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Construit au XIIIe siècle, avec droit de
châtellenie et relevant du comte de Poitiers, puis du seigneur de
Saint-Maixent, Bougouin, en 1778, était encore "un château pouvant être
regardé comme une maison forte, ayant ses quatre murs de six pieds
d'épaisseur, sur le pourtour desquels est une galerie couverte. Le bâtiment
principal est entouré d’une très grande cour et d’un jardin, le tout ceint
de douves". De ce château-fort ainsi décrit, il ne reste que deux murs
formant les ailes nord et ouest, les deux autres, fermant la cour intérieure
dans laquelle se trouvaient la chapelle et le donjon, ayant été démolies de
1780 à 1815. Au deuxième étage de l’aile nord, on peut toujours admirer une
magnifique charpente de châtaignier. A l’extrémité de l’aile ouest subsiste
une belle tour du XIIIe siècle. Elle conservera sa toiture en poivrière
jusqu’à la fin du XIXe siècle. L’escalier intérieur donne accès au chemin de
ronde couvert, pratiqué dans l’épaisseur des murs. Dans les parties les plus
anciennes, on voit encore des cheminées et des reposoirs de pierre dans
l’embrasure d’une grande fenêtre à meneaux. Les parties habitables ont été
remodelées et demeurent fortement marquées par l’époque Empire. Un porche
d’entrée surmonté d’un pavillon donnait accès à la cour du château. Il fut
démoli en 1914.
Construit par une des plus anciennes familles du Poitou, les Vivonne, dont
de nombreux membres s’illustrèrent dans la carrière des armes ou à la cour
du roi, Bougouin leur appartint du XIIIe jusqu’au milieu du XVIIe siècle. On
trouve le premier du nom, Savarit de Vivonne, seigneur de Bougouin en 1260.
Son petit-fils, Savary, fut conseiller du roi Philippe de Valois qui le
nomma sénéchal de Toulouse en 1334, et capitaine souverain ès parties du
Poitou et de la Saintonge, en 1336. C'est aussi lui qui fut envoyé, en 1344,
en Espagne avec l’archevêque de Reims, pour ratifier une nouvelle alliance
entre les deux royaumes. L’archevêque signa pour Savary qui ne savait pas
écrire ! Son plus jeune frère, Hugues, devint seigneur de Bougouin. L'un de
ses descendants, Antoine, fut condamné à mort en 1431, pour avoir "entrepris
contre l’autorité du roi". Charles VII confisqua ses biens, dont Bougouin,
et les donna à ses frères Jean et François de Vivonne. Bougouin passa
ensuite aux mains d’un descendant des Plessis-Richelieu, Charles de la
Porte, duc de la Meilleraye, maréchal de France. En 1661, son fils Armand
Charles épousa la belle Hortense Mancini, nièce de Mazarin, et hérita de la
fortune du richissime cardinal.
En 1776, le comte d'Artois, futur Charles X, acheta le duché de la
Meilleraye, mais ne fut seigneur de Bougouin que durant deux années. En
1778, en effet, il vendit terres et châtellenie à Claude Jean Monnet de
Lorbeau, son fermier général. Cette famille posséda Bougouin pendant plus
d’un siècle. En 1896, les filles d’Edouard Monnet de Lorbeau vendirent à M.
Marché. A la mort de sa veuve, au début des années 1940, le château vint en
héritage à la famille Bussenault. C’est au château de Bougouin que fut
signé, le 6 juin 1683, le contrat de mariage entre Suzanne de Lezay, pupille
de René de Vivonne, et Agrippa d’Aubigné. Ils devinrent les grands-parents
de Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon et épouse morganatique de
Louis XIV. Sous l’aile ouest du château existe une vaste cave voûtée dont
une partie servit de prison. Un réduit encore visible, creusé dans le roc,
est toujours désigné du nom de "cachot". Plusieurs chefs huguenots furent
emprisonnés en ces lieux, pendant les Guerres de Religion. Les cachots de
Bougouin étaient terrifiants par leur exiguïté interdisant la position
debout, et par leur insalubrité. Ils étaient inondés l’hiver et les sols
devaient être surhaussés. On trouve à Bougouin, entre parc et potager, une
suite de colonnes décoratives datant du baron général Monnet de Lorbeau.
Elles sont surmontées d’un motif représentant deux pyramides encastrées
l’une dans l’autre, rappelant certaines broches d’éperons. Leur symbolique
mystérieuse échappe encore, à ce jour, aux amateurs d'histoire. (1)
château de Bougouin 79260 La Crèche, propriété privée, ne se visite pas.
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