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Le château, "castrum,
edificum, castellum", de la Mothe-Saint-Héray est mentionné pour la première
fois dans un acte de 1041. Sans doute s’agissait-il d’une construction en
bois élevée sur une motte artificielle au Xe siècle dans un site baigné par
la Sèvre Niortaise. Le château en pierre n’est attesté par les textes qu’au
XIVe siècle. Il était entouré de douves et précédé au nord-ouest d’une vaste
basse-cour carrée ceinte par des fossés et fermée sur trois côtés par des
murs renforcés de tours aux angles. Des communs importants, appuyés sur ces
murs au nord-est et au nord-ouest, pouvaient loger une garnison; quelques
vestiges défensifs (archères) sont encore visibles sur les élévations
extérieures des communs. L’accès au château se faisait par la basse-cour
entre deux tours au coin sud-ouest. Entre 1604 et 1608, l’ancien château de
forme octogonale est transformé en logis Renaissance par Jacques Trotin,
maître architecte du roi. Celui-ci a reconstruit les corps de bâtiments
entre les tours, en conservant le donjon pour Jean de Baudéan, le nouveau
seigneur de la Mothe-Saint-Héray. Son fils Henri et Catherine de
Pardailhan-Armagnac, son épouse, ont fait bâtir entre 1634 et 1640 une serre
voûtée surmontée d’une grande salle, appelée l’Orangerie, et deux pavillons
par Nicolas Tillon, maître maçon de Richelieu. A la même époque les communs
ont été convertis en bâtiments agricoles, notamment une très grande écurie à
mettre trente chevaux et la plus belle grange du Poitou sur la face
nord-ouest. Un logement pour le fermier a été aménagé dans la partie nord de
la face est à la fin du XVIIe siècle.
Dans le troisième quart du XVIIIe siècle, on a commencé à édifier une
nouvelle entrée monumentale sur la face sud-ouest de la grande basse-cour,
mais ce chantier n’a pas été achevé. Amédée de Carvoisin, fils aîné du
seigneur de la Mothe, a commandé en 1778 à Lequin de Latour et au niortais
Jean Charles Bernard d’Agescy un grand projet portant sur l’accès au
château, déplacé du sud-ouest vers le sud-est, la transformation des jardins
et des communs, ainsi sans doute que le remodelage des façades du château.
Mais ces projets n’ont pas abouti à cause de la mort prématurée du
commanditaire en 1783. À la Révolution, le domaine n’a pas été aliéné comme
bien national. Entre 1840 et 1842, la totalité de la propriété a été vendue
en lots et l’acquéreur du logis l’a fait démolir; de nombreuses sculptures
ont été réemployées dans les maisons du canton. Du château, on n’a conservé
qu’une seule image: la gravure de Baugier, contemporaine de la destruction
et publiée à plusieurs reprises. Néanmoins, une grande partie des communs,
partagée en plusieurs exploitations agricoles, a été conservée, ainsi que
l'Orangerie et ses deux pavillons.
La galerie dite Orangerie et ses pavillons ont été construits vers 1640 par
Nicolas Tillon, maître maçon et tailleur de pierre de Richelieu. Le décor
des bâtiments est peut-être dû aux sculpteurs Jacques Nadeau et Jean
Sauvage, dont la présence est attestée à la Mothe en 1643. Ces travaux ont
été commandés par Henri de Baudéan, comte de Parabère, devenu baron de la
Mothe-Saint-Héray en 1633, à la mort de son père, Jean de Baudéan. En
octobre 1645, Henri de Baudéan put acquérir une grande parcelle; il y fit
creuser une pièce d’eau, appelée le Grand Canal, qui, baignant le pied des
pavillons, fut aménagé en orangerie. La grande salle de la galerie avait un
plafond peint et un beau parquet. Un escalier en forme de fer-à-cheval
permettait de descendre de la galerie; un autre escalier de même type, situé
au sud, donnait accès au jardin potager qui faisait suite au parterre de
l’orangerie sur le bord du Grand Canal. Déjà délabrée en 1718, la galerie ne
servait plus qu’à entreposer les bois d'œuvre, c’est-à-dire les bois
utilisés pour les réparations des bâtiments du domaine, à la fin de l’Ancien
Régime. Dans le premier quart du XIXe siècle, la galerie a été transformée
en une habitation comprenant six chambres et des greniers. Lors de la vente
aux enchères du domaine de la Mothe, commencée en décembre 1840, la
galerie-orangerie et les deux pavillons ont été vendus séparément à des
particuliers. En 1860, le propriétaire de l’Orangerie a loué l’édifice au
Département pour le casernement de la brigade de gendarmerie à pied. A
partir de 1913, des particuliers et des associations ont effectué des
démarches pour le classement du bâtiment qui menaçait ruine et qu’un
antiquaire de Poitiers avait même commencé à démonter vers 1924. La commune,
à la suite d’une procédure d’expropriation, est devenue propriétaire de
l’immeuble en 1928. Le pavillon sud ou pavillon du bas a été acquis par la
commune en 1971. La restauration de l’Orangerie, très délabrée et
partiellement démontée, est achevée. (1)
Éléments protégés MH : l'orangerie : classement par décret du 20 juin 1925,
le pavillon d'entrée à gauche de l'ancien château: classement par arrêté du
10 octobre 1927. Le pavillon à droite de l'entrée de l'ancien château :
classement par arrêté du 18 décembre 1927.
château
de La Mothe-Saint-Héray, allée de l'Orangerie, 79800 La Mothe-Saint-Héray,
propriété de la commune.
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