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Château de Savoisy
 
 

     Le 17 août 1387, Philibert, seigneur de Bauffremont et de Charny, chevalier, fait saisir par mainmise la ville de Vaugimois près de Villaine, qui dépendait de lui à cause de son chastel et maison fort de Savoisy. Le 22 décembre 1417, Jean de Savoisy, écuyer, seigneur de Minot et de Bellenot en partie, vend aux demoiselles Françoise et Jeannette, filles de feu Guillaume Fraillon, 100 livres de rente pour laquelle il assigne et hypothèque la maison forte du Fossé près d'Is… ; plus autres rentes sur toute sa terre de Savoisy mouvant du fief de la maison forte dudit Savoisy, plus son château de Minot. En 1429, rôle d'évaluation des terres de Montfort, Savoisy et Thury. "Les indomineures de Savoisy, qui est par la quarte part à la dame, par l'autre quarte part à madame de Pisey sa soeur, et l'aultre moytié tient en assise la femme messire Guillaume de Viller-sexel, à cause de 3500 Francs. Premierement une tour carré à quatre solons et une court par devant, close de murs, et à l'entrée de la court une torrette, fossalliées et en plaine terre. Item tout autour du chastel est le village dudit Savoisy, hommes tailliables de main-morte, et de serve condition, oùt il y a environ 60 feux. Item a une grosse lieue est le village de Vaulx-Gimoys qui appartient audit chastel, qui sont de la condition que ceulx de Savoysi, oùt il y a environ 20 feux. Item des bois satis et proprement etc. Et entre Vaugimas qui est de appertenances de Savoisy et ledit Savoisy est le village d'Esté qui est du seigneur de Vallefin, et ha de long la jurisdiction une lieue et demi de long et de travers demie lieue. Les fidelités de Savoisy. Messire de Tinteville, a cause de son chastel de Polisey. Charles de Savoysie, a cause de ce qu'il tient de rente à Savoysie".
En 1458, enquête contre Jean, Viguier de Châtillon, maître forestier, et contre Thibaud de Nogent son gendre, commis dudit viguier et lieutenant du capitaine du château de Châtillon... Il appert par les témoins que ledit de Nogent avait délivré des bois à Monseigneur de Chancelier qui était capitaine dudit Châtillon et des châteaux de Courcelles-les-Rangs et de Savoisy. Le 7 janvier 1491, partage des biens de feu noble et puissant seigneur Messire Guillaume Rolin, chevalier, seigneur de Ricey, entre ses trois enfants : François Rolin, chevalier, seigneur de Beauchamps et de Monestoy, Colette Rolin, épouse de Pierre de Bauffremont, chevalier, seigneur de Scey, Isabeau Rolin et noble et puissante dame Marguerite Rolin, dame d'Eslin. "Je ledit François Rolin, après ce que le premier choiz des quatre partaiges cy apprès declairés a esté mis entre nous en héritation et que, pour la dernière mise, j'ay mis sur icelle la somme de 900 livres tournois, au proffit desdites devant dites damoiselles mes sœurs, qui est pour chascune d'icelle 300 livres tournois dont je suis obligé à elle en autres lectres, j'ai choisi, ay et emporte les chastel, place, maison fort, fossés, granges et jardins de Savoisy, ensemble toute la terre et seigneurie". Si on en croit les royalistes de Bourgogne, le vicomte de Tavannes enleva sans effort plusieurs châteaux en 1592, dont ceux de Duesme et Savoisy, ou commandait le sieur de Fontaines qui fût perfidement assassiné par un nommé d’Augey, du régiment de Thenissey.
Du 10 au 17 novembre 1592, lettres du vicomte de Tavannes pendant le siège de Savoisy. Dans ce billet adressé aux échevins de Châtillon, Tavannes demande, par la voix de son secrétaire, du pain et du vin pour la nourriture de l’armée. Ce billet commence par "Puisque ceux qui sont dans ce château de Savoisy se veullent déffendre…" et continue par une demande de "vingt cinq balles à canons, quarante à couleuvryne, les deux bastardes que je vous ai demandées, les balles qui leur sont propres et douze cens livres de poudre". Puis "J’ai depuis advisé que nous avons besoin de quarante balles a canon et soixante de couleuvrines. Vous les envoyerez". Par la voix de de Tabourot le 17 novembre 1592, "Messieurs J’ai eu expres commandement de M. le Viconte de vous envoyer ce porteur pour vous prier ne faillir nous envoyer les munitions auxquelles il vous a imposé pour le siège de Savoisy. Je vous en prie très affectueusement pour le devoir de ma charge affin que notre armée ne tombe point en disette. Vous les ferez, s’il vous plait, amener à Savoisy en la plus grande diligence que faire se pourra. Je vous fais cette recharge pour vous supplier très instamment nous envoyer des munitions. Nostre armée est en très grande disette par vostre faulte, laquelle vous pouvez réparer par diligence. Je vous envoie mes caissons pour vous accomoder. Si vous nous manquez, il n’y a moyen que nostre armée puisse subsister".
Dessin de la ville de Savoisy vue du sud en 1609 ; il s'agit d'un bourg fortifié autour d'un château de plan carré. Le bourg est entouré d'une muraille arrondie flanquée de 16 tours sur le demi périmètre. Le château semble carré ; ses angles sud sont garnis de tours rondes à mâchicoulis et poivrières, deux fois plus hautes que la courtine ; l'angle nord-ouest semble garni d'une tour en fer à cheval ; près de l'angle nord-est et sur la façade est s'ouvre une porte surmontée de deux rainures de flèches, et encadrée de deux tours rectangulaires couronnées de mâchicoulis et coiffées de pavillon. Au milieu de l'enceinte se dresse un bâtiment rectangulaire couvert d'un toit à deux pans, et flanqué à l'est d'une tourelle. Le procès-verbal de recherches des affranchissements de 1619 à 1622 contient cette mention : Savoisy fut affranchi il y a 50 ans par le connétable de Montmorency. Le titre a été brûlé dans l’incendie du château, lors du siège mis par le baron de Thénissey et le vicomte de Tavannes. Le 9 juin 1662, César de Choiseul, comte du Plessy Praslon, tient à Savoisy un château. Joanne écrit en 1869 : ruines d'un château rebâti magnifiquement par le chancelier Rollin qui avait épousé Marie Deslande, dame de Savoisy.
Au centre du village de Savoisy, sous son toit d'ardoise du XIXe siècle, le château de Savoisy a beaucoup perdu du faste qui était le sien au temps du chancelier Rollin ; pourtant, une étude attentive des élévations permet de retrouver de nombreux vestiges du château tel qu'il fut représenté par Joachim Duviert en 1609. Le château est actuellement composé de trois corps de bâtiments à un étage, en U autour d'une cour rectangulaire à laquelle on accède au sud par un portail percé dans une courtine basse. Le corps de logis actuel, à l'est de la cour, est un long bâtiment rectangulaire à un étage carré ; mais le toit à croupe recouvre et unifie deux éléments très disparates. La moitié sud du logis est un bâtiment néogothique rebâti par Corot. La moitié nord est composée des deux bases des tours carrées et du massif d'entrée visible sur le dessin de 1609. Au nord, la tour qui flanquait la porte à droite a été arasée au-dessus du premier étage. Son rez-de-chaussée et couvert d'une voûte en berceau soutenue par deux arc doubleaux. Il est chauffé par une belle cheminée gothique sur le mur nord, et ouvert par une fenêtre à coussiège surveillant le porche au sud. Le premier étage est ouvert d'une baie simple et d'une porte desservant un chemin de ronde sur la courtine nord ; fenêtre et porte sont ornées d'une accolade soulignée par un tore outrepassé. Au sud de la porte, la base de la seconde tour possède une cave voûtée ouverte sur les fossés par un jour en archère ; le rez-de-chaussée est également voûté ; il desservait au XIXe s. un four bâti dans les fossés et dont on a retrouvé les fondations en 2006. Le premier étage n'a gardé aucune fenêtre gothique, mais s'orne en revanche de corbeaux de cheminées et le sol a gardé quelques tommettes historiées. L'espace compris entre ces deux bases de tour est gagné sur le massif d'entrée du château. Sur le mur extérieur se remarque encore une porte charretière en arc brisée, entourée de la réserve du tablier du pont-levis et accostée à droite d'une porte piétonne rectangulaire surmontée d'une rainure de flèche bouchée avec logement pour l'arc de suspension. À l'intérieur, on remarque encore les tourillons des flèches, surmontés par un chemin couvert commandant les deux portes.
Le corps de logis, au nord de la porte, est composé d'un rez-de-chaussée et d'un étage et demi. Le rez-de-chaussée est percé de baies modernes néo-gothiques. Une seule porte ancienne a été conservée dans la maçonnerie. Elle montre que le niveau du sol et celui de la cour a été surélevé d'environ un mètre. Au premier étage, l'épaisseur du mur extérieur se réduit, pour agrandir l'espace intérieur. L'étage sous comble est éclairé par une série de baies carrées à accolades, qui s'ouvrent aujourd'hui au ras du plancher. La courtine nord est aveugle ; son empattement est taluté à l'extérieur, et elle était surmontée d'un chemin de ronde accessible depuis l'étage de la tour de l'angle nord-est. Elle est doublée à l'intérieur par un bâtiment composite, dont la base pourrait être ancienne. L'angle nord-ouest est béant ; il était occupé par une tour angulaire attestée par le dessin de Duviert, et dont on distingue encore les arrachements. À l'ouest, la cour est fermée par un majestueux corps de commun à un étage carré, symétrique du corps de logis. Au rez-de-chaussée, la façade sur cour est percée d'une série de 4 petites baies à accolades, assez haut placées, (peut-être pour éclairer des écuries) et de plusieurs portes à accolades. La façade extérieure est percée de 4 canonnières à fente de visée dont l'ébrasement interne est couvert en partie par un linteau droit, et sur le parement interne par un arc plein-cintre. L'étage est ouvert de 4 portes à accolades, servant vraisemblablement à faire entrer le fourrage. Le côté sud est fermé par une courtine conservée sur une hauteur de près de 5 m, ouverte à sa base de deux canonnières de même type que précédemment, et en son centre d'une porte cochère moderne. Aux angles sud-est et sud-ouest se distinguent nettement les arrachements des deux tours rondes dessinées par Duviert ; la tour sud-est a en outre conservé la trace de deux canonnières à fente qui flanquaient les courtines sud et est. Le bâtiment qui occupait le centre de la cour en 1609 a été complètement démoli, mais il en reste quelques éléments architecturaux, comme le Christ en croix que Corot a fait encastrer au-dessus de la porte du bâtiment néogothique, ou la corniche en doucine, de plan octogonal, qui sert actuellement de margelle au bassin de la cour, et qui provient vraisemblablement de la tourelle d'escalier qui flanquait la façade du bâtiment disparu. (1)

château de Savoisy 21500 Savoisy, propriété privée, ne se visite pas.

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   source: CeCaB, Université de Bourgogne, châteaux forts de Bourgogne: cecab-chateaux-bourgogne/publications-cecab.html

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