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Condé, dont le nom celtique atteste l'antiquité, fut, à l'origine, un centre
important de la fabrication du fer, et l'on se plaît à reconnaître, comme
autant de témoignages de l'existence des forges gauloises, les amas de
laitier trouvés sur le territoire de cette commune. Cette industrie continua
vraisemblablement sous la domination romaine, et Condé se montra alors plus
digne que jamais de son nom, qui signifie confluent, jonction. C'est, en
effet, le point où aboutissaient six grandes voies romaines qui venaient d'Evreux,
de Lisieux, de Paris par Dreux et Chartres, du Mans, de Jublains et de
Rugles. Condé est mentionné dans les itinéraires romains et particulièrement
sur la carte des routes militaires de l'Empire, dressée au IVe siècle, à
Constantinople, par l'ordre de Théodose; puis cette localité subit une
éclipse historique de plusieurs centaines d'années et n'apparaît plus
ensuite qu'au IXe siècle, dans la vie de saint Leufroy, pour y jouer un
assez triste rôle. Le saint n'y put trouver personne qui consentît à lui
donner l'hospitalité. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, cette bourgade
avait été donnée par le duc de Normandie. Henri II Plantagenet confirma
cette donation qui fut approuvée par le pape Luce, de 1181 à 1185. Au siècle
suivant, Condé fut érigé en baronnie ayant droit de haute justice. D'après
un aveu du 28 mars 1400, la baronnie de Condé-sur-Iton s'étendait sur les
paroisses de Condé, Séez-Moulins, Dame-Marie, Saint-Ouen d'Athez, Le Sacq et
Mousseaux.
On lit en outre dans le Coutumier des Forêts de Normandie: "Monsieur l'évesque
d'Evreux a, en la forêt de Breteuil, à cause de son hostel de Condé,
franchise de panage pour ses porcs, un chesne et un fou (c'est-à-dire un
hêtre). Item un cerf et un sanglier pris aux dépens du roy et rendu à Condé
et il doit rendre le cuir du cerf aux veneurs ou payer 5 sous". Les évêques
d'Evreux avaient, en effet, en ce lieu, un hôtel où l'archevêque de Rouen,
Eudes Rigaud, coucha en 1260; mais, au commencement du XVIe siècle, cette
résidence était sans doute bien délabrée, car Gabriel Le Veneur,
soixante-neuvième évêque d'Évreux, la remplaça, entre les années 1511 et
1532, par un château à tourelles qu'on voit encore et qui servit de maison
de plaisance à ses successeurs. Parmi ces derniers, on remarque Guillaume
Péricard, Jaques Davy du Perron et Potier de Novion, dont la présence au
château est prouvée par divers actes qu'ils y ont signés. On assure même que
Davy du Perron y a composé plusieurs de ses nombreux ouvrages théologiques
ou littéraires, et l'on a conservé le souvenir de l'hospitalité qu'il y
offrit à son ami le baron de Médavy après que celui-ci eut perdu son fils
bien-aimé (1). À partir de 1722, les évêques obtiennent du roi
l’autorisation de détruire le vieux château en partie ruiné pour
reconstruire un nouveau séjour sur le versant du coteau, dans des conditions
topographiques plus agréables que le fond marécageux où s’élevait le château
primitif. En 1791, l’ensemble du complexe, espaces bâtis et non bâtis dont
les bois et l’étang du fourneau, est vendu comme biens nationaux. Le château
actuel est le résultat de restaurations drastiques, à la mode médiévale,
entreprises vers 1845 sur les bâtiments déjà bien dégradés en 1722.
château de Condé sur Iton 27160 Condé sur Iton, tel. 06 14 59 35 66, le
domaine de Condé est un lieu de réceptions (réunions, mariages, banquets,
fêtes, etc) grâce aux salles du Vieux Château.
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Crédit photos : X-Javier sous licence Creative
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