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L'existence dès le XIIIe siècle, d'une antique et
considérable seigneurie de Caumont n'est pas chose douteuse; il est certain
que le château féodal, siège de cette seigneurie, occupait à peu près
l'emplacement qu'occupe aujourd'hui le château de Caumont, construit de 1525
à 1535 par Pierre de Nogaret de La Valette et Marguerite de Lisle, sa femme.
Le château de Caumont a été conçu et édifié d'un seul jet, sur des
fondations entièrement nouvelles, dans un style et un modèle bien
déterminés. Cet édifice dut être regardé comme une maison de luxe à cette
époque de la Renaissance. L'ensemble de Caumont se compose de deux parties:
le château, qui occupe une superficie de dix ares et soixante-sept
centiares, et l'esplanade, qui occupe une superficie de soixante et onze
ares et quatre-vingts centiares; en tout, quatre-vingt deux ares et
quarante-sept centiares. Le château est posé sur un éperon saillant terminé
par des pentes abruptes descendant jusqu'à la vallée de la Save. Il est
séparé de l'esplanade par un fossé de treize mètres de largeur et de quatre
mètres et demi de profondeur, sur lequel est jeté un pont à trois arches.
Construit à mi-côte, il est assis sur deux rangs de souterrains voûtés; de
telle sorte que le rez-de-chaussée, dans la cour, est le premier étage à
l'extérieur. Il est flanqué de quatre fortes tours, non tout à fait carrées,
mais faites en losanges, de manière que les ouvertures et les meurtrières
situées dans les étages inférieurs commandent les façades; de deux tours
octogonales qui gardent l'entrée du couchant; enfin de quatre poivrières,
appliquées dans, les angles des deux ailes nord et est. L'appareil de
maçonnerie est un mélange de pierres et de briques à bandes alternées.
C'était sans doute un genre nouveau, déjà connu en Normandie et qui
commençait à se répandre; il faut tenir compte que dans ce beau pays Gascon,
fort éloignée de Paris, les modes mettaient parfois longtemps à pénétrer.
Il pourrait bien en être de même pour les grandes toitures à pentes
inclinées et couvertes en ardoises, semblables pourtant à celles de quelques
châteaux de la contrée et qui datent à peu près de la même époque, tels que
le château de Saint-Élix, le château de Brax et aussi le château de La Réole.
Les fenêtres de Caumont sont au rez-de-chaussée, à doubles meneaux croisés,
et à simple traverse au premier étage. La porte d'entrée de la cour
intérieure, basse, ornée de moulures et de sculptures en pierre, donne
directement sur un escalier d'honneur à la mode florentine, avec travées
voûtées et alternées; les marches sont en pierre; à chaque palier, les
voûtes en pierre et brique sont différentes les unes des autres et d'une
riche ornementation. Dans la cour, sur la partie nord, règne, au premier
étage, une galerie extérieure, en pierre et brique, soutenue par des arceaux
surbaissés posés sur des consoles en pierre, qui sortent hardiment de la
muraille et sont d'un beau profil. En dehors de l'escalier d'honneur, il y
en a deux autres en pierre également, et à vis, clans les tours octogonales.
La quatrième aile du château, celle du couchant, sous laquelle était le
pont-levis, a existé jusqu'en 1665; il n'en reste aujourd'hui que les deux
tours d'entrée. Le château a été, en 1658, la proie d'un incendie; les
charpentes, les planchers et l'aile du midi tout entière ont été détruits.
Cette aile fut rebâtie en 1659 et 1660, par les soins du second duc d'Epernon,
mais dans un style assez différent de celui du reste de l'édifice; la
restauration fut ordonnée. En entrant au rez-de-chaussée, on trouve sur la
droite une grande salle éclairée par deux fenêtres au levant et deux
fenêtres sur la cour, dans laquelle se voit de beaux tableaux et une grande
cheminée de marbre rouge dans le style Louis XIII, de deux mètres de hauteur
sur deux mètres et demi de largeur; l'énorme plaque de fonte et d'un beau
dessin porte la date de 1665; la cheminée est de la même époque, celle de la
restauration après l'incendie.
A la suite de cette salle, on entre clans le salon vert long de huit mètres
sur sept mètres et demi. Le plafond à caissons a été peint par des Italiens,
en 1840, dans un genre composite à la fois Renaissance et Pompéien; il est,
en somme, d'un effet agréable et éclaire bien la pièce. On voit dans ce
salon quelques portraits ainsi que quelques objets intéressants, tels que
bronzes, porcelaines de France et de Chine de bonnes époques et un mobilier
ancien en très grande partie. A la suite, dans la tour du midi, se trouve la
bibliothèque contenant un assez grand nombre d'ouvrages anciens et nouveaux;
malheureusement, les premiers furent emportés au district de L'Isle-Jourdain
pendant la Révolution. Du salon vert, en tournant à droite, on pénètre dans
une galerie à cinq grands arceaux sur la cour intérieure et à cinq fenêtres
sur le midi; elle est longue de dix-neuf mètres sur cinq mètres et demi et
aboutit au pied de la tour octogonale du midi; cette pièce est pavée en
mosaïques faites par des Italiens; elle sert de salle de fêtes à l'occasion.
Dans l'aile du nord se trouve la salle à manger, à grands lambris de chêne,
aux portes épaisses d'un seul battant, à la décoration du plafond avec
poutres et poutrelles apparentes; le tout est inspiré du château
d'Ancy-le-Franc, en Bourgogne. Au premier étage, à droite, sont les
appartements du maître et de la maîtresse de la maison, dans lesquels on
remarque de nombreux meubles anciens. Dans le corridor, au levant,
l'oratoire contient un vitrail de Maréchal, de Metz, une descente de croix,
copie du tableau d'Annibal Carrache, qui est au Louvre. Deux étages de
souterrains à puissantes voûtes règnent sous tout le château et contiennent
de très grandes pièces, entre autres la cuisine.
L'ancienne seigneurie de Caumont était comprise dans "le Toulousain". En
1112, Etienne de Caumont assiste à une donation faite à Saint-Sever par le
duc Guillaume. A la fin du XIIIe siècle, Bertrand de Caumont épouse Indie de
Lisle, fille de Jourdain IV, baron de l'Isle-Jourdain, et de Faydide de
Cazaubon. En 1304 lorsque la principale noblesse du Toulousain est convoquée
pour la guerre des Flandres, "le seigneur de Caumont est taxé à 20 hommes
d'armes et 200 serjans". Guillaume III de Caumont, mari de Géraude de
Mauléon, a pour fille et héritière autre Indie, qui épouse, en premières
noces, l'an 1316, Gaston d'Armagnac, vicomte de Fezensaguet, fils de Gérant
V, comte d'Armagnac, et de Mathe de Béarn. Indie épousa en secondes noces,
le 13 juillet 1323, Guy de Comminges, chevalier, seigneur de Figeac et cle
Rivierre, co-seigneur de Lombez. Indie instituée héritière de son père
Guillaume III, seigneur de Caumont, fait son testament, le 15 avril 1357, et
donne à son mari le château et autres biens de la succession de son père.
Guy de Comminges n'ayant pas eu d'enfants de sa femme Indie, mais nommé son
héritier, laissa en 1357, le château de Caumont et autres terres qui en
dépendaient à Gaston, comte de Foix. Il est à croire que Gaston Phôbus,
comte de Foix,, se contenta de jouir des revenus de la seigneurie de Caumont;
car certainement il ne l'habitait pas et il dut enlever au château primitif
tout caractère militaire. Peut être même le fit-il démolir? C'est ce qui
pourrait expliquer le silence sur ce château pendant les guerres et les
troubles qui ont agité la contrée. Après un long intervalle entre 1357 et
1570, le titre de seigneur de Caumont reparaît avec le duc d'Epernon qui le
porte lorsqu'il se présente à la cour du roi Henri III.
En face de ces lacunes, et ne pouvant pas relier, d'une manière certaine,
les anciens seigneurs de Caumont aux Du Gua, je me suis décidé à ne
commencer l'histoire du "château de Caumont, et des personnages qui y ont
vécu" qu'à Pierre de La Valette et à Marguerite de Lisle-Saint-Aignan, sa
femme, qui en sont les auteurs. Ici, plus de suppositions, mais des faits
certains, à partir de 1521. Pierre de Nogaret de La Valette descendait d'une
ancienne maison de gentilshommes du pays de Toulouse; son père, Jean de
Nogaret de La Valette, mari de Catherine de Roaix, héritière de Graignague,
était de la suite du roi Charles VII et fut lieutenant de Gaston de Foix
dans les guerres de 1412. Pierre de Nogaret de La Valette, épousa, le 21
avril 1521, Marguerite de Lisle-Saint-Aignan, qualifiée dame de Gazaux et de
Caumont. Elle appartenait à une maison qui possédait Lislette-Surimonde,
Ansan, Blanquefort, dans le Fezensac, et Saint-Aignan, dans le Condomois;
elle était veuve de Antoine Du Gua, baron de Pontéjac, Laurac, Caumont,
Cazaux, qui, en mourant, lui laissa tous ses biens. C'est donc elle qui
apporta Caumont à son second mari, Pierre de La Valette. Dès leur mariage,
ils jetèrent les bases du château actuel et commencèrent, sans doute, par
construire les communs, dans lesquels ils ont dû vivre pendant les travaux
du château; ce dernier ne fut terminé qu'en 1535, date gravée sur la porte
d'entrée de la cour et au pied d'une colonne de l'escalier d'honneur, au
premier étage. Pierre, appelé par le service du roi, dut aller guerroyer en
Italie à l'année d'Odet de Foix, vicomte de Lautrec. Pierre de La Valette
termina ses jours, tué au siège de Bonlogne-sur-Mer, place défendue par les
Anglais, en 1545. Marguerite travailla donc pour ses descendants plus encore
que pour son mari; celui-ci, en effet, ne put jouir que peu d'années de sa
nouvelle demeure. Sa veuve eut, du moins, la consolation de voir Jean, son
fils, marié à une femme remarquable, mademoiselle Jeanne de Saint-Lary,
soeur du maréchal de Bellegarde, et le ménage établi dans le beau cadre de
Caumont préparé par ses soins maternels.
Jean de La Valette fut seigneur de Caumont par la donation de sa mère,
Marguerite, en 1550. Jean de La Valette fut un homme de guerre remarquable;
il commanda la cavalerie légère à Jarnac, à Moncontour, à Dreux, ainsi qu'au
siège de Chartres. Il mourut encore jeune et de maladie, à Caumont, en 1576.
Il avait épousé Jeanne de Saint-Lary et ils eurent de cette union Messire
Bernard de de La Valette, amiral de France; Messire Jean-Louis de La
Valette, pair et colonel de France, qui suit; Jean, qui mourut jeune;
Hélène, dame de Rouillac; Catherine, dame et duchesse du Bouchage; Anne,
comtesse de Brienne. Les deux fils de Jean de La Valette, Bernard et Jean
Louis (celui qui devint duc d'Epernon), firent élever à leurs parents un
beau mausolée à Cazaux-Savès. Bernard et Jean-Louis de Nogaret de La Valette
sont nés tous deux à Caumont, le premier en 1553, le second en 1554. L'aîné
étant mort sans postérité en 1592, ce fut Jean-Louis qui en devint le
seigneur, mais il n'en prit possession qu'après la mort de sa mère, en 1611.
Que dire du célèbre duc d'Epernon qui ne soit connu des lecteurs du
Bulletin? Il est presque superflu de parler de sa grandeur, des faveurs dont
il fut l'objet, des titres que lui conféra le roi Henri III. Au faîte des
honneurs, le duc, qui était bon fils, vint régulièrement visiter sa mère, à
Caumont; de loin, aussi, il la protégeait par sa grande influence et par la
crainte qu'inspirait son caractère altier. Après la mort de sa mère, le duc
d'Epernon n'habita Caumont qu'à de rares exceptions; il avait déjà la folie
de Cadillac, ce somptueux édifice qu'il faisait élever sur les bords de la
Garonne, près de Bordeaux, et dans lequel il entassait les oeuvres des
grands artistes; il faisait même venir de Caumont ce qui lui paraissait
digne de figurer dans ce beau cadre. A sa mort en 1612, le duc ne légua pas
ses dépouilles au couvent des Minimes où reposaient son père, sa mère et son
frère; il avait édifié une chapelle funéraire à Cadillac, toute en marbre
blanc et noir ou il fut inhumé.
Bernard cle Nogaret de La Valette, second fils de Jean-Louis, duc d'Epernon,
hérita de ce titre par suite du pacte de famille, lequel stipulait que le
fils aîné porterait les titres de la maison de Foix-Candale; il devint
seigneur de Caumont à la mort de son père, en 1612. Il avait épousé
Gabrielle légitimée de France, fille d'Henri IV et de la marquise de
Verneuil, élevée à la cour de France et tout à fait en princesse. Le sieur
Cheylan avait la garde de Caumont et y était, en 1658, lorsque un terrible
incendie dévora l'aile du midi, les toitures et les intérieurs. Le duc d'Epernon
habitait peu Caumont, mais donna des ordres pour la restauration du château.
On alla jusque clans les Landes, par corvées, chercher les bois nécessaires
aux charpentes avec des attelages de boeufs; on recouvrit de grandes pentes
en ardoises les quatre tours carrées; on reconstruisit l'aile du midi dans
un style nouveau, celui du Luxembourg, et on commençait les grands toits des
corps cle logis, recouverts provisoirement de grossières toitures d'attente,
lorsqu'on reçut la nouvelle de la mort du duc, décédé à Paris le 16 juillet
1661. Du coup, tous les travaux furent suspendus. Le duc n'avait pas
d'héritiers directs; il avait eu le malheur de perdre son fils Louis-Gaston,
appelé le beau Caudale, mort jeune à Lyon, en 1658, d'une fièvre maligne et
sans postérité; sa fille, Christine, très attachée au comte de Fiesque, tué
à la guerre, en 1648, s'était faite carmélite. Par son testament du 25
juillet 1661, le duc d'Epernon laissa Caumont, château et terres, à son
neveu Louis-Félix de La Valette, fils de Jean-Louis de La Valette, lequel
était le frère naturel du testateur. Louis-Félix dut reprendre tonte la
restauration et profita, sans doute, de la présence de nombreux ouvriers
pour faire abattre l'aile ouest du château. Il ne reste de cette aile que
les deux tours dans lesquelles sont des escaliers à vis, en pierre; on voit
encore, dans ces tours, les portes qui donnaient sur l'aile démolie.
Il est à croire que ce même seigneur a doté Caumont de diverses cheminées de
marbre rouge, entre autres celle de la grande salle. Il a sans doute fait de
grands travaux, mais il a toujours remis au lendemain les toitures des corps
de logis. Louis-Félix était marquis de La Valette par le testament du duc d'Epernon;
il était général d'armée, et avait épousé Paule d'Astarac de Fontrailles,
soeur de Fontrailles, le Bossu, celui de la conspiration, mais ils n'eurent
pas d'enfants, et Caumont revint à l'héritière naturelle, Gabrielle, dame de
Fieubet, sa soeur. Gabrielle-Éléonore de La Valette, dame de Fieubet, femme
de Gaspard de Fieubet, premier président du Parlement à Toulouse. Gaspard de
Fieubet avait aussi à Paris un bel hôtel et de grandes relations. Il mourut
en 1705. Gabrielle se trouvant seule à Caumont, sans héritiers directs,
négligea ses parents maternels, les d'Aymar, en faveur des Percin de
Montgaillard, invoquant, pour justifier ce choix, une alliance lointaine
avec les Foix par une branche de Rabat, et des services à elle rendus par le
marquis de Percin de Montgaillard. Elle leur laissa tous ses biens, à la
condition d'ajouter à leur nom et à leurs armes le nom et les armes des La
Valette. Voilà déjà la fin du sang des Nogaret La Valette. Rien ne donne à
penser que le successeur de madame de Fieubet, Alexandre de Montgaillard-La
Valette, ait fait des travaux au château de Caumont. Il avait épousé
Henriette de Preissac dont les parents vivaient au château de Castillon.
Cette première génération de Montgaillard La Valette dut habiter Caumont
avec un certain luxe, car le mobilier ne déclina pas. A la mort d'Alexandre
de Montgaillard La Valette, il fut fait un inventaire, en 1740, d'après cet
inventaire le château possède un plus grand nombre de lits d'apparat et de
tapisseries de haute lisse que n'en possédait la génération précédente.
Alexandre eut pour successeur Charles-Maurice de Montgaillard, marquis de La
Valette, et Marthe de Paucy de Villaudry.
Charles-Maurice et sa femme vécurent dans un certain luxe, et un inventaire,
fait en 1747, indique cent neuf pièces de tapisseries de haute lisse,
dix-huit lits d'apparat à quenouilles, fourreaux en riches étoffes et à
broderies d'or et d'argent, sans compter les autres plus ordinaires. Il fut
question à cette époque-là de modifier l'extérieur du château; on a retrouvé
dans les archives des plans faits avec beaucoup de soin, très ambitieux et
fort laids: on voulait, le transformer à la mode de Louis XV. Le vieux
manoir l'échappa belle. Le marquis de La Valette, mourut un peu avant la
Révolution. La marquise de La Valette passa le temps de la Terreur à
Toulouse. Caumont fut mis sous séquestre, ainsi que les revenus de la terre,
et les autorités de l'époque firent garder le château par des garnisaires,
logés et nourris aux frais du seigneur. Trop paresseux pour aller chercher
du bois qui ne manquait pas, ces héros, installés dans une ou deux pièces,
brûlaient, pour se chauffer, les portes et les meubles du reste du château.
La marquise réclamait vainement la levée du séquestre; ses enfants étaient
Auguste, qui devint le marquis de La Valette, et Pauline, qui épousa un
gentilhomme irlandais, James de Mac-Mahon, officier dans l'armée anglaise.
On peut s'imaginer dans quel état le nouveau ménage trouva le vieux château,
qui avait subi, pendant plusieurs années, les injures du temps et celles des
hommes. James de Mac-Mahon et Pauline de La Valette se mirent bravement à
faire à Caumont les réparations les plus urgentes; malheureusement, James
arrivait avec le goût anglais, ne rêvait qu'ogives, créneaux; de plus la
mode du romantisme commençait en France, et au lieu de restaurer, il se
laissait aller à ses inventions; il détruisait les belles fenêtres à croix
de pierre pour en faire des fenêtres ogivales.
M. de Mac-Mahon mourut en 1839 et Madame de Mac-Mahon en 1840. Le marquis de
Castelbajac se maria en premières noces, à Caroline de Mac Mahon et, en
secondes noces, à Sophie de La Rochefoucauld. Le marquis de Castelbajac,
devenu général de brigade, s'installa avec sa nouvelle famille à Caumont, et
c'est ainsi que le chef de la branche aînée de la maison de Castelbajac
quitta la Bigorre, son pays d'origine, et s'établit dans le Gers. En 1856,
sénateur de l'Empire et président clu Conseil général du Gers, le
propriétaire de Caumont consacra la fin de sa carrière à son département. La
marquise de Castelbajac fit d'heureux changements à l'intérieur du château;
elle refit et meubla le salon vert et diverses pièces exposées au midi; elle
sut aussi égayer le vieux manoir par des plantations et des fleurs. Le
général de Castelbajac est mort à Caumont, le 3 août 1864. C'est son fils
Gaston, marquis de Castelbajac, qui hérita des terres et du château de
Caumont. Né à Paris le 22 mars 1833, fils du général marquis de Castelbajac
et de Sophie de La Rochefoucauld, attaché d'ambassade en 1952, écuyer de
l'empereur Napoléon III, en 1856; marié en premières noces en 1856 à Blanche
Alfonso, fille du marquis de Montelo; conseiller général du Gers en 1864;
marié en secondes noces à Apollonie de Valon, en 1869; nommé capitaine des
chasses impériales en février 1870.
C'est Gaston de Castelbajac qui se décida à restaurer le corps de logis
principal tel qu'il avait dû exister lors de la création du château. Au
point vue toitures, il avait pour le guider les quatre grandes tours du
château et les grands pavillons des écuries. Il travailla à la restauration
de la cour intérieure en enlevant tout ce qu'on y avait fait pour la gâter.
Il rétabli les fenêtres à croix de pierre qui avaient été brisées pour en
faire des fenêtres ogivales; refait toute la corniche, établi les conduites
d'eau en plomb; les larmiers sont ornés; les descentes sont en fonte. Il a
fait gratter l'enduit qui, depuis 1800, cachait les murs bâtis à intervalles
de brique et de pierre et recouvrait même les ornements de la porte
d'entrée. Il faut l'avouer, le grand toit de la partie centrale du château
fait paraître encore plus plates les deux autres ailes et indique qu'elles
ne sont pas terminées. La cour intérieure est maintenant présentable, et
Gaston de Castelbajac a voulu rappeler cette restauration en l'inscrivant
sur un tableau en pierre dont la place est tout indiquée dans un panneau
inoccupé: Ce château, a été construit, en 1535, par Pierre de La Valette et
Marguerite de Lisle. Il a été restauré, en 1901, par Gaston de Castelbajac
et Apollonie de Valon. (1)
Éléments protégés MH : une partie du parc du château délimitée sur le plan :
inscription par arrêté du 17 avril 1947. Le château avec le bâtiment des
communs renfermant notamment les écuries : classement par arrêté du 30 mai
1984. (2)
château de Caumont 32130 Cazaux-Savès,
tél. 05 62 07 94 20, ouvert au public, visites en mai, juin, septembre et
octobre les week-ends et jours fériés de 15h à 18h, en juillet et août
ouvert tous les jours de 15h à 18h.
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