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Le château de Boissy-le-Sec appartient a la famille de
Paviot jusqu'en 1702. Alors que les historiens s'accordent pour attribuer sa
construction à Jean de Paviot et donnent unanimement la date de 1339, il
apparaît pour la première fois dans les textes en septembre 1349 : "aveu et
dénombrement donné par sieur Paviot chevalier à la Comtesse d'Alençon à
cause de sa châtellenie d'Etampes savoir des terres qu'il tenait d'elle
entr'autres de son habergement de Boissy et de la haute justice". En 1400,
Pierre de Paviot, échanson du duc d'Orléans et fils aîné de Jean, rend
hommage "de la même terre à Jean duc de Berry, fils du Roy à cause dudict
comté d'Etampes". La succession des seigneurs de Boissy est bien connue
grâce à la généalogie de MM. de Paviot, dressée sur les titres qui en
restent aujourd’hui par Julien Délimoges, notaire royal à Boissy-le-Sec, le
18 janvier 1695 : Jacques, fils de Pierre, chevalier, échanson du roi
Charles VI se marie en 1401 ; Loys gouverneur de Pithiviers et Etampes, tué
en 1422 dans un combat contre les Anglais ; Pierre II, maître d'hôtel du duc
Charles de Berry, frère de Louis XI, gouverneur des places d'Etampes et de
Dourdan en 1465 ; Jean II ; Guillaume, né en 1488 ; Jacques II, né en 1525 ;
son fils aîné, Pierre III, né en 1559, également gouverneur de Dourdan ;
Charlés II, né en 1580 est capitaine de la compagnie du duc d'Orléans, son
fils Charles III meurt en 1697. C'est la petite-fille de ce dernier,
Marie-Denise de Paviot, veuve de François Le Clerc de Fleurigny, remariée a
Charles de Cugnac, seigneur d'Imonville qui est l'unique héritière du
château au moment de la vente en 1702, les enfants de Charles III ayant tous
renoncé a leurs droits entre 1697 et 1699.
L'acte de la vente par
"Charles de Cugnac, chevalier, seigneur d'Imonville et autres lieux
demeurant ordinairement en son chasteau d'Imonville bailliage de Chartres, à
Dame Marie-Magdelaine Le Tellier dame de Fresne, veuve de Claude Hemart,
concilier du Roy, contrôleur des gages et augmentations de gages des grande
et petite chancellerie demeurant ordinairement en son château de Fresne près
Etampes" passé devant Meunier et Huet notaires à Paris, le 13 décembre 1702,
nous fournit une première description succincte de l'édifice. La "terre et
seigneurie de Boissy-le-Secq consiste alors en un vieux chasteau composé de
corps de logis, court, jardins, basse cours, bastiments, granges, estables,
escuries, coulombier a pied, parc planté en bois charmilles et allées
entouré de murailles en ruine, advenues plantées d'ormes...". Le 2 décembre
1710, Boissy-le-Sec est vendu devant Bailly et son confrère notaires à
Orléans à Charles Boyetet de Mérouville et Marie Brachu son épouse. Ceux-ci
renoncent à leurs droits sur "Ledit manoir et batiment de la ferme" ainsi
que leur fils Charles Boromée Boyetet et Marie Francoise Pochon de
Beauregard son épouse, au bénéfice de Charles Hector de Boissy, par acte
passé devant le lieutenant général au bailliage d'Orléans reçu par Pompon et
son confrère notaires à Orléans le 31 mai 1743. C'est en 1791 que le fils
aîné de Charles Hector de Boissy, Charles Hector Francois Boyetet de Boissy,
"lieutenant au régiment de l'Orleannois cavalerie, demeurant à Paris, rue du
Bouloy" vend a M. Guillaume Couturier, ancien fermier général et De
Marie-Madelaine Couturier, son épouse, demeurant a Paris boulevard de
Montmartre, paroisse Saint Bustache : "premièrement le château de Boissy,
cour, jardin et batimens en dépendans, la ferme de la basse cour dudit
Boissy terres et domaine en dépendans...".
La description est ici encore
réduite à l'essentiel : "le manoir et maison cydevant seigneuriale dudit
lieu de Boissy le Sec consistant en un gros corps de logis deux ailes
batimens et quatre tourelles au quatre coins d'iceux, cour, batimens étant
dans ladite cour dans laquelle sont entre'autres un grand colombier et la
grange destinée a resserrer les champarts, jardin derrière et parc étant
ensuite, le tout entouré de murailles et contenant environ quatre arpens et
demi". Elle correspond toutefois bien à un plan daté 1754. En un peu moins
d'un demi-siècle, le bâtiment principal ne semble pas avoir subi de
transformations notables et c'est donc entre 1702 et 1754 qu'il faudra
situer les travaux d'agrandissement qui modifièrent assez considérablement
l'aspect extérieur et la distribution du "vieux chasteau" mentionné au début
du XVIIIe siècle. L'inventaire des meubles et effets de Guillaume Couturier
condamné à mort et la vente du mobilier de Couturier à Boisy le Sec sont
respectivement datés du 1er ventôse an II (19 février 1791) et 20 brumaire
an III (10 novembre 1794). A partir de 1827, 1a succession des propriétaires
est connue grâce a la matrice cadastrale. Francois Jean Baptiste Bourgeon, à
Paris, possède le château et la ferme jusqu'en 1854, lorsqu'ils sont repris
par Jules Constantin de Bourgeon, propriétaire à Boissy-le-Sec. Le premier
avait réparé et embelli le château vers la même époque. La baronne Louisa
Amanda Delagrange leur succède entre 1874 et 1879, quand le domaine est
acheté par Léonce Pommeret des Varennes. Ce dernier, qui fut maire d'Etampes
entre 1844 et 1848, puis de 1856 à 1870 vend le château, désigné alors comme
"Maison" comportant trois portes cochères ou charretières et 72 autres
ouvertures, en 1924 à Edouard André Victor Alfred Quenu, professeur
honoraire à la faculté de médecine. Depuis 1936, le domaine appartient à la
famille de Léon Chéreau.
Le plan de 1754 constitue une source précieuse,
restée inexploitée, pour la connaissance de l'état du bâtiment et du parc
avant l'établissement du cadastre de 1824. Des photos et des cartes postales
du début du siècle ainsi que des vues aquarellées réalisées entre 1937 et
1949 complètent les informations sur le logis principal. Lors de la vente du
13 décembre 1702, certains bâtiments faisant partie de la ferme figurent
dans l'énumération : "granges, estables, escuries, coulombier a pied". Le
plan de 1754 fournit quelques indications complémentaires sur les bâtiments
mitoyens de la cour verte. Sont ainsi mentionnés le bûcher, la grange des
champarts, une écurie et les remises. Enfin, la vente du 19 mai 1791 donne
certaines autres précisions sur les’ "bastimens étant dans ladite cour dans
laquelle sont entr'autres un grand colombier et la grange destinée à
resserrer les champarts ; les batimens de la ferme de la basse-cour dudit
Boissy le Sec consistant en la maison à loger le fermier composée de trois
chambres et un fournil, dans les bergeries, granges, écuries, étables à
vaches, cour au milieu des batimens, toit à porcs et poulailler, volières et
le jardin de Beaumont tenant à ladite cour et qui est derrière le
colombier". Ces éléments apparaissent toujours sur le cadastre de 1824 et
notamment le jardin derrière le colombier. Des "jardins et un parc planté en
bois charmilles et allées entouré de murailles en ruine advenues plantées
d'ormes" sont mentionnés dans la vente de 1702. Alors que la description de
1791 n'apporte aucune information complémentaire, c'est de nouveau grâce au
plan de 1754 que l'on peut imaginer comment s‘organisait ce parc : le
potager, sur le coté du château, occupe un trapèze dont la partie centrale
est divisée en six parterres délimités par une allée droite et deux allées
biaises. Dans l'axe du château, la grande allée de front traverse quatre
parterres à l'anglaise rectangulaires, longe le parc proprement dit et
conduit vers le saut-de-loup. Enfin, l'une des allées du parc forme un
labyrinthe très simple. Sur le cadastre de 1824, la melonnière n'apparait
plus et une sorte de terrasse plantée longe le mur d'enceinte dans le
prolongement de la pièce d'eau. On constate aussi que le dessin du potager
est légèrement simplifié, mais surtout que plusieurs allées occupent la
place du labyrinthe dans le bois d'agrément et qu'un gazon d'agrément a
remplacé les parterres a l'anglaise. Cette disposition générale est encore
visible aujourd'hui...
Éléments protégés MH : la salle voûtée et les caves qui en dépendent :
inscription par arrêté du 21 décembre 1984. Les façades et les toitures,
ainsi que l'escalier monumental avec sa rampe : inscription par arrêté du 5
décembre 2007. (1)
château de Boissy le Sec, 10 Grande rue, 91870 Boissy-le-Sec, propriété
privée, ne se visite pas.
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