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Château du XIIe siècle, cité dès 1179, il fut incendié en 1417 et
reconstruit aux XVe et XVIe siècles. L’entrée vers la cour intérieure,
comportant portes charretière et piétonne accessibles jadis par deux
ponts-levis indépendants, aujourd’hui disparus, et au-dessus desquelles se
trouve un chemin de ronde sur mâchicoulis, est également défendue par deux
tours rondes latérales. Le corps de logis le plus ancien, accolé au pavillon
d’entrée, et comprenant trois étages, flanqué à ses angles de deux tours
rondes, fut prolongé par un bâtiment plus long, à deux étages et combles
importants, avec lucarnes, construit dans le même style, et protégé en
extrémité nord par une tour ronde de même type que les autres. A
l’emplacement d’anciens mursde fortifications, deux bâtiments à usage de
communs perpendiculaires au corps de logis principal furent construits à la
fin du XVIIe siècle. Les matériaux de construction utilisés sont le granit
et une pierre de pays semi-calcaire. Près du château, subsiste une chapelle
qui était celle d'un ancien prieuré dédié à saint Nicolas, dépendant de
l’abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes. Ce prieuré est mentionné, lui aussi, en
1179. La Révolution française chassa les moines, et la chapelle devint celle
du château. Le premier seigneur connu fut Guy de la Rochefaton, en 1179.
L'un de ses descendants, Pierre, épousa Jeanne Rataut, dame de Dislay, et
leur fille unique, Philippe, prit pour époux en premières noces Louis
d’Argenton, fils d’Aimeri, seigneur d’Hérisson. Veuve et sans enfant, elle
se remaria en 1377 avec Hélie Chasteignier, fils de Jean, seigneur de
Saint-Georges-de-Rex. Veuve une seconde fois en 1395, elle prit en mains la
tutelle de ses huit enfants. Vers la fin de sa vie, et pendant que son fils
Geoffroy en était le seigneur, le château fut victime d'une terrible
attaque, en 1417, durant la Guerre Civile des Armagnacs et des Bourguignons.
Une garnison de Picards, au compte du parti Bourguignon, séjournant à
Parthenay, s’empara de la Roche-Faton, le pilla et l’incendia, anéantissant
tout ce qu’il contenait, et en particulier les archives. Geoffroy, en 1410,
avait épousé Louise de Preuilly, héritière de la Rochepozay. Veuve, Louise
se remaria en 1432 avec Louis Bonenfant, seigneur de Vaux, chambellan du
roi, et son fils du premier lit, Pierre, en bas-âge, lui succéda à la
Roche-Faton. Le domaine ne resta que jusqu’en 1544 dans la famille
Chasteignier.
A cette date, Jacques Chasteignier vendit le château et les terres à
Mathurin Pidoux, son cousin, qui vint y habiter, et reconstruisit sur des
ruines le château qui existe encore aujourd’hui. C’était une famille
parisienne d’origine italienne, proche d’Etienne Marcel, et qui s’était
installée en Poitou. Famille d’hommes instruits pour l’époque, plusieurs
furent maires de Poitiers, et la mère de Jean de la Fontaine était une
Pidoux. Le 17 septembre 1565, Jean Pidoux, le neveu de Mathurin et son
héritier, reçut Charles IX et Catherine de Médicis, de retour d’un voyage
dans le Midi de la France, pour coucher, ce qui est attesté par une lettre
datée de la Roche-Faton et signée de Catherine de Médicis, lettre conservée
aux Archives de Poitiers. Il faut préciser qu'un François Pidoux, cousin de
Jean Pidoux, était médecin du roi. De la famille Pidoux, la Roche-Faton
passa à celle des Vassé, par le mariage d’Isabelle avec René de Vassé,
capitaine au régiment Castelnau. Les Vassé s’attachèrent surtout à
transformer les abords du château pour en faire une demeure plus gaie. Ils
firent dessiner des jardins à la française et construisirent les ailes de
communs à la place des murs de fortifications, ils aménagèrent à l’intérieur
des salons au goût du jour. C’est ainsi que le grand salon du château est
une copie de l’un des salons du Grand Trianon. La dernière héritière de
cette famille, Marie Elisabeth Charlotte, épousa en 1797 Charles Marie
Auguste de Beaumont, futur marquis d’Autichamp, le célèbre général vendéen
qui succéda à Stofflet, à la mort de celui-ci, comme généralissime des
Armées Catholiques et Royales d’Anjou et du Haut-Poitou. Lui-même et sa
femme moururent à la Roche-Faton, et ils furent enterrés dans la chapelle où
l’on peut voir leurs plaques tombales. Un de leurs fils, le comte d’Autichamp,
fit restaurer cette antique demeure, et la fille unique de celui-ci épousa
en 1865 le comte René Aymer de la Chevalerie, originaire de la région de
Saint-Maixent. La figure la plus connue de cette vieille famille poitevine
est sans doute la bienheureuse Mère Henriette Aymer de la Chevalerie,
fondatrice pendant la Révolution de l’ordre dit de Picpus, congrégation qui
veille toujours sur les tombes des martyrs de la Révolution française. Ce
sont les descendants de cette même famille qui habitent toujours le château
aujourd’hui. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures (à l'exclusion des
dépendances) : inscription par arrêté du 11 juillet 1973. Les façades et les
toitures des deux ailes de communs : inscription par arrêté du 31 décembre
1993.
château de la Roche-Faton 79390 Lhoumois, tél. 05 49 63 01 41, visite
commentée des extérieurs.
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