande salle qu'ils ont forcés, que de là ils ont enfoncé un
petit galanage contre lequel étoit adossé une pendulle qu'ils ont renversée.
En la chapelle nous avons reconnu qu'ils avoient pénétrés. Avenu le
lendemain quatre frimaire, aiant ouvers une des portes d'entrée avec une
clefs qui nous a été présenté par les officiers municipaux, nous sommes
entrés dans la salle à manger. Après en avoir fait fermer bien exactement
les entrées qui aboutissent dans la cuisine, nous avons apposé les scellés
et avons pareillement apposé le scellé sur une porte de ladite salle à
manger qui donne dans l'office. Sorti de ladite salle à manger dont nous
avons fermé également toutes les issues, nous en avons fermé la porte qui y
abboutie et apposé des scellés. De là, étant passé dans une grande salle,
nous avons aussy apposé comme dessus nos scellés, tant à l'intérieure qu'à
l'extérieur de la porte. De là, étant passé dans la chambe jeaune, nous en
avons fermé les portes et fenêtes et apposé le scellé sur l'entrée de la
serure de la porte qui conduit à la tribune ; avons aussy fermé la porte du
grand appartement et avons retiré toutes les clefs desdites chambres desdits
appartements, au nombre de huit. Et avenu ce jourd'huy cinq frimaire après
avoir bien fermée toutes les issues qui pourrait communiquer aux deux tours
quarrée et ronde dans lesquelles il y a des meubles ; attendu que les portes
des chambres où ils sont ont été brizées ou forcées de manière qu'elles ne
peuvent fermés, après avoir même fait construire une porte neuve pour fermés
l'entré de tour ronde que nous avons bien barrée par derrière, et ensuite
étant ressorti par la porte de tour quarrée que nous avons fermée à la clef,
nous avons apposé nos scellés sur toute les porte extérieure ainsi que s'en
suivent : sur les vollets exterieures de la grande salle, sur la porte a
deux batans de la ditte salle, sur la porte d'entrée qui communique à tout
les appartements, sur la porte de la cuisine, et enfin sur la porte de la
tour quarrée". La Rochepot : description par Guillemot en 1794 "certifie
que m'étant transporté à Roche-Fidèle, ci-devant La Rochepot, le 26
vendémiaire dernier, j'ai procédé à la visite du ci-devant château dudit
lieu et j'ai reconnu que le château situé sur une roche escarpée de tous les
côtés, à l'exception de celui du nord, qui est deffendu par deux grosses
tours et une porte à pont-levis placée dans une tour quarrée, avoit tous les
signes qui distinguent un ancien château fort : il est deffendu par trois
grosses tours à l'extérieur et quatre petites à l'intérieur, les murs sont
extrèmement épais avec des créneaux, meurtrières et canonnières.
Conformément à la loi du 13 pluviose dernier, ce château est entièrement
dans le cas d'être démoli, à l'exception du grand bâtiment du côté du
levant". Le 15 janvier 1794, "état des vieux châteaux qui appartenoient aux
emigrés : La Rochepot (Blancheton) Château ayant l'air d'une forteresse ;
susceptible de la destruction". Le 11 juin 1800, rachat d'une rente de 8
francs "à la ci-devant chapelle Sainte-Catherine érigée au ci-devant château
de La Rochepot". Sur une gravure publiée par Petit en 1833, le château est
vu du sud, au-dessus du village. Son flanc ouest et sa tour nord-est sont
effondrés, son flanc est et sa tour nord-est sont mieux conservés, arrasés
au niveau de la corniche. Joanne en 1869 : ruines imposantes d'un château
fort, sur un roc escarpé, belles cheminées. Paul Foisset et Jules
Simonnet écrivent en 1872, le château sur un roc a pic et isolé, construit
d'abord au XIIIe siècle par Alexandre, frère de Eudes III ; entièrement
renouvelé au XVe siècle; par Regnier Pot et ruiné depuis la Révolution.
Quatre tours ; une seule rectangulaire, occupaient les angles de ce rocher.
Le côté de l'est, le seul accessible, est le plus complètement ruiné. Les
principaux débris sont une tour du sud-est, la seule entièrement debout.
Plus grosse et d'un appareil plus soigné, elle semble tenir lieu de donjon.
Ses trois étages, sans compter celui de la prison voûtée qui s'ouvre dans le
rocher, sont encore marque à l'extérieur par des fenêtres déjà carrées, mais
à croisillons, et aux chambranles aux moulures curvilignes, et au dedans par
3 cheminées dont la moulure compliqué et vigoureuse se compose nettement
d'un tore à double arrête. La haute muraille qui, longeant à l'est la ligne
brisée du rocher, unit la tour précédente à celle du colombier, cette
dernière reprise en sous-œuvre à une époque moderne. Cette longue façade
percée de deux rangs superposés d'ouvertures, la plupart devenues modernes,
semble avoir appartenu aux bâtiments principal. On y remarque surtout deux
fenêtres inégale, l'une trilobée, l'autre à simple lancette, toutes deux aux
ébrasements à gorge qui témoignent de la place qu'occupait la chapelle. On
citait aussi un puits aujourd'hui comblé. En 1893, la veuve du président
Sadi Carnot fait reconstruire le château de La Rochepot par l'architecte
Charles Suisse. Situé à l'extrémité sud et assez bas sur la pointe d'un
éperon dominant le village, le château de La Rochepot, l'un des plus
justement célèbres de Côte-d'Or, est une belle forteresse du XVe siècle
largement restaurée au XIXe siècle. De plan approximativement triangulaire,
il est fermé au nord, du côté de l'éperon et du château primitif par un
profond fossé, une courtine crénelée qui doit plus à Pierrefond qu'aux
vestiges de la construction initiale, un double pont-levis de même
inspiration, le tout flanqué de deux tours rondes de meilleur aloi. L'angle
sud, dominant le village, est garni d'une tourelle carrée vraisemblablement
héritée du tracé ancien. Une seconde tour carrée, au sud-ouest, a disparu
peu après la Révolution. Le côté oriental est fermé par un bâtiment
d'enceinte gothique couvert de tuiles vernissées ; le côté ouest était fermé
par une courtine avec un chemin de ronde en encorbellement. Au nord, le
fossé s'élargit devant la porte autour d'une barbacane desservie par un pont
dormant à une pile, puis un pont-levis à porte charretière simple à arc en
anse de panier, dominé par un chemin couvert coupé par les rainures des
flèches. À l'intérieur de la barbacane, le couloir d'accès oblique vers la
gauche pour être perpendiculaire à la porte du château, et cette disposition
empêche le mouvement du contrepoids de la flèche droite du pont-levis, qui
vient heurter en position ouverte contre le retour oblique du mur est :
cette maladresse est vraisemblablement due aux restaurateurs. La barbacane a
été bâtie en 1900 à partir de deux couloirs voûtés retrouvés en 1880 au fond
du fossé. Ces couloirs, qui sont encore visibles, étaient peut-être plutôt
des moineaux que la base d'une barbacane. De la barbacane, on accède à la
tour-porche du château par un second pont-levis à porte charretière en arc
brisé et porte piétonne à linteau droit à gauche, surmontés de trois
rainures de flèches et du logement de l'arc de suspension. Le tout est
dominé de mâchicoulis sous couronnement à fenêtres de tir et canonnières,
copies conformes de ceux de Pierrefond. La tour-porche, à cheval sur la
courtine, est flanquée à gauche, sur le pan externe de la courtine, d'une
tourelle d'escalier carrée dans l'angle. De part et d'autre de la
tour-porche, la courtine, quasiment aveugle, est chemisée d'une fausse-braie
et couronnée d'un chemin de ronde couvert, dont le motif de fenêtres et de
meurtrières règne avec les mâchicoulis de l'entrée. La courtine est percée,
au-dessus du mur de chemise, de deux canonnières à fente de visée et à
double ébrasement. Les deux angles nord sont garnis de tours rondes coiffées
de toits coniques en ardoise ; la tour orientale, appelée actuellement tour
de Beaune, et anciennement tour de la prison ou tour ronde, est peut-être
l'ancienne tour maîtresse. Elle comporte 4 niveaux à cheminée, desservis par
une vis en œuvre. Le premier niveau, régnant avec le fond du fossé, est
ouvert par trois archères-canonnières avec orifice de tir bas pour pièce
semi-lourde, et orifice médian pour pièce légère. La moitié du sol est
surcreusé pour aménager une petite salle, qui était peut-être le cachot. La
tour occidentale est plus haute et plus fine. Elle était dotée d'une
couronne de corbeaux à ressaut, qui ont été supprimés lors de la
restauration. Ces tours sont flanquées côté cour de tourelles d'escalier
octogonales demi-hors-œuvres et ouvertes de plusieurs canonnières de même
type que la courtine. La face occidentale de la tour occidentale est en
outre ouverte à chacun de ses trois étages d'une croisée, les trois au même
aplomb. Le bâtiment oriental, dont toute la façade sur cour a été refaite,
est composé de trois corps formant entre eux un léger angle, le tout à un
étage carré sur rez-de-chaussée et soubassement. La façade extérieure est
percée de croisées à accolades et des deux baies en arc-brisé et remplage
gothique de la chapelle à l'étage ; la façade intérieure s'orne de croisées,
de fenêtres à traverses, et de deux tourelles hors-œuvre hexagonales dans
chacun des angles. Le bâtiment d'enceinte occidental a été démoli dès avant
1833, comme on peut le voir sur deux gravures de cette époque ; il a été
remplacé lors de la restauration par des bâtiments bas à pan de bois. Dans
la cour, à main droite en entrant, se dresse la "chapelle" du château. Le
rez-de-chaussée, retrouvé en fouille, est composé de deux nefs de quatre
travées, retombant sur 3 piliers centraux, et dont les voûtes sont ornées de
nervures prismatiques. Ch. Suisse, qui prétend avoir retrouvé des traces
d'appareil en opus spicatum, a identifié ce bâtiment avec la chapelle du
XIIe s. En fait, il s'agit plus vraisemblablement d'un cellier, c'est-à-dire
de la "cave" citée dans les descriptions anciennes. Au milieu de la cour, le
puits aurait une profondeur de 70 m, dont 30 m en eau. Au nord-est du
château, dans les bois, L. Carnot a fait aménager, ou plutôt restaurer une
petite galerie souterraine, longue d'une vingtaine de mètre, et qui dessert
une canonnière commandant la route d'accès au village. À 100 m au nord du
château, les ruines du vieux château de La Rochepot semblent avoir été
fouillées et arrangées en jardin lors de la restauration du château. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, notamment les aménagements et
les décors intérieurs (sols, murs, plafonds, peintures murales, sculptures
décoratives et l'ensemble des créations de Charles Suisse), les toiles
marouflées de Charles Lameire dans la chapelle haute, les cheminées et leurs
décors de carreaux vernissés, les boiseries portes et fenêtres, les volets
intérieurs et leur quincaillerie, les vitraux, les carrelages de Charles
Suisse, les caches radiateurs, la cuisinière de la cuisine, l'autel de la
chapelle, la superstructure du puits, la statue de la Vierge de la tour dite
"de la Vierge", en totalité, les dépendances notamment les stalles des
écuries, la tour-porche, le local de la pompe et son mécanisme, le parc, y
compris les sols et les vestiges archéologiques, notamment les ruines de
l'ancien château qu'ils comprennent: inscription par arrêté du 3 avril 2013.
Le château et ses dépendances y compris le parc, les sols et les vestiges
archéologiques qu’ils contiennent, tels qu’ils sont délimités en rouge sur
le plan annexé à l’arrêté : classement par arrêté du 1er avril 2014.
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