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Château du Coudray Salbart à Échiré
 
 

                 Le Coudray-Salbart est l’une des plus célèbres forteresses de la France médiévale, non seulement pour son bon état de conservation général, mais aussi et surtout pour la qualité de sa construction. Ses hautes tours dominent encore la Sèvre Niortaise à deux kilomètres au nord du bourg d’Echiré. Le site a été identifié comme le mont Milon, compris dans le territoire de la villa mérovingienne du même nom, dépendant de l’abbaye de Saint-Maixent depuis le VIe siècle. Une partie réduite de ce territoire passa aux mains des seigneurs de Parthenay qui en rendent hommage à l’abbé de Saint-Maixent à la fin du XIIe siècle; mais rien ne permet d’affirmer qu’ils aient possédé le site même, et a fortiori qu’ils y aient construit un château avant le XIIIe siècle. Le Coudray-Salbart, en effet, n’apparaît pas dans les textes avant les années 1219-1227, et ses caractéristiques architecturales ne permettent pas de le vieillir beaucoup plus. Cette forteresse a dû être entreprise par Hugues 1er de Parthenay (1182-1218) et poursuivie par son fils. La construction d’un tel monument suppose des moyens considérables, et à première vue sans rapport avec les revenus de la seigneurie foncière des Parthenay. C’est avec l’aide du roi d'Angleterre que la place fut créée ou connut un réel développement. Les sires de Parthenay participent en effet aux luttes qui opposent le roi de France et le roi d’Angleterre pour la possession du Poitou. Ils sont plus volontiers attachés au deuxième, qui leur verse des sommes d’argent considérables pour fortifier leurs châteaux; mais à plusieurs reprises, leur fidélité est remise en cause et l’aide anglaise doit cesser.
Le rythme des travaux de fortification a donc dû se plier aux événements qui replacent la seigneurie de Parthenay sous le contrôle du roi de France, jusqu’à la fin des affrontements, en 1242. Le site choisi pour la construction du Coudray-Salbart présente un intérêt stratégique certain. Il contrôle le passage sur la Sèvre et la frontière sud des terres des Parthenay. Jusqu’à la fin du XIIe siècle, la seigneurie est défendue par les places de Parthenay, Secondigny, Germond et Champdeniers. L’entrée en guerre des seigneurs de Parthenay aux côtés de Jean sans Terre justifie en cet endroit l’édification de deux autres forteresses, Béceleuf et surtout le Coudray-Salbart. Ces deux châteaux font face aux châteaux ennemis des sires de Lusignan (Mervent, Vouvant, Cherveux, Saint-Gelais). Dès la fin du XIIIe siècle, le Coudray-Salbart n’est plus qu’une forteresse secondaire, peu à peu dépassée par les nouveaux moyens d'attaque des places. Bien qu’une garnison y soit attestée jusqu’au début du XVIe siècle, l’édifice n’est pas entretenu. La colline sur laquelle est construit le château est isolée du plateau voisin par des carrières. Le tracé de la place épouse cet éperon barré entouré de profonds fossés secs. Le calcaire qui en fut extrait a certainement servi à la construction, réalisée presque entièrement en bel appareil de pierre de taille. Le château proprement dit est précédé d’une basse-cour à l’ouest. Le rempart qui la délimitait est en grande partie arasé. L’actuelle maison des gardiens marque l’emplacement de l’ancienne entrée, qui était ouverte entre deux tours et précédée d’une barbacane.
Cette partie du site est très ruinée, mais une description du XVe siècle fournit de précieuses indications; elle nous apprend que la basse-cour renfermait une chapelle, un four, une forge, et divers bâtiments. C’est par la tour du Portal que l’on accède à la cour intérieure, en franchissant des fossés sur un pont de bois (récemment restitué). L’enceinte principale délimite une vaste cour. Elle est presque rectangulaire, et flanquée de quatre tours d’angles (tours du Moulin, de Bois-Berthier, Tour-Double et Grosse-Tour). Les tours Saint-Michel et du Portal occupent le milieu des deux plus longs côtés. Ces tours rondes, bien conservées, sont reliées par des courtines dont la particularité est d’offrir deux niveaux de circulation: le chemin de ronde au sommet des murailles, et la gaine, galerie couverte d’un berceau brisé, ménagée dans l’épaisseur des murs. Cette gaine, percée d’archères, permettait surtout de contrôler la circulation dans le château en multipliant les obstacles (portes, assommoirs) à l’entrée des tours. La Grosse-Tour, qui contient la plus grande salle du château, rappelle les anciens donjons romans, avec sa porte ouverte à mi-hauteur. Mais elle n’en conserve ni le rôle d'habitation seigneuriale, ni la situation, puisqu'elle est intégrée à l’enceinte bien qu’étant isolée de la gaine. Chaque tour possède une ou deux salles dont les voûtes et leur décor traduisent le début du XIIIe siècle (berceaux, coupole, arc de cloître, voûtes d’ogives angevines aux nervures reposant sur des culots ou des chapiteaux sculptés). En dépit de quelques anomalies, le plan d’ensemble traduit la recherche d’un tracé régulier; mais celui-ci n’a pas présidé à la construction du château. Il semble plutôt que l’on ait tenté de régulariser ou de réorganiser une enceinte plus ancienne.
Des vestiges de fortifications apparaissent en effet dans la cour, en partie englobés dans le château actuellement connu. Ce sont les témoins de la première phase de construction du Coudray-Salbart. Au-delà des deux étapes de construction mises en évidence par A. Beaugier, le château traduit en fait une évolution complexe qui a pu se poursuivre pendant un demi-siècle, avec des interruptions, des changements est probable que le seigneur de Parthenay n’avait pas suffisamment de moyens pour entreprendre simultanément de tels ouvrages, et que le projet initial ait évolué en fonction des sommes dont il disposait pour la fortification. Certains éléments défensifs du Coudray-Salbart sont encore rares au début du XIIIe siècle (archères à niches, gaine, éperon en amande). La forteresse montre bien les problèmes posés par l’adaptation des modes de construction locaux aux nouveaux impératifs de la défense. Seule la dernière phase de construction traduit une conception d’ensemble de la fortification et un programme technique cohérent et planifié. Il passe par le renforcement du front est, avec deux tours jumelles dotées d’éperons en amande et, surtout, par la création de la gaine sur tout le périmètre de l’enceinte. Des reprises de construction montrent en effet qu’en certains endroits, la voûte de la gaine a été posée sur une muraille préexistante. Abandonnée depuis plus de quatre siècles, la forteresse présente des vestiges impressionnants. N'ayant jamais été associée à une agglomération, elle a été vite délaissée et est restée isolée, ni remaniée ni démantelée, ce qui explique son excellent état de conservation. L'ensemble du site est une propriété privée ouverte au public, une association locale en assure la conservation. (1)

Éléments protégés MH : les ruines du château ainsi que le terrain qu'elles occupent : classement par arrêté du 24 novembre 1952. Le sol sur lequel les ruines s'élèvent : classement par arrêté du 31 mai 1954

château du Coudray Salbart 79410 Échiré, ouvert au public, du samedi 15 juin au samedi 31 août, ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 14h30 à 18h30. Visites guidées à 10h30, 14h30 et 16h30 (hors jours d'animations), du samedi 1er septembre au dimanche 3 novembre, ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 14h à 18h (visite guidée le dimanche, à 15h, hors jours d'animations).

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château du Coudray Salbart

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château du Coudray Salbart

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(1)
     Extrait de Châteaux, Manoirs et Logis des Deux-Sèvres, en vente sur http://patrimoines-et-medias.pagesperso-orange.fr

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
 
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