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Des quelques châteaux
gascons bâtis à la tin du XIIIe siècle, le château de La Gardère est
certainement celui qui, par son état actuel, fait comprendre le mieux l'idée
première qui a présidé à son élévation. Rien, en effet, depuis six cents
ans, n'est venu détruire, ni même modifier, ses dispositions primitives.
Aucune main barbare, si ce n'est l'inévitable main du temps, ne s'est
appesantie sur les lignes si correctes et si hardies de ses courtines.
Aucune fantaisie de ses seigneurs, aucun caprice de ses châtelaines, n'a
cherché à éventrer ses murailles vierges pour ajourer ses tristes salles, ni
seulement à y adosser une tourelle, dont l'escalier pût conduire plus
commodément aux étages supérieurs. Tel il fut construit, en 1280, par les
moines de Condom, sur l'ordre du comte d'Armagnac, tel il est demeuré
jusqu'à nos jours. En cette ruine imposante, que rien n'est venu modifier,
se révèle dans toute son originalité et sa véritable grandeur le génie
gascon du XIIIe siècle, qui sut si intelligemment mettre à profit les
défenses naturelles, et, avec les procédés les moins compliqués, les rendre
le plus souvent imprenables. Rien de plus simple, en effet, que le château
de La Gardère. Un parallélogramme, à peu près régulier, de vingt-huit mètres
de long sur dix et douze de large. Pour défense, des murs de 1,50 mètre
d'épaisseur; deux tours carrées élevées à chaque coin de la façade nord;
enfin, à l'angle sud-est, une petite échauguette en porte-à-faux, dont il ne
reste plus que l'élégant encorbellement. Pas d'enceinte extérieure, pas de
barbacane, pas même le moindre fossé. Sa hauteur constitue son principal
moyen défensif. Sis sur un des points culminants de la rive droite de l'Osse,
le château de La Gardère domine toute la contrée. La simplicité du plan de
ce château, ainsi que le délabrement absolu de son intérieur, en rendent sa
descriptionfaciles.
A l'extérieur, sa façade orientale, qui mesure vingt-cinq mètres de long, ne
présente que deux meurtrières verticales très étroites et deux autres
ovales, aujourd'hui murées, ouvertes postérieurement au XIIIe siècle, et
destinées sans doute à recevoir des bouches à feu de petit calibre. La porte
précédée d'une sorte de terrasse, laquelle pourrait passer pour un petit
ravelin, chargé de la défendre, est de date postérieure et n'existait
certainement pas au moment de la construction du château, dont le
rez-de-chaussée clos de ce côté, ne recevait le jour que par les meurtrières
précitées. Très peu ajouré, le premier étage de cette façade n'est éclairé
que par deux arbalétrières en croix pattée et deux autres meurtrières
rectangulaires que l'on a percées plus tard. Seul est éclairé le deuxième
étage. Bien qu'une brèche énorme se soit produite vers le milieu de la
façade, on distingue encore, d'abord, à ses deux extrémités, deux ouvertures
rectangulaires, et à côté de l'une d'elles une meurtrière en croix pattée
aujourd'hui murée, puis au milieu de la façade, correspondant sans doute
autrefois avec la grande salle, deux fenêtres géminées, dont l'une montre
encore ses jolies arcatures trilobées, contemporaines des dernières années
du XIIIe siècle, tandis que l'autre, un peu plus grande, mais presque
entièrement détruite, n'a conservé que l'un de ses pieds droits. Il ne reste
plus qu'un pan de mur du troisième et dernier étage, celui contre lequel est
adossée dans l'angle sud-est cette gracieuse échauguette en encorbellement
sur trois corbeaux, que soutient une assise en porte-à-faux, et qui se
défend des deux côtés par deux mâchicoulis. Ces corbeaux encore intacts,
fort bien appareillés, et qui ne manquent pas d'élégance, caractérisent bien
l'époque de la fondation du château. La façade sud ne mesure que dix mètres
trente. On ne distingue à son rez-de-chaussée aucune ouverture; au premier
étage premiers jours l'imposante façade occidentale. Une porte cintrée et
fort basse est la seule ouverture qui, au rez-de-chaussée comme au premier
étage, ajoure cette sombre muraille. A première vue elle semble
contemporaine de l'époque primitive, et elle jurerait ainsi avec les
dispositions généralement adoptées par les architectes du moment, qui
étaient de garder hermétiquement clos les rez-de-chaussée de tous ces
châteaux. On ne distingue au dessus cette porte nulle trace de mâchicoulis
ni de défense quel conque. On pourrait admettre que cette porte aurait été
descendue postérieurement de quelque étage supérieur et appliquée là, plus
tard, pour les besoins du service. Quoi qu'il en soit, une seule
meurtrière rectangulaire est percée au rez-de-chaussée sur cette partie de
château; tandis qu'au premier étage on en aperçoit quatre, dont trois
oblongues, aujourd'hui en partie murées, et une en croix pattée. Seul le
deuxième étage, dont il ne reste plus qu'un pan de mur à l'extrémité
méridionale, recevait, comme de l'autre côté, le jour d'une jolie fenêtre
géminée et trilobée, dont la colonnette médiane a disparu. La façade nord ne
mesure que huit mètres de long. Mais celte étroite courtine est encastrée
dans deux tours carrées qui la terminent à chaque extrémité. Chacune
présente des dimensions inégales, la tour du nord-est mesurant vingt-cinq
centimètres de plus que celle du nord-ouest. Le rez-de-chaussée de cette
façade est éclairé par deux meurtrières; le premier, par une de brèche en
cul-de-four, ouverte postérieurement; au second une ouverture plus vaste,
endommagée et dont il est difficile de définir la disposition. Plus sévère
peut-être encore que celle du levant est demeurée telle qu'aux deuxième
étage n'existe plus de ce côté. Le rez-de-chaussée de chaque tour est fermé
de tous côtés. Au premier étage, la tour nord-est est éclairée par une
unique meurtrière en croix, tournée vers le nord. Sur sa face occidentale et
faisant le coin du mur du corps de logis, est encore adossé un corbeau de
grande dimension, destiné à supporter des latrines. La tour nord-ouest au
contraire est percée au premier étage d'une arbalétrière sur chacune de ses
faces. Actuellement une charpente, couverte de briques à crochets, recouvre
la tour du levant.
L'acte le plus ancien est la donation de cette localité de La Gardère par
Géraud V, comte d'Armagnac, aux moines de Condom, en 1270. Guillaume de
Nérac, moine de Condom, vivait, d'après le cartulaire de l'abbaye, en 1280.
C'est donc à celte date, et autour de cette année, que commença de s'élever
le château de La Gardère. Dans sa précieuse compilation Larcher nous dit
que: "Le château et territoire de Lagardère demeurèrent, à partir de 1317,
en la possession directe du chapitre de Condom, qui, dans la suite les
afferma et en toucha les revenus, l'abbé de Condom, devenu cette année-là le
premier évêque du diocèse nouvellement créé, ne pouvant sur ce domaine
exercer aucun droit". Les XIVe et XVe siècles se passent sans que nous
sachions quelles péripéties il eut à subir. Quand nous le retrouvons, c'est
à la fin du XVIe siècle, et toujours en la possession des moines de Condom.
Par un traité, passé à Condom le 15 juin 1549, entre l'évêque et le
chapitre, celui-ci cède à l'évêque, en lieu et place du domaine de Charrin
la baronnie de La Gardère. L'évêque de Condom en jouissait donc à cette
époque; mais il dut peu après la rétrocéder au chapitre; car c'est ce
dernier qui la possédait toujours, lors des guerres de religion. Le terrible
lieutenant de Jeanne d'Albret, Mongonmery, venait, en 1569, de ravager toute
la Gascogne. L'abbaye de Condom, pas plus que les autres monastères de la
région, n'avait trouvé grâce devant lui. On sait les dégâts et les ruines
qu'amoncelèrent les troupes huguenotes. Aussi, quand l'orage fut passé,
quand sur cet amas de ruines les membres du chapitre, malgré leur pauvreté,
eurent résolu de reconstruire tant bien que mal leurs propres habitations,
ils durent mettre en vente leurs plus lointaines propriétés. Le fief de La
Gardère, comme le plus éloigné, fut un des premiers désignés. A cet effet,
le chapitre s'adressa au roi, afin qu'il lui fût permis de l'aliéner; et le
roi lui envoya en 1571, les lettres patentes qui donnent satisfaction aux
chanoines.
Les temps étaient durs. Ce ne fut que sept ans après que les chanoines
trouvèrent enfin un acquéreur. Encore est-ce par voie d'échange qu'ils
purent à grand peine se débarrasser de leur domaine de La Gardère. Le 28 mai
1578, par devant Bertrand Laffargue, notaire de Condom, le syndic du
chapitre de Condom, "Cède audit noble Pierre de Lavardac, seigneur de Lian,
la maison noble de La Gardère, avec toute sa justice, droits et
appartenances, ainsi que la métairie, sans se rien réserver de ladite terre
et seigneurie, et ledit de Lavardac baille en contre échange audit chapitre
certains biens ruraux situés en la juridiction de Gondrin et de Lagraulet,
limités et confrontés ainsi qu'il suit, etc". La terre et le château de La
Gardère passèrent donc, à partir de cette époque, dans les mains du seigneur
Pierre de Lavardac, qui en resta possesseur jusqu'à son décès. Son fils
Arnaud de Lavardac rendit hommage pour les récentes acquisitions de sa
famille, et il passa un accord, le 18 mai 1595, avec les consuls du lieu de
La Gardère et le sieur Jean Laffargue, maître arpenteur de Francescas, pour
la révision du cadastre de la communauté. Arnaud de Lavardac, seigneur de La
Gardère, mourut en septembre 1615. Arnaud de Lavardac ne laissait pas
d'enfants. Ses héritiers naturels étaient sa soeur Alix de Lavardac, mariée
à noble Jean-Pierre de Caulet, et ses deux filles naturelles Charlotte et
Alix. Un an après l'inventaire des biens d'Arnaud de Lavardac, nous voyons
que le château de La Gardère se trouve entre les mains d'Alix de Lavardac,
soeur d'Arnaud, qui, malgré son mari et ses mauvais traitements, persiste à
ne pas vouloir mettre en vente cette terre. "Le 3 décembre 1616, dans la
salle noble de La Gardère, demoiselle Allys de Lavardac, femme de noble
Jean-Pierre de Caulet, déclare que, sollicitée par son mari de vendre les
droitz qu'elle possède sur la maison, terre et seigneurie de La Gardère,
soit par le décès de son frère Arnaud, soit par suite du décès de ses père
et mère, elle se refuse à ce faire, et à ceste fin elle va trouver noble de
Pustolle, seigneur de Fieulx, au château de Podenas, son parent, à qui elle
maintient son dire que la vente ne s'opèrera pas, malgré les mauvais
traitements de son époux, M. de Caulet, qui la demande, et qu'elle ne cédera
qu'à la violence".
Alix de Lavardac dut cependant céder à son mari, ou tout au moins comprendre
qu'elle ne pouvait, faute de moyens suffisants, garder intégralement la
succession de son frère, obérée de dettes, et qui constituait pour elle une
charge plutôt qu'un avantage. La terre de La Gardère fut mise en vente
quelques jours plus tard. En 1621, la terre et seigneurie de La Gardère
passaient à Jean de Maniban, chevalier, conseiller du Roi au grand Conseil,
ancien maître des requêtes au parlement de Bordeaux, lieutenant général en
la même sénéchaussée, et depuis sept ans président au Parlement de Toulouse.
Mais il n'en prit pas immédiatement possession. Il dut, par acte du 5 mai
1621, emprunter à un de ses voisins, noble Philippe de Pins, seigneur d'Aulagnères,
près Valence, la somme de 3,200 livres pour désintéresser Alix de Lavardac;
moyennant quoi, ledit seigneur de Pins garda, jusqu'au complet remboursement
de cette somme, l'entière possession et jouissance de la terre de La Gardère.
C'est ainsi que nous voyons noble Philippe de Pins, qualifié seigneur de La
Gardère, donner quittance, le 24 mars 1627, "par acte passé au château de La
Gardère, en Fezensac, diocèse d'Aux". Cet état de choses dura jusqu'en 1630,
époque à laquelle le seigneur du Busca remboursa à Philippe de Pins la somme
qu'il lui avait prêtée pour lui faciliter l'achat de La Gardère, et où
ladite seigneurie rentra définitivement en l'entière propriété de la famille
de Maniban. Le remboursement fut accepté. Noble Philippe de Pins se déclara
entièrement quille de toute obligation envers Thomas de Maniban, fils de
Jean, et, de ce fait, il lui abandonna la totalité du domaine de La Gardère.
Le vieux manoir passa donc encore en de nouvelles mains. Mais, cette fois,
ce fut pendant plus d'un siècle et demi qu'il demeura la propriété de cette
importante famille des Maniban.
En 1635, le 11 octobre, "noble Thomas de Maniban, seigneur et baron des
baronnies de Maniban, Auzan, Larroque, Ampeils, Lagardère, le Busca, etc,
donne en afferme la seigneurie de Lagardère avec toute justice, amendes
au-dessous de cent francs, etc, consistant en fiefs, lods, ventes, greffes,
et de plus la métairie noble de La Bourdette, avec toutes ses appartenances
et dépendances, pendant six ans, pour la somme de 1,440 livres, payables
chaque année". Thomas de Maniban mourut le 7 janvier 1652. De son mariage
avec Antoinette Du Faur de Pibrac, fille d'Henri Du Faur de Pibrac,
conseiller au Parlement de Toulouse et de Marie de Gessé, et petite-fille du
fameux auteur des quatrains Guy Du Faur de Pibrac, il laissait quatre
enfants: Jean Guy, qui suit; Marie; Jeanne; et François Lancelot, baron de
Cazaubon, conseiller égale ment au Parlement du Toulouse, où il joua un rôle
relativement effacé (1665-1715), et qui, de son mariage avec Jacquette de
Roux, eut à son tour trois enfants: Jean Guy de Cazaubon; François-Honoré,
qui entra dans les ordres et mourut dans son diocèse le 29 juin 1743; puis
une fille, qui épousa le poète dramatique Jean Galbert de Campistron et dont
les descendants relevèrent plus tard le nom, le titre et les armes des
Maniban. Thomas de Maniban testa quelques mois avant sa mort, le 18 octobre
1651. Il désire, avant toutes choses, être enseveli dans la chapelle qu'il a
fait construire au château du Busca. Il veut que demoiselle Antoinette du
Faur, son épouse, place à rentes constituées la somme de 2,200 livres, pour
doter la chapelle du Busca d'une prébende à la nomination de ses héritiers
et successeurs, etc. En 1651 nous voyons pour la première fois apparaître
sur la scène parlementaire Jean-Guy de Maniban, fils et l'héritier de Thomas
de Maniban. Jean-Guy de Maniban demeura avocat-général jusqu'en 1683. A
cette époque, il fut nommé président à mortier au Parlement de Toulouse. Le
6 décembre 1684, Jean-Guy de Maniban offre sa médiation entre Geraud Borista,
prêtre et chapelain de Sansan, subrogé aux droits dudit seigneur sur les
métairies de Pébergé et de Pédané d'une part, et le fermier de la métairie
de Lagardère d'autre part.
Le 6 juillet 1685, dans le château noble de Masencôme, noble Jean-Guy de
Maniban, marquis de Maniban, seigneur du Busca, Masencôme, Valence, Ampeils,
Lagardère et autres lieux, donne en afferme à François Cugnaux la terre et
seigneurie de Lagardère, consistant en un château noble, jardin, vigne, la
métairie de la Bourdette, la Tuilerie, la taverne, les agriers et fiefs
qu'il a coutume de prendre au parsan de Bellegarde, etc. Le 16 décembre
1687, il renouvelle ce bail, et cette fois pendant six ans, pour la somme de
500 livres. C'est maître Bernard de Sarniguet, prêtre et chapelain du Busca,
qui, en l'absence de Jean-Guy de Maniban, retenu à Toulouse par ses
fonctions de président, administre ses biens du Haut-Armagnac et notamment
les seigneuries du Busca et de Lagardère. Jean-Guy de Maniban mourut l'an
1707. De son mariage avec la fille du premier président Fieubet, il n'eut
qu'un fils, Gaspard, qui naquit le 2 juillet 1686. Le 22 septembre 1700 il
fit son testament. Il veut que son hérédité soit admise par son frère,
jusqu'à ce que son fils Gaspard ait atteint l'âge de vingt-cinq ans révolus.
Il lui donne en même temps pour curateurs François Lancelot de Maniban, son
frère, et Gaspard de Fieubet, son beau-frère, ordonnant à son fils de les
honorer et respecter toute leur vie. Enfin, il veut et ordonne que tout ce
qui est renfermé dans le testament de feu messire Thomas de Maniban, son
père, du 18 octobre 1651, reçoive son plein et entier effet, priant M. de
Cazaubon, son frère, et M. de Fieubet, son beau-frère, de faire enregistrer
son présent testament aux greffes de Toulouse, Lectoure et Auch.
Dès sa majorité, son fils unique, Jean-Gaspard, prit la profession de la
robe, et, dès le 2 juin 1706, il était pourvu d'une charge de conseiller au
Parlement de Toulouse. A peine âgé de vingt un ans, Gaspard de Maniban
s'allia à la famille du président de Lamoignon. Le 20 février 1707, était
passé le contrat de mariage, entre haut et puissant seigneur, messire Jean
Gaspard de Maniban, chevalier, marquis de Campaign, et demoiselle
Jeanne-Christine de Lamoignon, fille de haut et puissant seigneur
Chrestien-François de Lamoignon, marquis de Basville, président au Parlement
de Paris, et de dame Marie de Voysin, son épouse. La future apportait en dot
la somme de 240,000 livres. Le marquis de Maniban, de son côté, faisait
donation à son fils de tous ses biens, à savoir le marquisat de Maniban, le
marquisat de Campagne et d'Ayzieu, la seigneurie de Cazaubon, les terres de
Labastide, de Toujouze, de Monguilhem, le comté d'Eauze, les seigneuries du
Busca, Ampeils, Lagardère, Mouchan, Cézan, Tilladet, Valence, etc. De 1709 à
1760, M. de Maniban renouvelle chaque année, durant son séjour au château du
Busca, dont Jean Pérès se trouvait être alors le concierge attitré et
Guiraud Duprom le jardinier, de nombreux baux à ferme concernant ses
multiples domaines et seigneuries. La terre de Lagardère entre autres y est
maintes fois citée, notamment dans les hommages et dénombrements qu'il
rendit, comme seigneur, devant le bureau des finances de la généralité
d'Auch, en 1743, 1748, 1754 et 1758. Jean-Gaspard de Maniban expira à
Toulouse, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1762, à l'âge de 76 ans.
De son mariage avec Jeanne-Christine de Lamoignon, morte le 25 mars 1744,
Gaspard de Maniban n'eut que deux filles: Marie-Françoise, mariée le 15 mars
1729 à Louis Auguste de Bourbon, marquis de Malause, etc, qui mourut sans
enfants le 27 décembre 1741; et Marie-Christine qui épousa, le 1er mars
1741, messire Paul Sanguin, marquis de Livry, premier maître d'hôtel du Roi,
capitaine de ses chasses, mort également sans enfants, le 16 mai 1758.
C'est donc la marquise de Livry, veuve depuis quatre ans, et la seule fille
survivante de Gaspard de Maniban, qui fut instituée par ce dernier son
héritière universelle dans son testament du 15 juillet 1762, où il serait
trop long de relever ici la quantité innombrable de legs laissés, soit aux
églises, soit à chacun de ses serviteurs. C'est à Madame de Madame de Livry
continua, quoique de loin, la tradition de sa famille. Elle habita peu
Toulouse après la mort de son père, encore moins le château du Busca et ses
divers domaines de l'Armagnac. Retirée à Paris, elle chercha peu à peu à se
débarrasser de ses lointaines propriétés, que géraient tant bien que mal ses
trop nombreux régisseurs. La Révolution marchait à grands pas. La terre et
le château de Lagardère furent vendus, en l'année 1791, au citoyen Jean
Delas, de la Bordeneuve. Sa famille continua à détenir l'ancien fief des
moines de Condom, puis le château de La Gardère passa Lavardac jusqu'en
1845, époque où il fut acheté par M. Edouard, du Pin de La Forcade, dont le
fils, M. Henri du Pin de La Forcade, en était propriétaire au début du XXe
siècle. (1)
Éléments protégés MH : les ruines du château de Lagardère : classement par
arrêté du 12 septembre 1922. (2)
château de
Lagardère 32310 Lagardère, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
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Monsieur Maxime Kopp pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer
cet historique.
A voir sur cette page "châteaux
dans le Gers" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
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