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Le nom de la Buchellerie apparaît pour la
première fois dans un acte du chartrier de Saint-Loup en 1402. Cette terre
relevait de la seigneurie des Forges, à Bressuire. Dans la deuxième moitié
du XVIIe siècle, la Buchellerie appartenait à Jean Wankezelle et à sa femme
Philipienne Demé. Tous deux protestants, ils s’enfuirent en Hollande lors de
la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Leurs biens échurent en
indivision à leurs parents, demeurés catholiques ou convertis au
catholicisme. En 1755, un certain Jacques Fradin était arrentataire de la
maison, de la métairie et de la borderie de la Buchellerie. En 1798, l’un
des héritiers des Wankezelle-Demé, Clément Julliot, entreprit de racheter
leur part aux autres propriétaires. Puis Julliot tenta sa chance ailleurs:
au début du XIXe siècle, lors du projet de débarquement de Napoléon en
Angleterre, on le trouve chef de division des transports militaires employé
au camp d’Utrecht. C’est alors qu’il vendit la Buchellerie, le 14 janvier
1804, à François Marie Binet-Ducrocq (1770-1841), d’une famille de Niort,
intéressant exemple, à l’échelle du département, d’un notable du premier
Empire. Celui-ci, résolu à s’y installer au plus vite, entreprit des
démolitions et fit construire en 1804-1805 par les soins successifs de deux
maçons de Chanteloup, MM. Bodin et Motard, le corps d’habitation qui
subsiste aujourd’hui.
Vers 1900, la petite-fille de François Marie Binet-Ducrocq, Eugénie Ducrocq,
procéda à un sérieux remaniement en faisant construire, par l’architecte
Raymond Barbaud (celui qui, à la même époque, restaura le château de
Bressuire et écrivit à ce sujet une belle monographie), à l’est une tourelle
et à l’ouest une façade de style classique surmontée d’un fronton
triangulaire qui masque du même coup l’ancienne construction du début du
XIXe siècle. Ainsi, si l’on considère la façade qui regarde vers la Sèvre
Nantaise, l’on a, d’est en ouest, une tourelle datant des années 1900, un
pavillon au toit d’ardoises qui doit remonter au XVIIIe siècle, un corps de
bâtiment central qui conserve son aspect premier Empire, un pavillon de
style classique remanié au début du XXe siècle, enfin un petit appentis,
reste de bâtiments de ferme antérieurs à la Révolution. Sauf pour le
pavillon de l’est, les toits sont de tuiles. La maison ne comporte qu’un
rez-de-chaussée et un étage. Les matériaux employés sont le schiste et le
granit avec, ici et là, des encadrements de brique autour des fenêtres.
L’actuelle propriétaire est la descendante de François Marie Binet-Ducrocq à
la cinquième génération. (1)
château de la
Buchellerie 79320 Le Breuil-Bernard, propriété privée, ne se visite pas.
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