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Château de Beaumanoir à Evran
 
 

         La seigneurie de Beaumanoir en Evran est liée à l'illustre lignage chevaleresque du même nom dont les origines remontent aux premiers temps de la féodalité. Le site du château primitif, mentionné dans les sources à partir du début du XIIIe siècle, est controversé: certains auteurs pensent qu'il se trouvait à peu près à l'emplacement du château actuel; d'autres le situent à proximité sur une parcelle au nord-est, dite le Clos du Petit Bois (cadastre de 1845), ou dans l'ancien village de Beaumanoir lui-même, traversé par la grande route de Rennes à Dinan, d'autres auteurs encore dont René Couffon le positionnent vers la Roche, plus proche de la Rance dont il commandait le passage. Ces différentes hypothèses demanderaient à être confirmées par des vestiges archéologiques. Alphonse Marteville et Pierre Varin mentionnent en 1843 quelques ruines à trois cent mètres du logis actuel. Il peut s'agir des vestiges du château mais également de substructures d'un établissement gallo-romain comme l'évoque à cet emplacement la carte archéologique. Quant à Ch Lemaout, en 1851, il remet en cause le site même et évoque des opinions partagées quant au lieu de résidence de Jean III de Beaumanoir, héros en 1351 du "Combat des Trente", qui aurait pu être le château de Carmeroc. Enfin, tout le monde s'accorde pour dire que se sont les guerres de la ligue, particulièrement dévastatrices sur ce territoire qui ont ruiné le château féodal.
A la fin du XVIe siècle, il est mentionné comme étant abandonné et inhabitable. La seigneurie de Beaumanoir fut rachetée le 28 février 1619 par François Peschart, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, conseiller au Parlement de Bretagne, seigneur de Bossac et de Bienassis. Il entreprend la construction du château actuel sur un nouveau site vers 1628-1630 (deux dates étaient portés sur l'un des bâtiments selon une description de 1843). Ces descendants poursuivront le chantier comme en témoignent des différences stylistiques et des détails constructifs qui indiquent une rupture puis une reprise des travaux (qualité différente de la sculpture du grand portail, absence d'homogénéisation des chaînages harpés, consoles et corniches différentes, ailes du logis plus basses que celles prévues à l'origine). La reprise du chantier donne l'impression que le parti originel, savant et ambitieux a été simplifié. Le logis dont les travées sont dépourvues d'ornements se conforme davantage à la mode du milieu du XVIIe siècle. Il est sans doute construit pour Jean-Baptiste Peschart, baron de Beaumanoir qui se marie avec Pétronille Brunet en 1640 (elle meurt à Beaumanoir en 1641) ou leur fils Joseph Peschart qui épouse en 1671 Suzanne Marie Riaud de Galisson.
Le domaine est apporté par la suite en dot à Joseph Le Meneust de Bréquigny par son mariage avec Marie-Françoise Peschart, le 8 avril 1686. Ces derniers cèdent le château à Jeanne Leray dont la fille héritière se mariera à François de Langle de Kermorvan, comte de Beaumanoir, conseiller puis président à mortier au Parlement de Bretagne. Leurs descendants ont possédé le domaine de Beaumanoir jusqu'à sa vente au Conseil Général des Côtes d'Armor, le 5 novembre 1963. La date de 1836, portée sur une souche de cheminée, correspond aux aménagements et transformations du château par Renée Lefranc-David et Louis Marie de Langle-Beaumanoir. Le logis a été découronné de ses lucarnes et souches de cheminées sculptées en pierre de taille des faluns, les pavillons en carène ont été supprimés au profit d'une toiture simplifiée à faible pente dans l'esprit plus austère du moment. Après 1947, à la mort de Marie de Langle, le château est petit à petit dépossédé de l'ensemble de son mobilier et de ses boiseries: lambris et parquets. Des lambris Louis XV ont été récupérés du bûcher d'une ferme voisine, en 1980, pour les remonter depuis au manoir de la Motte-Saint-Jean à Saint-Coulomb. Le château est loué après 1947 et transformé partiellement en colonie de vacances et en bâtiment d'élevage agricole.
Les photos prises en 1963 lors de l'achat de la propriété par le département des Côtes d'Armor témoignent du délabrement du château à cette période. Les toitures sont en partie ruinées et le bâti est envahi par la végétation. La rénovation du château est confiée à Jean Voizard, architecte des Bâtiments de France et à Jean Sonnier, architecte en chef des Monuments Historiques. Des constructions neuves sont incluses dans les travaux à entreprendre afin de s'adapter aux besoins de l'Institut Départemental d'Education Spéciale, qui occupera les lieux à partir de 1969, puis aux services de l'hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu de Léhon à partir de 1979 jusqu'en 1998. Inhabité depuis plusieurs années, le château a été récemment vendu à un particulier. Une attribution incertaine Comme pour l'emplacement du premier château, l'attribution du nouveau château à un architecte de renom n'est pas certifiée par des sources écrites. Plusieurs architectes parmi les plus talentueux ont été cités: Salomon de Brosse, Jacques Corbineau, Etienne Corbineau, Thomas Poussin. Tous ces architectes ont travaillés au chantier du Parlement de Bretagne à Rennes et c'est vraisemblablement dans cet entourage qu'il faut rechercher le ou les maîtres d'œuvres. Il y a pu en effet y avoir un architecte de conception et un architecte d'exécution.
L'attribution d'une conception architecturale à Salomon de Brosse a été écartée par René Couffon principalement en raison de son décès en 1626. L'attribution à Jacques ou Etienne Corbineau en tant que concepteur d'une intention architecturale, plans et élévations n'est pas a écarter mais le traitement de la sculpture qui généralement fait honneur à ces architectes, n'est pas ici d'assez bonne facture pour leur en attribuer la paternité. Quant à Thomas Poussin, qualifié d'architecte du roi, il reconstruit en 1611 le château de Chateauneuf d'Ille-et-Vilaine et en 1617 celui du Rocher Portail à Saint-Brice en Coglés. Des recherches récentes conduites par Amélie Decaux sur le château de Chateauneuf d-Ille-et-Vilaine nous permettent de restituer le jeu savant des toitures de ce château. Le châtelet d'entrée était surmonté d'une toiture à l'impériale et le logis s'imposait en fond de cour par sa grande hauteur (cinq niveaux) et sa couverture complexe, pavillon à coyaux avec une cage d'escalier coiffée d'une grande toiture à l'impériale, le tout joint à l'une des trois tours rondes de la forteresse. La référence à cet architecte est induite aussi à Beaumanoir par le traitement savant des trompes en encorbellement, le jeu des bossages désormais à la mode et l'emploi sur les piliers du portail de bossages aplatis. Le château de Beaumanoir aurait-il été construit par Thomas Poussin en référence à l'architecture de son confrère Jacques Corbineau?
Plan en quadrilatère autour d'une cour avec une aile d'entrée plus basse reprenant les modèles français des châteaux de la seconde Renaissance. Le corps de logis est à cinq travées en façade, il est composé d'un étage de soubassement et de deux étages carrés surmontés d'un étage en surcroît transformé lors des restaurations du 19e siècle (lucarnes détruites et toitures refaites). La partie centrale du logis, qui contient un escalier rampe sur rampe en pierre, est simple en profondeur tandis que les pièces latérales sont double en profondeur et forment un avant corps sur le jardin. Deux ailes, plus basses en rez-de-chaussée avec étage de comble, encadrent le logis et mènent aux pavillons du corps d'entrée. Celle de l'ouest sert de communs, celle de l'est abrite une galerie à l'étage qui communique avec la chapelle haute située dans le pavillon d'entrée. Les pavillons de structures extérieures semblables sont couronnés d'une toiture savante en carène ou toit à l'impériale sommée d'un lanternon de même forme. Les pavillons sont flanqués d'une tourelle d'escalier, de plan carré, hors œuvre sur trompe qui concentre une bonne partie du décor sculpté: bossages en pierre de taille, cariatides présentant un écu et un décor de vigne. L'aile d'entrée surmontée d'une balustrade fait également office de chemin de ronde et de liaison entre les deux pavillons. Le portail à fronton courbe porte les armoiries de la famille de Langle-Beaumanoir: d'azur au sautoir d'or, accompagné de quatre billettes de même, surmontées d'une couronne de marquis et encadrées de deux lions. Les piédroits du portail à bossages plats un sur deux font référence aux colonnes baguées des traités d'architecture d'Androuet du Cerceau et de Philibert de l'Orme. La tour ouest renferme en rez-de-chaussée, un fournil, celle de l'est comprenait une sorte de crypte où reposèrent jusqu'en 1963, les corps des défunts de la famille de Langle-Beaumanoir. Au niveau supérieur, la chapelle voûtée en pierre des faluns a conservé une partie de son mobilier. (1)

Éléments protégés MH : la porte d'entrée et les deux tours carrées, ainsi que le mur reliant la porte aux tours : inscription par arrêté du 21 novembre 1925. Les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments, y compris les communs : classement par arrêté du 23 avril 1965.

château de Beaumanoir 22630 Evran, tel. 06 83 36 16 55 ou 06 20 49 26 84, extérieurs ouverts au public du 1er juillet au 30 septembre, visite pour groupes sur rendez-vous toute de l'année. Location de salles pour mariages, anniversaires, séminaires...

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(1)
    source de l'historique : https://inventaire.patrimoinebretagne.fr

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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