|
On ignore quel est le fondateur de la tour de
Tennessus. Un aveu de 1404, le plus ancien que l’on connaisse, constate
qu’elle était alors possédée par Challots des Prés, seigneur de
Fontenioux-Rolland, du fait de sa femme, Isabelle du Fontenioux, qui la
tenait à hommage lige du seigneur d’Airvault. Lors du siège de Parthenay, en
1419, par l’armée du Dauphin, aux ordres du comte de Vertus, un détachement
vint aussi attaquer le château de Tennessus qui était alors possédé par
Guillaume de la Court, l’un des rebelles à l’autorité royale. Mais cette
forteresse résista aussi longtemps que Parthenay: elle tenait encore au
moment de la capitulation du 31 août, dans les stipulations de laquelle elle
fut comprise. On trouve le château, en 1486, entre les mains de Catherine de
Luxembourg, veuve du connétable de Richemont, et peu de temps après, le
domaine passe à Regnault de Grany, écuyer. Tennessus devint la propriété des
Bodet de la Fenêtre au commencement du XVIe siècle. Ses fortifications
offraient de trop précieux moyens de résistance pour ne pas être utilisées
pendant les Guerres de Religion. Un groupe de ligueurs s’y cantonna en 1590
et se mit en relation avec les ligueurs de Poitiers. On ne sait pas combien
de temps ils s’y maintinrent, mais ils causèrent sans aucun doute de graves
soucis au sieur de Malicorne, gouverneur du Poitou, qui avait établi son
quartier général tout près de là, à Parthenay. Toutefois, Malicorne, suivant
toute probabilité, parvint à les déloger de Tennessus, comme du château de
Saint-Loup qu'il leur enleva en janvier 1591.
Une sentence du Présidial de Poitiers, du 12 mars 1607, ayant ordonné la
vente par justice de Tennessus pour payer François Mothais, curateur de
François Bodet, ce château devint la propriété d’une branche de la grande
famille des Chasteigner. Les nouveaux seigneurs y résidèrent jusqu’à la
Révolution. Leurs derniers descendants émigrèrent en 1792. Leur homme
d’affaires, Jean Voyer, demeuré à Tennessus, fut condamné à la déportation
comme complice d’une émeute à Amailloux. Le château lui-même fut condamné à
la démolition par arrêté du directoire des Deux-Sèvres, du 25 mars 1793.
Mais cette tour, célèbre dans l'histoire du pays et si souvent menacée dans
le cours de sa belliqueuse existence, échappa heureusement à ce nouveau
danger, car l’arrêté révolutionnaire ne fut jamais exécuté. Après plusieurs
propriétaires pendant les XIXe et XXe siècles, ce précieux témoin du passé
semblait voué à sa ruine. Mais le château fut acheté en 1960 par le
sculpteur Dominique Piéchaud, qui a entrepris aussitôt les réparations les
plus urgentes. En 1989, le château fut vendu encore une fois, tombant
finalement aux mains des "Anglais". Ces nouveaux propriétaires espèrent
continuer les travaux de restauration et, à l’avenir, ouvrir des parties de
cette magnifique forteresse au public. Le château de Tennessus est un
vestige presque intact des temps féodaux, une forteresse noble née des
guerres anglo-françaises du XIVe siècle et qui présente une très fidèle
image de la vie au Moyen Age.
La tour carrée, bâtie sur d’amples proportions, est la partie la plus
ancienne; elle était peut-être isolée à l’origine. L’angle sud-est où est
logé l’escalier en vis assez étroit s’arrondit en forme de tourelle
couronnée par des mâchicoulis. L’angle nord-est forme une saillie carrée sur
la face orientale et est également surmonté de corbeaux. Une tourelle ronde
soutenue en encorbellement couronne le sommet de l’angle nord-ouest et est
elle-même munie de mâchicoulis. Un petit moucharaby défend la face
septentrionale. L’angle sud-ouest est garni simplement sur ses deux faces de
plusieurs mâchicoulis. Le rez-de-chaussée est un cellier voûté obscur:
au-dessus règnent deux étages d’une pièce chacun, avec de superbes cheminées
en granit et de rares ouvertures de forme carrée. La grosse tour ronde
placée en avant et sur l’angle sud-est de la tour carrée n’est pas aussi
ancienne. Elle date du XVe siècle, ainsi que l’indiquent les élégants et
pourtant vigoureux mâchicoulis dont elle est couronnée, et qui servaient de
supports à un chemin de ronde. Un escalier en vis, très vaste, placé dans
une tour bâtie en arrière, conduit dans les divers étages et appartements.
L’autre tour, qui précède le donjon sur l’angle sud-ouest, est d’un moindre
diamètre et encore moins ancienne. Si l’on en juge par ses petites
ouvertures cintrées, elle pourrait bien ne dater que du XVIe siècle; mais
elle a pu en remplacer une autre plus ancienne ou être modifiée. C’est entre
ces deux tours qu’on pénètre dans le château par un pont-levis et une cour
d’honneur. Une enceinte extérieure, dont on aperçoit quelques traces,
entourait les métairies qualifiées de village au Moyen Age. Un souterrain,
si l’on en croit la tradition, reliait le château de Tennessus à celui de
Parthenay. (1)
Éléments protégés MH : le château : inscription par arrêté du 7 janvier
1943. Le sol des deux parcelles des jardins, avec leurs murs de clôture :
inscription par arrêté du 28 septembre 1993. Les communs: inscription par
arrêté du 19 septembre 2007.
château fort de
Tenessus 79350 Amailloux, tel. 05 49 95 50 60, hébergement en chambres
d'hôtes, visite du château de septembre à juin de 12h à 16h30, visites de
groupe sur rendez-vous...
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
Photo de droite provenant du site
:
www.all-free-photos.com,
nous remercions chaleureusement son propriétaire.
A voir sur cette page "châteaux
des Deux-Sèvres" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
|