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Le nom de Régné désignait au Moyen Age l’ensemble
du hameau de Régné, y compris le petit village de Saint-Maurice-de-Régné. Le
logis, d’abord qualifié d’hébergement, puis appelé logis et château, porta
d’abord le nom de Négron. Ce n’est qu’au début du XVe siècle que l’habitude
se prit de désigner sous le nom de Régné, (ou Reigné, ou Régnier) le château
lui-même, les fermes voisines s’appelant Gourdon, le Portail et Champeaux.
Le logis a subi, du fait de la Guerre de Cent Ans, des Guerres de Religion
et de la Révolution, des destructions et en particulier, celle d’une grande
partie de ses archives et de son mobilier. Heureusement, l’histoire du
château se confond avec celle de la famille Vasselot, déjà présente à
Saint-Maixent en 1322 et dans le patrimoine de laquelle il est entré en 1403
par le testament d’Aymeri Bar. Si, en 1425, il passa chez les Thébaud, trois
fois alliés aux Vasselot, il revint à ces derniers par échange avec leurs
cousins Thébaud en 1573 et n’a pas quitté la famille depuis. La partie la
plus ancienne, certainement antérieure à Aymeri Bar, est le gros mur ouest
et son échauguette. Ils sont au plus tard du XIIIe siècle. Le corps
principal du bâtiment date probablement du XIVe siècle ou du début du XVe
siècle, en particulier la vieille cave romane. Il fut probablement remanié
au XVIe siècle par le percement de quelques ouvertures. A la fin du XVIe
siècle, peu après l’échange avec les Thébaud, Pierre Vasselot fit construire
deux pavillons quadrangulaires (mais pas carrés) accolés au corps de logis.
Ils ressemblent beaucoup à ceux de Chaillé (près de Melle). Leur date de
construction a été déterminée par un sachet contenant des pièces de monnaie
qui était cloué sur une des pièces de la charpente.
En 1722, Madame de Vasselot, née Charlotte Prévost de Touchimbert, veuve de
Gabriel de Vasselot, entreprit la refonte de la façade nord où l’on voit des
traces de reprise. Elle fit certainement pratiquer des ouvertures sur le
jardin et probablement créa le jardin. Il est vraisemblable qu’elle fit
combler des douves qui longeaient cette façade et couraient à l’est, entre
les deux pavillons. Elle laissa son nom et la date, 1722, sur un linteau de
pierre de la terrasse. Enfin, à la fin du XIXe siècle, M. Lafarge,
architecte du château de Langeais, réalisa une double galerie permettant la
liaison entre le corps du logis et les pavillons. Il aménagea l’intérieur de
la maison et mit la cuisine et quelques pièces de services à l’extérieur.
L’incendie de 1793 a probablement détruit la toiture; un dessin et quelques
photographies montrent vers 1840 et 1890 un toit en tuiles à faible pente
dont sortent, au second étage, des encadrements de fenêtres en pierre sans
mansardage. La tour octogonale était coupée en sifflet. Lafarge rétablit une
toiture d’ardoises et un deuxième étage mansardé. Cette toiture a été
refaite en 1981 et celle du pavillon nord-est en 1958. Le logis est entouré
sur trois côtés de communs dont la partie est daté, au plus tard, de la fin
du XIVe siècle. Elle comporte encore un fournil-buanderie dont la voûte en
pierres sèches s’est écroulée vers 1965 et une gosserie (atelier pour le
travail du bois) dont la voûte, en très mauvais état, subsiste cependant.
Dans le grenier au-dessus existe une jolie porte ogivale. Les portes
extérieures sont de plein cintre. Le reste des communs, au midi et au
couchant, a probablement été refait au XVIe siècle.
L’aile du midi est percée d’un beau porche qui, à l’extérieur, présente une
porte charretière et une porte piétonnière et, côté cour, ne comporte qu’une
seule arche assez hardie, en anse-de-panier. A l’extérieur, le porche est
dominé par un écusson portant les armes Vasselot, un casque et des
lambrequins. Si cet écusson était du XVe ou de la première moitié du XVIe
siècle, il porterait les armes Thébaud. S’il était plus ancien, les armes
Vasselot seraient probablement plus archaïques, comme celles de l’église de
Londigny en Charente qui datent de 1340. Les communs du midi comportent
quatre pièces entièrement voûtées (dont l’une a été convertie en chapelle
vers 1860). Ici les voûtes ont tenu car, l’axe de la voûte étant
perpendiculaire à celui du bâtiment, les poussées se contrarient. Un grenier
dallé court au-dessus de ces quatre voûtes. Les communs du couchant n’ont
jamais comporté de voûtes ni d’ouvertures de plein cintre. C’étaient de
petites écuries, un chenil, un cellier. Une brèche qui existait à
l’extrémité nord de ce bâtiment et datait du XVIIIe siècle a été récemment
aménagée par deux murs bas semblables à ceux du jardin et un escalier en
pierres de taille. La fuie est très importante: elle est actuellement haute
d'environ sept mètres pour les murs et cinq mètres pour la toiture, mais
elle est enterrée d’environ un mètre. Elle comporte plus de 1800 alvéoles et
l'épaisseur de ses murs est d’environ quatre pieds, apparemment supérieure à
ce qui serait nécessaire. Il n’est pas impossible qu’à l’origine elle ait
fait partie des défenses extérieures du logis. Elle comporte toujours
l’échelle tournante et sa toiture a été restaurée en 1980. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et des trois
ailes de communs bordant la cour, le puits avec sa ferronnerie et la fuie :
inscription par arrêté du 17 décembre 1990.
château
de Régné 79800 Souvigné, tel. 05 49 24 17 82, propriété privée, ne se visite
pas, ouverte au public aux journées du Patrimoine.
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Nous remercions chaleureusement M. Vincent
Tournaire du site
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