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Le 1er mars 1043, Robert, duc de
Bourgogne, renonce en faveur de Saint-Bénigne de Dijon aux droits de gîte
qu'il prenait sur les trois villas d'Aguilly, Crosmois et Sully, dans la
paroisse de Saint-Apollinaire. En 1249, Pierre Pestot d'Etaule, chevalier,
renonce en faveur de Saint-Bénigne à tous les droits que ces ancêtres
réclamaient sur le territoire de Saint-Apollinaire. En 1362, Jeanne Pestot
d'Etaule, héritière d'un alleu à Saint-Apollinaire, épouse Jehan le Guepet,
écuyer, seigneur d'Arc. Le 14 août 1389, Philippe Pestot d'Estaules,
escuyer, vent à Maistre Dreue Felise, conseiller Monseigneur le Duc de
Bourgogne, et à Jehanne sa femme, "la moitié pour indivis de tous les
heritaiges et de toute la terre qui ja furent à feu damoiselle Marguerite
d'Estaules sa tante, à lui, et à dame Jehanne d'Estaules sa soeur, femme de
messire Jehan Le Guespet d'Arc sur Tille, eschois et advenuz à chacun pour
la moitié tant en maisons, maisures, curtilz, places, terres arables et non
arables, prez comme vergiers aultres quelxconques touz de franc aleu, assiz
estant situés tant es villes de Sainct Appolomey, de Suilley prez, comme es
finaige territoires et appartenances d'icelles villes". En 1396, on
confisque les biens de Jean le Guespet, mais il garde la motte, car celle-ci
appartient à sa femme. En 1448, Perreault Pigot témoigne que trente ans plus
tôt, Jean de Martigny lui a fait mettre des poissons dans les fossés de la
motte : c'est la première attestation de fossés à Saint-Apollinaire, mais
c'est peut-être un faux témoignage. En 1474, Pierre Baudot, licencié en
loi, conseillé avocat fiscal du duc, tient en franc alleu a "saint Apolomey
une mothe fossoyée de fossés, une grange et colombier. Noble homme et sage
maistre Pierre Bauldot licencié es lois, conseiller et avocat fiscal de
Monseigneur très redouté et souverain Seigneur monsieur le duc de Bourgogne,
tient et possède de franc alleud comme il dit par ses déclarations
mentionnées audit regard felle VI au lieu de Saint-Apolomey une mothe
foussoyée de foussez, une grange et colombier ensemble les héritages et
lieutenance en toute justice haulte, moyenne et basse en valeur de vingt
livres tournois de rente chacun an. Et en teste de ladicte déclaration est
escript que le procureur de Monseigneur maintient et prétend les mothe et
aultres choses dessusdictes estre de la haulte justice d'icelluy
Monseigneur, et comme est tout le village dudict sainct Apolomey. (suivent
ses biens et revenus de Marey-sur-Tille et Selongey, qui rapportent trente
livres tournois de rente) Ainsi doibt fournir ung archier ou conseillier a
cheval habillé selon ladicte ordonnance de Monseigneur". Le 23 septembre
1503, sentence définitive faisant titre pour noble Philippe Baudot, seigneur
de Chaudenay et de la Motte de Saint-Apollinaire, au fait de la totale
justice, haute moyenne et basse de ladite motte. En 1513, Pierre Tabourot,
seigneur de Saint-Apollinaire, y possède une tour carrée de pierre qui
résiste aux siège des Suisses. Sa seigneurie se limite à l'enclos du
château, dans lequel il a toute justice. Jean Morin, qui a acheté en 1529
"la tour de Saint Appolomey lez Dijon avec les mex, maison, granges,
foussez, terres, preys et autres héritaiges en dépendnant" sur les héritiers
de Lazare Baudot, écuyer, ne sait si elle est de franc alleu ou de fief ;
aussi, pour ne pas encourir le risque de la commise, il demande au roi de
France l'autorisation d'en prendre possession. En 1572, Bernarde Thierry,
veuve de Guillaume Tabourot, seigneur de la Tour de Saint-Apollinaire. Le 10
février 1574, donation de tous ses biens par Bernarde Thierry, relicte de
noble sire Guillaume Tabourot, sire de la Tour Saint-Apoliney, avocat au
parlement de Bourgogne, en faveur de Didière Tabourot, femme de noble
messire Bernard Coussin. Le 20 mars 1686, aveux et dénombrement fait par
Theodecte Tabourot pour son fief de la tour de Saint Apollinaire. "Tour
carrée construitte en pierres de taille couverte de thuilles plombées, et
sur les coings d'icelle, du coté de la rue, sont quatre petites tournelles
construites de charpente et couvertes de pareilles thuilles que ladite tour,
dans laquelle il y a deux chambres hautes au-dessous desquelles est une
porterie, et a coté un celier, et laquelle tour joint une remise, à costé de
laquelle remise est un corps de logis bastit aussi de charpente avec des
palesonces garny de terres d'argille, dans lequel corps de logis il y a deux
chambres basses, l'une servant de cuisine pour reserrer les viandes, sur
laquelle est une petite chambre haute, joignant laquelle est un seuil, le
tout couvert de thuilles communes ; de plus en une grange avec une cour
fermée partie par ladite tour corp de logis, et desdites estables, au bout
de laquelle cour, du coté de bize, est un colombier à six pans...". Le 11
décembre 1709, aveux de Dame Guiette Papillon, veuve deTheodet Tabourot :
"Tour carrée construite en pierres de taille couverte de thuilles plombées,
et sur les deux coings d'icelle, du coté de la rue, sont deux petites
tournelles construites de charpente, et couvertes de pareilles thuilles que
ladite tour, dans laquelle il y a deux chambres hautes au-dessous desquelles
est une porterie, et a coté un celier, et laquelle tour joint une remise, à
costé de laquelle remise est un corps de logis bastit aussi de charpente
avec des palesonces garny de terres d'argille, dans lequel corps de logis il
y a deux chambres basses, l'une servant de cuisine, sur laquelle est une
petite chambre haute, joignant laquelle est un seuil, le tout couvert de
thuilles communes ; de plus en une grange concistant en une bergerie et
estable, le tout couvert partie de laves et de paille, avec une cour fermée
partie par ladite tour corp de logis, et desdites estables, au bout de
laquelle cour, du coté de bize, est un colombier à six pans construit de
pierres et couvert de laves, sous lequel est une voute servant de laiterie,
le tout environné d'un fossé, dont partie est rempli d'eau. Et pour entrer
dans lesdits logements, il faut passer par un pont levi qui est sous ladite
tour, et autour de ladite maison est un jardin potager et un verger et un
pré, le tout concistant en six journaux ou environ, dont partie est fermée
par une haye vive et haute sans aucune cloture, admodiés annuellement la
somme de 90 livres. Le 16 décembre 1722, dénombrement de la tour de
Saint-Apollinaire par Charles Taupin. En 1731, aveux et dénombrement du fief
de la Tour par les dames du Refuge : "une tour carrée, une maison de
galandi, des écuries, un colombier en pied, une grande cour, une bergerie,
un fossé rempli d'eau autour. Un jardin de trois quartiers, un enclos
d'environ huit journaux environnants, une justice haute, moyenne et basse
sur ces terres. Le fief est mouvant du roi à cause de son duché de
Bourgogne". Le 18 mars 1763, dénombrement du fief de la Tour
Saint-Apollinaire près Dijon, par Pierre Baudot, docteur en médecine, en
qualité d'homme vivant et mouvant des religieuses Ursulines de Dijon, qui
l'ont acquis des dames du Refuge de la même ville pour 500 livres. Ce fief
consiste en une tour carrée avec pont-levis et autres bâtiments entourés de
fossés remplis d'eau, un jardin de trois quartiers et un enclos d'environ 8
journaux avec toute justice dans ledit bâtiment et enclos. L'abbé Courtépée
mentionne en 1774, le château, appelé anciennement la Tour ou la Motte de
Saint-Apollinaire, échappa aux flamme en 1513. C'est une belle tour quarrée,
environnée de fossés et d'un enclos vaste et précieux par la nature du
terrain. Joanne en 1869 : restes d'un château. Sur les photos en 1916, la
maison forte n'est constituée que d'une tour-porche accostée d'un bâtiment
rectangulaire au nord. La façade sur cour de la tour porche n'est ouverte
que d'une unique fenêtre à meneau au droit de la porte charretière. La
tour de Saint-Apollinaire, qui fait actuellement office de mairie, est une
maison forte sur plate-forme fossoyée rectangulaire, qui a subi des
transformations assez malheureuses aux XIXe et XXe siècles. Du bâtiment
principal néogothique, à l'ouest de la plate-forme, émerge encore la
silhouette d'une tour-porche pentagonale, dont la façade occidentale,
surplombant les douves, forme un angle saillant pour épouser les contours
irréguliers de la plate-forme. Cette façade, bâtie en moyen appareil, était
percée d'une porte charretière plein-cintre avec porte piétonne
rectangulaire à gauche, surmontées des trois rainures de flèches du
pont-levis, détruites autour de 1970 par le percement de fenêtres. Au-dessus
de la porte charretière se lit l'inscription "Tot tibi sunt potes Virgo,
quot sidera cœlo" surmontée d'une console sans sa statue, le tout
vraisemblablement dû à l'occupation du site par les ursulines. Le linteau à
accolade de la porte piétonne porte l'inscription, qui semble plus récente :
"pulsanti aperiatur". La porte est protégée à droite par une canonnière à
ébrasement externe ovale. La façade orientale, côté cour, bâtie en petit
appareil, est percée d'une unique porte charretière ; la porte piétonne
visible à l'extérieur n'a pas sa réplique sur la façade interne. Cette porte
est surmontée d'une fenêtre à meneau au premier étage et d'une baie simple
au second ; les autres baies sont des ajouts tardifs. L'ensemble de la tour
est couronnée d'une rangée de corbeaux à trois ressaut prévus pour porter un
hourd. Gascon (1899) prétend qu'il y avait une chapelle avec crypte à droite
de la porte d'entrée. Au nord de la plate-forme, près du puits, se dresse un
pigeonnier hexagonal du XVIe siècle, portant le millésime 1553. Les fossés,
encore en eau, semblent avoir été réduits en largeur, notamment au nord. (1)
Éléments protégés MH : le château de Saint Apollinaire en totalité :
inscription par arrêté du 26 octobre 1927.
château
de Saint Apollinaire, rue Claude-Martin, 21850 Saint-Apollinaire, propriété
de la commune, hôtel de ville.
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