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Le château des Ouches
reste marqué par l’empreinte des Frotier de la Coste puis des La
Coste-Messelière auxquels il appartient depuis plus de trois siècles. Il est
entré dans cette famille en 1677 et est toujours aujourd’hui aux mains de
ses descendants. La seigneurie des Ouches relevait autrefois en partie de
Melle, de Mont et de Gascougnolles. Elle avait droit de moyenne et de basse
justice. Le premier seigneur connu des Ouches fut, en 1333, Constantin de
Ménoc qui avait épousé Sibylle de Cousdun. Ils décédèrent sans postérité et
les Ouches échurent en 1364 à leur neveu Jean de Cousdun. De Jean, le
domaine passa à son fils Aimery, puis à Guillaume qui laissa une fille,
Marguerite. Cette dernière épousa Pierre de la Jaille et donna naissance à
une fille du même prénom. C’est elle qui vendit les Ouches à Jean de
Lezay-Lusignan, écuyer, seigneur des Marais. Mais François de Cousdun,
arrière-petit-fils d’Aimery de Cousdun (il descendait de Guy, frère puîné de
Guillaume) exigea le retrait lignager des Ouches. En 1567, son petit-fils
Claude céda la seigneurie des Ouches à sa mère qui se remaria avec Claude
Arembert. Le domaine fut à nouveau vendu en 1641, par leur petit-fils
Gabriel à son cousin germain Louis de Monrisse. En 1677, la terre des Ouches
fut cédée à Louis Frotier, seigneur de la Coste-Messelière. La famille
Frotier, d’ancienne noblesse, "l’une des plus illustres du Poitou" selon
Beauchet-Filleau, était originaire de Saint-Faziol (commune de Pouffonds).
Elle est aujourd’hui représentée par les branches de la Messelière, de
Bagneux et de la Coste. Louis Frotier transmit à la fin du XVIIe siècle la
terre des Ouches à son fils, Benjamin Frotier, marquis de la
Coste-Messelière, qui avait épousé en 1695 Elisabeth de Saint-Georges de
Vérac. Benjamin Louis, chevalier de Saint-Louis, lieutenant du roi en
Haut-Poitou et époux de Marie Marguerite de Mesgrigny, comtesse de Vivonne,
succéda à son père. La terre des Ouches vint ensuite à son fils Louis Marie
Joseph (1725-1778), commandeur de Saint-Louis, puis à son petit-fils
Benjamin Eléonore Louis (1760-1806). Ce dernier connut une brillante
carrière. Il fut député de la noblesse aux états généraux pour le bailliage
du Charolais, puis sous-préfet de Melle en 1800 et préfet de l’Allier en
1802. Il était en 1805 le propriétaire le plus imposé du département (à sa
mort, ses biens mobiliers étaient évalués à 163626 francs et ses biens
fonciers à 987500 francs). Le château des Ouches est actuellement aux mains
de ses descendants.
La construction du château des Ouches remonte à l’époque romane. Il forme
une vaste enceinte quadrangulaire entourée de douves sèches, formée de logis
reconstruits au début du XVIIIe siècle autour d’une cour et flanquée à
chaque angle d’une tour cylindrique fortement talutée. L’aile gauche et la
partie centrale remontent à Henri II mais ont été remaniées en 1707 par
l’architecte Pierre Le Duc. A cette époque, on a enlevé les doubles meneaux
des fenêtres et on a établi des toitures à la Mansart. Le donjon a été
supprimé en 1850 et l’aile droite est devenue à peu près semblable à l’aile
gauche. À deux pas du château existe une grosse tour, à usage de pigeonnier
depuis le XVIIe siècle et qui contient 1735 alvéoles. Dans un cartouche qui
surmonte le porche central, on peut lire cette inscription: "Benjamin Louis
Frotier, marquis de la Coste-Messelière, lieutenant de roy en Poitou, l’an
1709". Les armes des Frotier ont été sculptées à la même époque sur les
principaux corps des bâtiments. Elles ont été martelées et on n’en voit plus
que les traces, excepté sur la grille d’entrée et aux claveaux du pont.
L’esplanade de la cour d’honneur était autrefois encadrée de magnifiques
marronniers plantés en 1707 et qui ont disparu en 1981. L'enceinte renferme
des dépendances construites en 1709-1710 par l'architecte Guy Ogeron, dit
"La Bonté". (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et de
l'ensemble des communs, les deux enceintes avec leurs murs et leurs douves :
inscription par arrêté du 9 juillet 1980.
château
des Ouches 79500 Saint-Génard, propriété privée, ne se visite pas.
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