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Dans le triangle formé par
les villes de Thouars, Bressuire et Argenton-Château, le château de Vermette
montre un ensemble de bâtiments dessinant un rectangle entouré de douves. Le
château lui-même est formé de deux ailes en équerre de part et d’autre d’une
tour hexagonale dans laquelle un grand escalier en vis dessert un premier
étage et les combles tandis qu’une tourelle relaie l'escalier pour accéder
au sommet de la tour. Fenêtres à meneaux et arc de la porte d’entrée,
traduisant un style gothique finissant, inciteraient à dater la construction
de Vermette de la fin du XVe siècle si les cheminées en granit et surtout
les trois grandes lucarnes en tuffeau richement ornementées, sur la face
nord, n’obligeaient à reporter cette date à la première Renaissance, vers
les années 1520-1530, sous le règne de François Ier. Construit en granit et
en roche métamorphique, à l’exception des lucarnes en tuffeau et des marches
de l’escalier en vis en calcaire à ammonites de Thouars, Vermette fut
incendié durant la Révolution et si l’aile nord demeure à peu près intacte,
terminée par deux petites échauguettes décoratives, l’aile orientale a été
amputée et ses lucarnes démolies. Le XIXe siècle a vu sa décadence et sa
transformation en exploitation agricole et ce n’est qu’à partir de 1968 que
les travaux de restauration permirent de sauver ce qui subsiste d’une
demeure certes modeste par sa taille mais qui dut être très harmonieuse à
l’origine.
De la famille qui construisit Vermette, la famille Cartier dont les armes
figurent sur la tour d’escalier et sur les lucarnes de la façade nord, nous
connaissons quatre générations, de la moitié du XVe siècle à la fin du XVIe
siècle. Le premier connu, Hugues Cartier, écuyer, fut un serviteur des
vicomtes de Thouars, depuis Louis d’Amboise qu’il accompagna en 1461 à la
convocation de Louis XI au Plessis-lez-Tours jusqu’à Louis II de la
Trémoille dont il était le secrétaire en 1491. Il fut receveur de Thouars de
1468 à 1483. Ce fut probablement lui qui acquit la seigneurie de Vermette.
Son fils Jean épousa Marguerite des Roches. Ils firent construire le château
entre 1520 et 1530 dans le style du XVe siècle finissant mais avec des
cheminées et des lucarnes Renaissance. Deux autres générations de Cartier
habitèrent Vermette jusqu'à la fin du XVIe siècle où, faute de descendance,
Vermette passa à diverses familles pour lesquelles il ne fut qu’un fief
parmi d’autres. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Jousseaume de la Bretesche,
les Favreau, les Herbiers de l’Estinduève furent seigneurs de Vermette. A la
veille de la Révolution, une descendante des Herbiers vendait Vermette aux
deux frères Gaillard, peut-être de lointains cousins. L’un deux fut tué en
1792 dans l’Armée Catholique, le château étant probablement incendié dans
les années 1793-94. Sa veuve légua le domaine à des petits-neveux et à
travers divers propriétaires, Vermette devint le siège d'une exploitation
agricole jusqu’en 1968, date à laquelle un sculpteur, Dominique Piéchaud, le
sauva de la ruine. La restauration, commencée aussitôt, s’est poursuivie
jusqu’à nos jours mais bien des destructions demeurent irréversibles. (1)
Éléments protégés MH : le château de Vermette (restes) : inscription par
arrêté du 29 décembre 1941.
château de Vermette
79300 La Chapelle-Gaudin (Argentonnay), tel 06 20 61 63 39, visites aux
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