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La
première trace écrite date de 1007 : Miles de Thil donne à Saint-Pierre de
Flavigny un alleu à Maiseul. En 1026, Gui de Thil transmet au monastère de
Flavigny ce que son père avait légué par testament à cette maison. En 1085,
Philippe Ier, roi de France, confirme les biens de l'abbaye de Flavigny,
parmis lesquels la chapelle du château de Thil. En 1200, le château du Thil,
reconstruit au XIIe siècle, est relié par une allée d'arbres à une ancienne
église collégiale abandonnée. Le 24 juin 1310, Jean de Thil, seigneur de
Saint-Beury, chevalier, cède à son cousin Guillaume, seigneur de Thil, le
château, châtellenie et dépendances de Thil, que Guillaume tenait en fief de
lui et en arrière fief du duc, et s'engage à entrer en l'hommage du duc, en
échange de quoi le duc lui donne Saint-Thibaut. En 1360, mort de Jean de
Thil. En 1361, comptes de Guillaume de Clugny, bailli d'Auxois : "de Estenne
le Roussellet de Chenaux, pour ce qu’il fut avec Monseigneur Eude de Turcey,
chevalier, qui estoit de la garnison du chastel de Thil, à prendre les beufs
et bêtes de Lorant Bourtier, autrement dit Chardasne de Roilley, consideré
que ce qu’il en fit fut fait par la force et contrainte de la dicte garnison
: XV florins". Le 15 juillet 1364, Arnaud de Cervole envoie de Thil un
messager, à propos des menaces de Louis de Navarre, chargé de convoquer les
capitaines de La Vevre et de Vésigneux pour aller faire la guerre aux
comtois. Le 25 mai 1366, lettres de Philippe le Hardi à Jeanne de
Châteauvillain pour lui annoncer la mort d'Arnaud de Cervolles et pour lui
recommander la garde de sa forteresse de sorte que les Gascons n'y
entrassent. En juin 1366, Philippe le Hardi envoie Gaudri de Baleure,
Huguenin de Blangy et Tassin le Bougre, avec une bonne garnison, pour
protéger le château de Thil. Le 10 novembre 1366, comptes de Guillaume de
Clugny, bailli d'Auxois. "A Charboneau de Semur pour porter lettres closes à
Til, à la Moute de Toisey, à Misery, à Mont Saint Juhan, à Charny, à
Arconcey, Arné, à Bouhes, à Chastelnuef, à Poilley, à Grant Champ, à
Aguillei, à Saint Buri, à Saint Thibaut et à Lée d’Avrés à pluseurs nobles
seigneurs des forteresses, de faire bon gait et bone garde et auxi pour
porter mandement overs pour faire crier de par le roi notre sire et de par
Monseigneur le duc que nuns nobles ne partissient du pais ne du royaulme de
France : V gros". En 1404-1410, requête au duc par Guillaume, seigneur de
Châteauvilain et de Thil, chevalier, son chambellan, portant qu'en 1391, le
feu duc ayant fait mettre par le bailli d'Auxois sa main en la terre et
châtellenie de Thil lors appartenant à feu Monseigneur Jean son père,
seigneur de Thil et de Châteauvilain, lequel bailli commit au gouvernement
de la terre Guiot de Maligny qui la gouverna pendant deux ans, et depuis
l'an 1396 la terre fut encore saisie sur ledit Messire de Châteauvilain qui
était malade, et ce faute de dénombrement de ladite terre, et en fut
capitaine Robert de Grancon, écuyer ; supplie de faire cesser les poursuites
et qu'on lui rende les comptes de Messire de Maligny. Registre des
délibérations du conseil ducal en 1424. Commission donnée par le conseil à
Jacques de Courtiambles de visiter le château de Thil, de reconnaître les
réparations qui y sont nécessaires, et d'imposer pour y constribuer les
habitants de Brianny, Roilly, Chenaut, Marcigny, Fontangy, Chausserose,
Sainte-Segros, Montlay, Juillenay, Aisy, Vic-sous-Thil, Précy, la
Maisons-Dieu, Thil-la-Ville, le Brouillart, retrayants de ce château
appartent à Bernard de Châteauvillain. Information en 1439 contre les
seigneurs de l'Auxois qui ont favorisé les écorcheurs. Thil-la-Ville fut
aussi préservée en faveur du seigneur du lieu. Le 26 août 1460, au registre
du syndicat de la chambre des compte, accord entre les gens des trois états
au sujet des fortifications (les 29 représentants de la noblesse semblent
les possesseurs des principaux châteaux) Jean, seigneur de Châteauvillain,
Grancey et Til. En 1461, "Thil et la maison Dieu, ou il a chastel fort, est
a M. de Chastel Villain. Prissey sous Thil, au même. Thil la Ville et le
Ruault, au même, et sont les hommes sers, taillables et mainmortables".
Archives de Semur : " le dit jour 25e octobre 1589, comme les ditz
magistratz estoyent assemblés en la dite chambre, ils ont receu
advertissement certain que la nuict de ce dit jour, le chasteaul de Thil en
Auxois a été surprins par aulcungs tenantz le party contraire au roy, estant
de la Ligue, chose important beaucoup à ladite ville et au pays. De quoy
incontinant ils ont adverty le sieur de Cypierre, commandant en ce lieu,
pour y pourvoir de par après. Et soient les ditz magistratz employéz à
départir la ville par quartiers et dresser des expériences pour en cas
d'allarme ou force, se rendre aux ditz quartiers pour la tuition et deffense
et résister aux incursions de ceulx qui vouldroient attempter à lad. ville,
affin de la conserver soubz l'obeyssance du roy et sur ce faict estroictes
ordonnances ès habitans d'icelle". Le château en ruine fut pris par le
comte de Tavannes en mai 1591. En 1596, reprise de fief par Jehan de
Conigham, écuyer, seigneur d'Avirey-le-Bois, et Pierre de Conygham, écuyer,
coseigenur d'Arcenay, frères, neveux et héritiers de Pierre de Conigham,
écuyer, coseigneur d'Arcenay, de tout ce que leur oncle possédait dans
l'étendue de la baronnie de Thil. Le seigneur et Léonard Regnard, capitaine
du château étant absents, les deux frères ayant déceints leur épées, ôté
leurs éperons et fléchissant les genoux et prenant en main la chaîne du
pont-levis, firent les solennités accoutumées et en demandèrent acte. Le 3
octobre 1596, traité de mariage passé au château de Thil en Auxois par le
fils d'honorable homme Léonard Regnard, capitaine commandant audit châtel.
Dénombrement en 1645 par Pierre de Sayve, sire et Baron de Thil "déclaration
que donne et représente au Roy et à nos seigneurs de la chambre des comptes
à Dijon Pierre de Sayve, sire et baron de Thil, gouverneur pour le roy de la
ville de Flavigny et baronnie de Thil... au parlement de Dijon sur dame
Alphonsine de Gondy et Messire Charles de Marcilly de fils, mouvant du fief
du roy à cause de son duché de Bourgogne, de laquelle il a ci devant fait la
déclaration de fief en la dicte chambre. Lequel dénombrement contient les
droitz tan de justice censes rentes et autres apertenant à la dicte
baronnie, soulz protestation qu’il faict dajouster ou diminué au dit
dénombrement et qui viendra cy après à sa congnoissance. Premièrement le
château et maison fort du dit Thil composé de donjon, basse cour, fossez et
faulses brayes avec le jardin. A la droict d’establir, nommer et instituer
un capitaine au dit château du Thil pour la garde d’Iceluy ensemble le droit
de garenne par toute la dicte terre et bois et plaine". En 1869 : ancien
manoir féodal de Thil, détruit. Le château est composé d'une grande
enceinte polygonale. L'accès à la cour nord se fait par un pont-levis,
actuellement à l'état de traces, flanqué au nord par le bâtiment
seigneurial, et au sud par un important bastion en ruine. Le chemin d'accès
contourne ensuite le bâtiment seigneurial à main droite et y donne accès par
une poterne à l'est. Ce bâtiment pourrait être décrit comme étant composé de
huit corps de bâtiments autour d'une cour carrée : les bâtiments les mieux
conservés se trouvent à l'est ; il s'agit de deux tours dominant les angles
nord-est et sud-est de la cour, entourant la poterne d'accès à cette cour.
La tour nord-est, de plan carré, est arasée au dessus du premier étage ;
elle est bâtie en grand appareil ; le rez-de-chaussée est ouvert sur la cour
d'une porte plein-cintre soulignée d'un tore outrepassé. Le premier étage
est équipé d'une cheminée aménagée dans l'épaisseur du mur est, de deux
fenêtres à coussiège à baie rectangulaire et à ébrasement voûté d'un arc
brisé, et d'une porte haute qui desservait une galerie entre les deux tours
orientales. La tour sud-est est accotée à une tour de plus faible surface au
sud, avec laquelle elle forme l'actuel corps de logis à trois étages,
ouverts de fenêtres tardives et restaurées à l'ouest, desservis par un
escalier en vis demi-hors-œuvre sur la façade ouest, à la jonction des deux
tours. La moitié sud est la plus ancienne, comme l'atteste ses cheminées à
corbeaux chanfreinés ; elle est ouverte de baies rectangulaires tardives
sans moulure. La moitié nord est équipée de cheminées gothiques de la fin du
XVe siècle, et de croisées à congés. Les quatre bâtiments qui occupaient le
sud, le sud-ouest, l'ouest et le nord-ouest de la cour sont quasiment
effondrés. Au sud se trouvait la chapelle : on en voit encore le sol dallé
et les deux piliers centraux représentés sur la gravure de 1828. Au
sud-ouest, le bâtiment qui dominait l'entrée de la basse-cour est arasé
jusqu'à hauteur d'appui. Il est flanqué au milieu du côté oriental par un
bâtiment dont le rez-de-chaussée était voûté d'arête, dont les nervures
s'amortissaient sans chapiteau sur les piliers centraux octogonaux. Le
bâtiment de l'angle nord-ouest a gardé son rez-de-chaussée, voûté d'arête
lui aussi, mais avec un chapiteau octogonal identique à ceux de Talant
(datés de 1207). En saillie sur la façade ouest se dresse l'impressionnante
tour de guet, dont les quatre étages sont percés d'archères droites
flanquant l'entrée, et couronnée d'un étage de tir à baies rectangulaires.
La cour était fermée au sud par un huitième bâtiment dont ne demeure que le
mur de courtine, en élévation sur une hauteur de 2 étages, percé de baies
rectangulaires et de fenêtres à meneau avec linteaux trilobés. Ce mur est
soutenu au sud par deux contreforts, dont l'un supporte encore le culot
d'une échauguette. À l'extérieur du château, entre l'enceinte et les talus
de la butte, a été aménagé un fossé sec doublé d'une levée externe, dont la
dénivellation totale est partout proche de six mètres. (1)
Éléments protégés MH : le château de Thil (ruines) : classement par arrêté
du 12 septembre 1905.
château de Thil 21390 Vic-sous-Thil, tél. 06 08 23 24 19,
ouvert au public de Pâques à fin juin et de septembre à octobre, W.E. et
jours fériés de 10h à 18h30. En juillet et août du mardi au dimanche de 10h
à 18h30, ouvert pour les journées du patrimoine. Illuminations du château
jusqu'à minuit en été.
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