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Au cœur du pays de Gâtine,
proches des ruines de la Meilleraye, se dressent les tours du vieux château
féodal de la Guyonnière. Relevant autrefois de la Meilleraye, la seigneurie
de la Guyonnière est mentionnée dès 1340 dans l'inventaire des titres
d'Airvault. Elle était tenue à cette époque par Aimery de Prinçay, puis
passa dans la seconde moitié du XIVe siècle à Guy de Liniers le Jeune. En
1387, la Guyonnière était au mains de Louis Moysen. La famille Moysen, dont
l'un des membres (Guyart, avocat et légiste) participa à l'élaboration de
l'ouvrage Les coutumes du Poitou, posséda la Guyonnière jusqu'en 1619. Le
château fut acquis à cette époque par François de l'Advocat (ou Lavocat),
écuyer, seigneur de Beauchamp et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
A la fin du XVIIe siècle, la terre de la Guyonnière passa par mariage aux
Rabault, puis, au début du siècle suivant, aux La Barre-Contray. En effet,
Marie Anne Louise Rabault avait épousé Charles Philippe La Barre, chevalier
de Saint-Louis, seigneur de Contray, la Maison-Blanche, Saint-Pardoux et
autres lieux. Il était premier maréchal des logis des chevau-légers de la
garde ordinaire du roi et maître de camp de cavalerie. À leur mort, avant
1736, le domaine revint par héritage (il semble qu'ils n'aient pas eu de
descendance directe) à lfamille de Moysen. Louis de Moysen fut le dernier
seigneur de la Guyonnière. Ce page de la Grande Ecurie et capitaine au
régiment de Normandie émigra pendant la Révolution française. Ses nombreux
biens, dont le château de la Guyonnière, furent confisqués et vendus au
profit de la Nation. Le château fut racheté par son épouse séparée,
Marguerite Françoise Jouault, le 3 thermidor an IV. Elle mourut en 1802
laissant pour héritier son fils François Xavier de Moysen. Le 2 mai 1804, ce
dernier vendit le domaine à Jacques Labbaye, agriculteur. En 1839, il devait
à nouveau changer de mains puisqu'il fut cédé à M. de Manceau, puis il est
passé par héritage à la famille de Liniers et revendu, en 1890, au profit de
M. Jamain, notaire à Parthenay.
La Guyonnière est un important manoir féodal typique avec ses bâtiments
entourés de douves alimentées par des sources, son jardin d'agrément cerné
de fossés profonds en eau eux aussi et, non loin de là, son bois, réserve de
chasse seigneuriale. Construite pour la plus grande partie au XIVe siècle
sur des radiers d'aulne reposant dans les marécages, la Guyonnière fut sans
doute reprise au XVe siècle (partie construite sur le rocher), puis à la fin
du XVIe siècle. L'ensemble des constructions forme un quadrilatère flanqué
aux quatre angles de tours dont l'une abrite un colombier de 800 boulins. On
pénètre dans la cour intérieure par deux portes, l'une cochère, . l'autre
cavalière, barrées par des ponts-levis surmontés d'une bretèche à
mâchicoulis (fin XVIe siècle). A droite de l'entrée, on peut voir un
bâtiment remanié à la même époque et qui conserve de cette période une
superbe charpente et de très belles cheminées. Le bâtiment central (façade
sur la cour) abritait les pièces publiques éclairées par des baies à
meneaux. On y accédait par un escalier en vis dans une tourelle qui dessert
aussi le grenier au-dessus des écuries et le logis seigneurial. A la suite
d'un incendie, il ne reste actuellement de ce logis que les murs, les baies
et une cheminée. On accède au jardin par un petit pont-levis. Sur cette île,
il vient d'être réimplanté un jardin d'inspiration médiévale composé de neuf
clos où se côtoient fleurs, légumes, plantes mellifères, médicinales,
aromatiques, petits fruits, roses anciennes, arbustes et arbres de vieille
souche. (1)
Éléments protégés MH : le château, y compris les cheminées et les douves :
inscription par arrêté du 4 mars 1986.
château de
la Guyonnière 79420 Beaulieu-sous-Parthenay, tel. 05 49 64 22 99, Madame
Viviane Dugois, ouvert au public, visite du 1er juin au 14 juillet et du 20
août au 30 septembre, visite guidée, sur rendez-vous, toute l'année.
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