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Le château de Chalonge est une des belles demeures
historiques des XVe et XVIe siècles disséminées dans la campagne de Dinan.
L'aspect romantique du château provient de ses façades hétérogènes
inachevées de grandes qualités architecturales qui se détachent sur un fonds
boisé. Les lucarnes et souches de cheminées en pierre de taille des Faluns
figurent parmi les plus belles réalisations conservées sur ce secteur en
cette pierre coquillière. Directement inspiré des recueils d'architecture de
l'époque, ce travail ornemental savant atteste de la grande maîtrise des
savoir faire et servira de référence jusqu'à la fin du XVIIIe siècle à un
atelier local de tailleur de pierres. Le décor très fouillé des
amortissements de lucarnes et souches de cheminées est d'autant plus
étonnant que celui-ci n'est pas totalement visible à l’œil nu.
La seigneurie du Chalonge en Trévron apparaît dans les actes dès le XIIIe
siècle. Olivier du Chalonge, qualifié de chevalier, est mentionné dans deux
chartes du prieuré de Léhon, en 1253 (Preuves de Dom Morice), puis en 1277
avec son épouse Agnès au sujet d'un accord avec les moines pour leur moulin
de Trévron. Leur fils Jean du chalonge est cité en 1304 dans le testament du
duc Jean II, pour un legs de neuf livres. Son sceau, apposé à une quittance
de l’an 1306, relative à ce legs, représente six molettes d’éperon. Le fief
passe à la famille du Breil dès la fin du 14e siècle, Roland du Breil
(1370-1469) qui épouse Olive Chastel est dit, écuyer, seigneur du Chalonge
en Tréveron. Leur fils Olivier du Breil comparait à la montre de 1480, où il
est précisé ses 800 livres de revenus, somme importante au regard des autres
revenus des seigneuries du pourtour de Dinan. Cette famille reconstruit le
château-fort dont une des puissantes tours avec chemin de ronde et
mâchicoulis subsiste toujours et traduit l'ancienneté et le prestige féodal
du lieu. A la fin du XVIe siècle, le château est de nouveau réaménagé afin
d'être mis au goût du jour, déploiement des volumes, hautes et plus larges
baies rectangulaires, lucarnes à frontons triangulaires décorées d'ordres
antiques, hautes souches de cheminées très ornées en calcaire des faluns. La
richesse du décor et l'ambition du programme architectural sont sans doute à
mettre en relation avec les nouvelles charges et distinctions des du Breil.
Rolland du Breil, qualifié de chevalier est cité en 1573 comme chevalier
de l'ordre du Roi puis en 1578 comme guidon de la noblesse de Saint-Malo. Un
contrat de mariage daté de juin 1580 précise qu'il épouse, en secondes
noces, Françoise de Boislehou, fille aînée de noble et puissant messire
Jehan du Boislehou, également chevalier de l'Ordre du Roi. Les armoiries de
la famille du Breil: D’azur à un lion d’argent, armé et lampassé de gueules
entourées du collier de l'ordre de saint-Michel sont placées entre la
fenêtre de la salle et celle de la chambre de l'étage et sur les souches de
cheminées extérieures. Celles de la façade ont été buchées à la Révolution.
D'autres blasons situés au-dessus de la porte d'entrée témoignent de
commanditaires plus récents. Albertine de Kerhoënt, dont les armes sont un
losangé d’argent et de sable, épouse au Hinglé, le 8 octobre 1895,
Pierre-Henri-Rémy Ruinart de Brimont dont les armes sont d'azur au chevron
d'or accompagné en chef de deux étoiles d'argent et en pointe, d'un cœur du
même; au chef d'or, chargé d'une rose de gueules. Ce couple entreprendra la
restauration du château sans pouvoir mener à terme leur projet de
reconstruction de l'aile à gauche de la tour.
Le château, situé au sud-ouest du bourg, sur la rive sud du Guinefort qui
forme une limite communale avec le Hinglé, possède un aspect romantique
provenant de ses façades hétérogènes inachevées de grandes qualités
architecturales. Les lucarnes et souches de cheminées en pierre de taille
des Faluns figurent parmi les plus belles réalisations conservées sur ce
secteur en cette pierre coquillière. Directement inspiré des recueils
d'architecture de l'époque, ce travail ornemental savant atteste de la
grande maîtrise des savoir faire et servira de référence jusqu'à la fin du
XVIIIe siècle à un atelier local de tailleur de pierres.
Éléments protégés MH : le château de Chalonge en totalité : inscription par
arrêté du 4 février 1926. (1)
château de Chalonge
22100 Trévron, propose la location de chambres d'hôtes dans le moulin du
château.
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