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L'aubépine (alba spina, épine
blanche) est à l’origine de ce vocable. Par une métathèse ou transposition,
le langage populaire dit l’ébaupin, l’ébaupine. L’Ebaupinaye est donc le
lieu garni d’épines blanches, d’aubépines. Les plus anciens possesseurs
connus de cette terre, qui était de la mouvance d’Argenton, appartiennent à
la famille de Vendel. Perrot de Vendel, seigneur de l’Ebaupinaye,
bienfaiteur de Thouars, fut inhumé dans l’église de l'abbaye de Saint-Laon
de Thouars peu avant 1437. Hardouin de Vendel fut capitaine du château
d’Argenton et l’un des hommes de confiance de Philippe de Commynes de 1480 à
1498. Pendant la Guerre de Cent Ans, Hurtaut de Vendel avait pris le parti
du prince de Galles. Pour l’en punir, des lettres royales d’août 1569 lui
enlevèrent "des livrées de terre". Au XVIe siècle, par le mariage d'Amboise
de Vendel avec René Tusseau, l’Ebaupinaye passa à cette famille. Devenue
veuve en 1565, Amboise de Vendel vendit l’Ebaupinaye à Charles d’Hillerin
qui le posséda jusqu’en 1692. A cette date le domaine passa à Claude de
Châtillon, baron d’Argenton. Après la Révolution, l’Ebaupinaye fut vendu
comme bien national. C’est en février de l’année 1458 que des lettres de
Charles VII accordèrent à François de Vendel, chevalier, la permission de
fortifier son "hostel" de l’Ebaupinaye. Il profita de cette autorisation
pour construire une maison forte, type d’architecture guerrière du XVe
siècle dont les ruines, œuvre de la Révolution de 1793, sont encore
remarquables.
Les charpentes et les planchers ont disparu, dévorés par l’incendie pendant
les Guerres de Vendée. Cette forteresse carrée, entourée de douves
qu’enjambe un pont marquant l’emplacement d’un pont-levis, est flanquée sur
ses angles de quatre grosses tours et d’une cinquième sur sa courtine
principale. Un haut parapet crénelé reposant sur une élégante ceinture de
mâchicoulis couronne sur tout le pourtour le sommet des tours et des
courtines et lui imprime un caractère belliqueux plein de charme. Au-dessus
surgissent les pignons qui portaient les charpentes avec leurs larges
fenêtres à croisillons. Des fenêtres semblables sont percées dans les
courtines, principalement dans celles de la façade. Les tours n’ont que de
rares et étroites ouvertures. L’écusson des Vendel qui se dresse au-dessus
de l’une des fenêtres, sur la façade, témoigne de la construction au XVe
siècle, puisque l’Ebaupinaye avait cessé de leur appartenir au siècle
suivant. La maison-forteresse de l’Ebaupinaye n’est donc pas un intéressant
pastiche du XVe siècle, construit plus tard par un châtelain intelligent,
mais bien une construction défensive édifiée au siècle où fut accordée à
François de Vendel l’autorisation royale de transformer le "vieil hostel".
La margelle du puits porte aussi les armoiries des Vendel (de gueules à
trois gantelets d'argent). Dans l’une des cinq tours se trouve l’escalier
montant jusqu’aux créneaux, soit à hauteur de cinq étages environ. Au
premier étage de la tour d’angle du nord, on voit encore la chapelle
domestique du château; la clef de voûte porte l’écusson des Vendel, qui
étaient de droit chanoines de Saint-Georges d’Argenton (chapelle du
château). On peut encore admirer l’auvent de la monumentale cheminée de la
salle d’honneur, cheminée dans laquelle on pouvait faire rôtir le bœuf
proverbial. Tant dans les diverses tours que dans les salles, on peut
relever la présence de quatorze cheminées de toutes tailles, en plus ou
moins bon état, mais dont aucune ne possède les mêmes jambages ni les mêmes
linteaux. Taillées dans le granit, ces cheminées ont toutes une décoration
différente. (1)
Éléments protégés MH : les ruines du château : classement par arrêté du 8
janvier 1898.
château de l'Ebaupinaye 79150 Le Breuil-sous-Argenton. Le propriétaire
actuel, Claude Corbière, cherche acquéreur désireux et capable de restaurer
et faire revivre cet ouvrage dans le respect des traditions.
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