|
Il reste à vrai dire peu de chose de cette
importante construction, propriété de la famille Grimouard depuis le XVe
siècle. Le 3 mars 1449, Clément Grimouard, par sa mère, Jeanne de Mazée,
dame du Péré, n’était alors que co-propriétaire d’un ensemble peu important
constitué d’une "préclôture" autour de son habitation avec vergers, vignes,
jardins et prés pour faire paître son troupeau. La propriété, qui se
trouvait intégrée à un village comptant de nombreux foyers, se réduira avec
les achats et échanges successifs effectués par les Grimouard à partir du
XVe siècle. Jean Grimouard, petit-fils de Clément, fit sa fortune dans la
suite des puissants seigneurs d’Oiron, comme maître d’hôte d'Hélène de
Hangest, femme d’Artus Gouffier, grand-maître de France, gouverneur de
François 1er. Il peut ainsi racheter, le 12 février 1521, pour 416 livres
tournois, la seigneurie du Péré à son seigneur Jean de Granges. La famille
s’installe définitivement au Péré et en fait sa résidence principale. En
1564, Geoffroy Grimouard, fils de Jean, est devenu un important personnage
de la cour: valet de chambre de François 1er et l'un des cent gentilshommes
de la maison du roi. La faveur de la famille semble s’estomper au XVIe
siècle et les seigneurs du Péré en profitent pour agrandir et pour racheter
les maisons du village trop proches du château. A la Révolution, le domaine
du Payré, métairie, château, pigeonnier et 660 boisselées de terre, fut
acheté par le citoyen Jérôme Martineau de Coulonges, mais, après les
vicissitudes de cette période, le château et les terres reviendront entre
les mains de la famille Grimouard.
L'incendie du château en 1836 a entraîné de nombreuses modifications,
réemplois d'éléments anciens dans les bâtiments d'exploitation et
l'impossibilité aujourd'hui d'avoir une lecture des différentes étapes de
construction. Néanmoins, l'ensemble primitif, de plan carré, ceinturé de
douves et d'une enceinte munie de tours d'angle avec pont-levis à l'est, se
retrouve aisément à partir du tracé des douves comblées au XIXe siècle. Une
tour ronde flanquait à l’est le pont-levis; menaçant ruine, elle a dû être
détruite récemment. Une seconde tour toujours visible témoigne comment
l’ensemble des défenses avait été combiné pour permettre le tir croisé
d’armes à feu. Parmi les nombreux éléments décoratifs réintroduits dans les
murs, un arc en accolade flamboyant avec feuilles de chou indique une
construction élaborée dès le XVe siècle. Mais c’est au XVIe siècle, période
des grands travaux effectués au Payré, que peut être rattaché le corps de
bâtiment situé au sud, qui à l’origine a pu être une aile d’angle comme au
château très proche de Coulonges-les-Royaux. Cette partie a conservé un
pavillon rectangulaire et une porte en plein cintre encadrée de pilastres
avec un linteau décoré de rosaces et triglyphes, le tout coiffé par un
fronton triangulaire. Ce parti décoratif était repris au dernier niveau de
l’élévation où les lucarnes étaient surmontées de frontons triangulaires,
actuellement déposés et dispersés dans le jardin. Si l'impulsion donnée par
l’exemple des Gouffier a permis au château de Payré de devenir un ensemble
majeur dans les années 1535-1540, sa situation et sa proximité du grand
chantier de Coulonges-les-Royaux soulignent l’importance de l’activité
architecturale du foyer bas-poitevin. (1)
château du Pairé 79160 Coulonges sur l'Autize, propriété privée, ne se
visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
des Deux-Sèvres" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
|