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Château de Glénay (Deux-Sèvres)
 
 

 C’est sur le sommet d’une petite roche escarpée que se dressent fièrement les ruines imposantes du château de Glénay, au-dessus du Thouaret. Primitivement, ce fut un capitaine qui commandait une maison forte surveillant le passage à gué de la rivière; plus tard, le seigneur vint habiter la maison et la transforma en château. Sa date de fondation n’est pas exactement connue. C’est en 1110 que remonte le premier document en latin où il est fait mention d’un certain Simoni de Glennioco, dont le nom se transforma pour devenir Glénay à partir de 1319. Au cours des siècles, la forteresse évolua de simple hébergement à château féodal. En 1386, pendant la Guerre de Cent Ans, Jean de Beaumont répara les fortifications endommagées. Après les Guerres de Religion, le château fut restauré, agrandi et surtout doté d'appartements plus confortables dans le bâtiment central de style Renaissance, aux fenêtres à meneaux. C'est aussi à cette époque que le seigneur fit construire la chapelle Sainte-Marguerite à l'intérieur d'une grosse tour fortifiée renfermant la chapelle elle-même et, au-dessus des voûtes, pour le service de défense, une grande salle d'armes percée de fenêtres et de meurtrières alternées. Un peu plus tardivement s'est réalisée la construction de du pigeonneir. L'importance du domaine peut se juger à ses 2400 boulins (nids de pigeons). Au cours des siècles, trois familles nobles se succédèrent au château de Glénay: les Beaumont, les Saint-Gelais de Lusignan et les Vignerot de Pontcourlay, plus tard ducs de Richelieu. Par son mariage, Jean 1er de Beaumont devient le seigneur de Glénay en prenant le nom de Beaumont de Glénay. Lui succèdent Jean II, Jean III, Guillaume, Miles, Guyard, Jean IV et Jean V qui fut le dernier des Beaumont. La fille de Jean V et de Catherine Rateau de Curçay, Madeleine, à la mort de son père reçut en héritage la seigneurie de Glénay. Elle l'apporta en dot à son mari, Merlin de Saint-Gelais, qui était premier maître d'hôtel du roi, fonction pratique plutôt qu'honorifique, et qui ne résida jamais à Glénay. A la mort de son mari, Madeleine de Beaumont reprit son bien et son décès marqua la fin des Saint-Gelais à Glénay.
Au début du XVIIe siècle, les Vignerot héritèrent du château seulement. Issu d'une vieille famille de la noblesse poitevine, René de Vignerot s'était distingué dans les combats d'Arque et Ivry; il était ami d'Henri IV et devint plus tard l'agent secret de Marie de Médicis. Son héritier René reçut en donation du baron de Bressuire la seigneurie de Glénay (1607). Il épousa Françoise du Plessis de Richelieu, sœur d'Armand du Plessis, futur cardinal de Richelieu. Leur fils François, handicapé physiquement et intellectuellement à la suite d'un accident, fut élevé au château de Richelieu. Il mena une vie dispendieuse qui le ruina. A sa mort, ses enfants furent adoptés par Richelieu. L'aîné prit donc le titre d'Armand Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, seigneur de Pontcourlay et de Glénay. Son fils et son petit-fils s'illustrèrent dans la carrière des armes et furent les derniers seigneurs de Glénay. La sœur d'Armand Jean, Madeleine, remarquable pour sa piété, collabora aux œuvres charitables de saint Vincent de Paul et reçut en 1638 le titre de duchesse d'Aiguillon, normalement réservé aux hommes. Ce fut elle qui fit exécuter et ériger dans le chœur de l'église de Glénay les statues de marbre blanc représentant ses parents. Mutilées, abandonnées, transférées dans d'autres châteaux, ces statues ont finalement retrouvé leur emplacement d'origine en 1936 grâce au nouveau propriétaire M. Réau et à l'abbé Gallais, curé de Saint-Varent. Quant au château, la Révolution l'avait détruit, mais les murailles encore solides se dressent toujours avec orgueil pour donner une idée de ce qu'il devait être dans ses beaux jours (1)
Construit sur un éperon rocheux surplombant la vallée du Thouaret, le château permettait de surveiller le gué qui donnait accès au château depuis le nord et permettait un contrôle de la circulation venant du bourg par le chemin nord-est. L’entrée principale du site se trouve au sud-ouest. Le château est composé d'un logis, d'une chapelle, d'un pigeonnier et des dépendances. Il est protégé naturellement par la barrière naturelle de l’eau au nord et par des douves sèches côté sud. L’entrée principale se fait par un châtelet dont l'une des tours a conservé ses meurtrières. La basse-cour prolongée par les douves séparent les communs du logis. Une cour intérieure dessert le logis, la chapelle et le châtelet. Cette cour est délimitée à l’ouest par un haut mur percé de baies étroites, une tourelle en encorbellement reposant sur des consoles moulurées sur l’angle nord-ouest et un mur arasé en partie nord qui se prolonge jusqu’à la chapelle. L’entrée primitive au sud-ouest menant au logis conserve les traces d’un ancien pont-levis. Le soubassement d’une tour polygonale protégeait à l’ouest cette entrée. Elle n’est pas insérée dans la construction du château actuel. Au sud-est se situe le châtelet surmonté du chemin de ronde et de mâchicoulis trilobés dont la forme des parties sculptées varie. Le chemin de ronde relie la partie haute de la chapelle au logis. La pièce de garde entre le châtelet et la chapelle conserve les piédroits de sa cheminée en granite. Elle donne accès à l’escalier en vise qui dessert la chapelle. Il est éclairé par deux jours. L’entrée ouest du châtelet en berceau donne sur la cour haute et est protégée par une échauguette insérée à l’angle sud-est du chemin de ronde. Elle est percée de trois meurtrières. La défense du chemin de ronde est consolidée par deux archères canonnières installées en partie basse du mur gouttereau sud. L’espace vacant entre l’entrée du châtelet et le mur gouttereau a été clos de murs plus tardivement. La démarcation entre les maçonneries est lisible notamment à l’angle des constructions. Une tourelle à l’angle sud-est défend le châtelet. Elle repose sur un soubassement en pierre de taille et des corbeaux sculptés. Ce poste de guet est percé de petits jours.
Le logis de plan rectangulaire s’élevant sur quatre niveaux est surmonté de hautes cheminées. Les pignons découverts conservent leur chevron d'arbalétrier et un épi de faîtage sur la partie orientale. De grandes croisées en granite éclairent la pièce unique de chaque étage. Elles ont pour la plupart perdues leur meneau. A l'intérieur s’élève sur chaque niveau une grande cheminée accolées au mur pignon est. Les doubles latrines uniques en France, sont insérées dans l’épaisseur du mur pignon de chaque côté des cheminées. Les latrines sud-est sont accessibles depuis les étages de la tour circulaire accolée au logis. Le pignon ouest est prolongé par une pièce rectangulaire qui présente des pierres en attentes qui devaient avoir été placées en prévision d'un agrandissement du logis. Ce prolongement en symétrie aurait été de dimensions égales à la pièce principale, gardant une cohérence architecturale. La pièce étroite serait donc une sorte de sas en prévision de l'agrandissement du logis. La tour d'escaliers polygonale nord-ouest, distribue les étages par l'intermédiaire de trois escaliers distincts. Un premier escalier en vis assez large va du rez-de-chaussée au deuxième étage, il est prolongé par un escalier droit qui donne accès à la tourelle en encorbellement d'où part le troisième escalier en vis par lequel on accède à la chambre du seigneur. La tour sud-est de forme circulaire ne possède cette forme intérieure que sur le rez-de-chaussée. Les pièces sont accessibles à chaque étage par la pièce du logis. Les deux étages carrés sont pourvus de cheminées plus petites que celles du logis.
Au sud-est se trouvent les anciennes écuries dont la partie en retour d'équerre a été détruite. Les communs sud largement transformés conservent une cuisine et ses trois fours de différentes tailles dont les conduits sont indépendants. L’étage est accessible par un escalier droit accolé à la façade. Une croix est sculptée sur le linteau de la porte d’entrée. A l’intérieur, la pièce unique conserve une partie de son sol en tomettes . Son utilisation n’est pas connue, il est possible que cette longue pièce servait de dortoir pour les domestiques. Le bâti sud-ouest, de plan rectangulaire, présente des éléments anciens. L’entrée surélevée est accessible par un escalier dont les marches proviennent de l’ancien escalier en vise du logis. La forme bombée du noyau central est encore présente. L’intérieur est composé de pièces en enfilade. La pièce centrale conserve une cheminée en pierre, un potager, un évier et un placard. La pièce ouest donne accès à l’intérieur de la tour. Des pierres en schistes insérées dans la maçonnerie servent d’échelle pour monter à l’étage. Cette pièce a conservé son sol en tomette et une cheminée. Les piédroits en pierre de la cheminée sont toujours visibles, la hotte étroite qui la surmonte est de style néoclassique, elle présente un décor de pilastres à chapiteaux corinthien et une frise à entrelacs. La dernière cheminée de style empire est plus large que la précédente et est composée d’un manteau avec des décors de losanges imbriqués et de pilastres sur les jambages. A l’ouest le jardin potager d’un hectare est clos de murs dont le dénivelé naturel du terrain a été rectifié par un haut mur de soutènement. Des deux portails en arc brisé, le jardin potager ne conserve que celui à l’ouest. Au nord se trouve le verger clos de mur et le vivier maçonné construit sur les berges du Thouaret. Le pressoir se trouvait dans un édifice de plan carré face au verger. Le portail d’entrée menant du gué au château conserve une partie de ses piles. Enfin en partie nord-est, près de la chapelle, subsiste deux pièces souterraines taillées dans la roche que l’on peut qualifier de glacière. (2)

Éléments protégés MH : les façades et toitures des communs, ainsi que les piles du pont sur le Thouaret : inscription par arrêté du 18 avril 1995. Le logis, la chapelle et le pigeonnier : classement par arrêté du 31 juillet 2000.

château fort de Glénay 79330 Glénay, propriété privée, vestiges, visite des extérieurs. uniquement

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source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps
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chateau de Glénay  chateau de Glénay
 
 
 


(1)
     Extrait de Châteaux, Manoirs et Logis des Deux-Sèvres, en vente sur http://patrimoines-et-medias.pagesperso-orange.fr
(2)    source de l'historique : https://inventaire.nouvelle-aquitaine.fr/dossier/chateau/53eba6c1-45b6-4e4b-aabc-c5eceb8f09c2

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