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Un manoir, attesté
au XVIe siècle, appartenait à la famille Des Portes. Le logis, divisé en
appartements, conserve des éléments d'une construction du XVIIe siècle,
notamment le corps de logis central avec l'escalier monumental en pierre, la
cheminée avec four à pâtisserie et un évier en pierre. L'intérieur à été
modifié au XVIIIe siècle comme en témoignent des cheminées et lambris, au
temps où le domaine appartient à la famille Du Couëdic. Grand maître des
eaux et forêts de Bretagne, Thomas-Louis Du Couëdic émigre, la propriété est
rachetée par son petit-fils, Louis-Corentin, conseiller général, maire et
député, qui en fait un grand domaine agricole d´environ 200 hectares situé à
la sortie nord de la ville ; il l'exploite d'une manière rationnelle tout en
préconisant la mise en place d'un système d'irrigation entourant ses fermes
de Botlan, Combout, Kerneuzec et de Rosglaz. En 1850, il transforme la
métairie qui figure sur le cadastre de 1824 en écuries et remises.
En 1846, il fait bâtir, d'après le projet de l'architecte Joseph Bigot, de
Quimper, une chapelle au nord est du logis. Le pavillon, ancien logement de
gardes, près de la route de Quimper date de cette époque. Du Couëdic fait
également modifier le logis par la suppression d'une aile en retour
d'équerre, le rajout de pavillons latéraux et l'aménagement intérieur,
lambris, cloisonnement, cheminées et peinture murale, tout en conservant
l'escalier d'origine et une partie des cheminées et des lambris du XVIIIe
siècle. Également fondateur de l´usine à papier de Kerisole, il consacre sa
fortune à la modernisation agricole; en 1861, il fonde au Lézardeau une "Ecole
pratique d'irrigation et de drainage" qui fonctionne jusqu'en 1910. La zone
entourant le Lézardeau (parc, prairies et fermes) a été entièrement
urbanisée après la deuxième Guerre mondiale; seul le logis et l'ancien
logement de gardien subsistent. Les cheminées et les lambris, déposés en
1996 lors de la transformation en logements sociaux, sont conservés dans les
services techniques de la ville de Quimperlé, propriétaire du bâtiment.
Le logis, bien que remanié, garde les traces d'une évolution architecturale
qui va du XVIIe au milieu du XIXe siècle. En dépit du démantèlement du
domaine, le Lézardeau, bien documenté, est intéressant pour le rôle qu'il a
joué dans l'enseignement agricole des environs de Quimperlé, initié par un
grand propriétaire terrien dans le cadre de la révolution agricole du milieu
du XIXe siècle. Comme d'autres notables de Quimperlé, le comte Du Couëdic
fait appel à l'architecte Joseph Bigot, qui, ici en début de sa carrière,
lui propose une chapelle néogothique, style prisé par la noblesse locale.
(1)
château de Lézardeau, allée des Marronniers, 29300
Quimperlé, propriété de la commune, visite des extérieurs uniquement.
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