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Le
fief principal de Saint-Aubin-d'Écrosville relevait, au XIIIe siècle, de la
châtellenie du Vaudreuil. Nous retrouvons, dans les chroniques relatives à
sa transmission, les noms des Garlande, des Tournebu et de presque tous les
seigneurs de Marbeuf. Jean de Tournebu, dont les ancêtres possédaient
Saint-Aubin dès les dernières années du XIVe siècle, avait établi dans la
bourgade une école publique dont le maître déplaisait aux habitants,
lesquels introduisirent à ce sujet une instance devant les autorités
judiciaires locales, représentées très probablement en premier et dernier
ressort par le seigneur susnommé. Il va sans dire qu'ils furent déboutés de
leur requête. Claude Leroux, seigneur du Bourgtheroulde, d'Infreville, de
Saint-Aubin-d'Ecrosville, conseiller en la Chambre des Comptes de Paris,
fils d'un conseiller à l'Echiquier, et l'un des plus opulents représentants
des deux noblesses de robe et d'épée de la contrée, épousa une simple
"damoiselle" de la bourgeoisie, par contrat passé devant les notaires du
Châtelet, à Paris, le 1er mars 1551. Saint-Aubin échut, peu de temps après,
à cette famille des vicomtes d'Achey, seigneurs de Marbeuf, dont l'un des
derniers représentants joua un rôle si actif et si tragique au cours des
conspirations royalistes dans l'Ouest, pendant la Révolution. Il appert de
certains actes que les d'Achey possédaient encore certains fiefs à
Saint-Aubin sur la fin du XVIIe siècle. Le château actuel, imposant dans sa
masse, est du plus pur Louis XIII. Il a dû être construit par les Le Veneur
de Tillières qui, vers cette époque, étaient les seigneurs de Saint-Aubin.
Il passa par une vente, vers 1640, entre les mains de Joseph-Hector Pavyot,
membre de la Grande Chambre du Parlement de Rouen. Les armes des Pavyot
sont: pallé et contrepallé d'or et d'azur de six pièces. On arrive à la
façade principale, qui se déploie avec ampleur à l'horizon, par de
magnifiques avenues de 1000 mètres de longueur sur 80 mètres de largeur,
plantées d'arbres séculaires, sur le faîte desquels de nombreux corbeaux;
providence des cultures voisines, tendent à de certaines heures le manteau
noir de leurs ailes. C'est un échantillon des plus fastueuses demeures
seigneuriales; il s'y trouve une bibliothèque nombreuse, bien composée et
renfermant de curieuses et très rares éditions. Ce splendide manoir
seigneurial est resté dans la maison des Pavyot jusqu'à la fin du XIXe
siècle; la dernière Pavyot de Saint-Aubin était Madame d'Aubermesnil, mère
de Madame de la Haye-Jousselin, laquelle apporta en dot le château et le
domaine à son mari, bien connu dans le monde du sport et des éleveurs,
membre du Jockey-Club, un maître écuyer, un hôte accueillant et un
dilettante distingué (1). Aujourd'hui le château se compose d'un grand corps
de logis, de brique et pierre, et d'ailes plus basses le prolongeant, et
conserve intérieurement des éléments de décor des XVIIe et XIXe siècles.
Vers 1860, des transformations importantes ont été réalisées dans la cour
d'honneur et de grandes écuries élevées par l'architecte Destailleurs,
tandis que le parc était également transformé. Depuis 1950, les
propriétaires reconstituent le parc tel qu'il était au début du XVIIIe
siècle, tout en créant des jardins pour y présenter des sculptures provenant
de Hyères. Le château cadre des vues lointaines sur le paysage de plaines
qui l'environne. Ces cônes de vue sont mis en valeur par les alignements
d'arbres du domaine.
Éléments protégés MH : les intérieurs du château : inscription par arrêté du
14 décembre 2001. Le domaine avec le château, le parc et les jardins, les
avenues avec l'ensemble des éléments bâtis, à l'exclusion des intérieurs du
château et des statues : classement par arrêté du 20 octobre 2004, modifié
par arrêté du 7 septembre 2005. (2)
château de
Saint Aubin d'Ecrosville 27110 Saint-Aubin-d'Ecrosville, propriété privée,
ne se visite pas.
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